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vendredi 29 mars 2013

Zéro pour l'éternité

Zéro pour l'éternité, Naoki Hyakuta et Souichi Sumoto, 
Delcourt, série en 6 volumes.

Kentarô, 26 ans, est un étudiant qui ne fait pas grand chose de sa vie, un NEET comme on dit au Japon (Not in Employement, Education or Training). Pas de travail, pas de copine, plus d'études. Sa sœur lui demande un jour son aide pour glaner des informations sur leur véritable grand-père, mort en Kamikaze pendant la Seconde Guerre Mondiale. Une enquête dans le passé trouble du Japon, et l'histoire inconnue de leur famille.

Franchement ce premier tome est une bonne surprise! Pour le moment leur enquête ne fait que commencer. Ils rencontrent un ancien pilote, qui a volé aux côtés de leur grand-père, le vieux Umeo Hasagawa. Lui n'est pas mort au combat, il a seulement perdu un bras. Et il s'en veut! Il voulait mourrire pour la nation! Mais non. Alors que ce poltron de Kyûzô Miyabe est mort dans les honneurs, en héros!
Un portrait acide d'un jeune garçon qui ne voulait pas mourrire pour son pays, et cherchait à protéger sa vie et celles de ses hommes plus que tout, quitte à subir le déshonneur. Loin du héros kamikaze comme on se les imagine, on sent qu'il n'est pas parti exécuter cette mission suicide de bon cœur, comme on l'a fait croire.
Umeo Hasagawa est un vieil homme aigri, malheureux, dont le destin lui a toujours échappé. Et le portrait qu'il peint de son ancien camarade n'est pas glorieux.

Un pan de l'histoire qui montre bien plus de contrastes que ce qui fut longtemps fourni par la version officielle.
Au delà de cette quête de l'aïeul, c'est aussi une quête d'identité personnelle que semble mener Kentarô.
   
 

Bien et mal

Sentiment 26, Gemma Malley
Robert Lafon, 317p.

J'aime les dystopies pour Ados. Me demandez pas pourquoi, c'est mon péché mignon, c'est tout.
J'avais pas mal entendu parlé de Gemma Malley suite à sa trilogie La Déclaration. J'aurais sans doute mieux fait de commencer par celle là que par Sentiment 26 (je me suis dit aussi, en 1 tome c'est suffisant...)  

L'histoire se déroule en 2000 et des bananes. Une guerre mondiale a ravagé le monde. Tout et désertique, la majorité des humains sont morts, ne reste qu'une communauté qui a investit la City de Londres. (Bon alors là on se dit tout de suite qu'il doit y avoir quand même d'autres communautés ailleurs mais ce n'est pas le propos). L'héroïne, Evie (diminutif d'Evangeline) vit dans cette communauté. Tout est contrôlé par le Frère (une sorte de gourou) pour le compte du Guide Suprême (Ça sent bien la secte, et c'est un peu trop flagrant à mon gout).
Dans la Cité tout le monde vit heureux. Chacun a un travail, vit avec ses parents jusqu'à son mariage. Personne ne se dispute, personne n'est malheureux, personne n'est en colère. Car tous ont reçu la Nouveau Baptême, une opération au cours de laquelle on leur ôte l'amygdale, qui serait la région du cerveau où se localise le mal en chacun de nous. 
Luttant contre ses mauvaises pensées, et son amour pour Raffy, Evie a peur d'être rétrogradée dans la Cité, et d'avoir une étiquette qui fasse honte à sa famille. Car tous sont classés, grâce au Système. A pour les Admirables, comme le robotique Lucas qu'elle doit épouser. B pour Bienfaisants, comme elle. C pour Correct comme le beau, l'impulsif et ténébreux Raffy, frère de Lucas. Et enfin E, ceux que l'on doit remettre dans le droit chemin pour qu'ils ne deviennent pas des Maudits.
Voilà rapidement pour l'histoire. 

Bon tout est caricatural dedans. Je suis désolée, mais vraiment. Rien d'original, même dans l'histoire. La société mise en place est très proche de certaines sectes religieuses que l'on connait déjà, ce principe d'auto-flagellation quand Evie a des pensées impures n'en finit pas pendant des pages et des pages. Et puis d'un coup l'histoire s'emballe, tout s'accélère, les choses vont vite, trop vite. Avec des passages à peine compréhensibles.
Enfin... le pire n'est pas là.
Les personnages! Quelle horreur!
Les deux personnages principaux Evie et Raffy sont insupportables. 
Elle qui ressasse en permanence!  D'abord c'est la terreur d'être cataloguée E pour ses mauvaises pensées. Et puis enfin c'est Raffy, son amour pour lui, le fait qu'elle ait embrassé son frère... Je la trouve véritablement agaçante. Et quand Lucas dit d'elle quelle est perspicace et intelligente j'ai eu un froncement de sourcils.
Raffy lui c'est le garçon qui ne réfléchit pas, il agit. Impétueux, en colère, impulsif. Parfois il mérite des claques. Mais non la douce Evie se dit tout le temps que c'est elle la fautive. Il ne se remet jamais en question, reste bêtement braqué. Une caricature de l'ado rebelle.
Le seul que j'ai trouvé intéressant c'est Lucas. Ce garçon qui semble totalement lobotomisé par le Système, qui ne semble jamais éprouvé de sentiment sous son masque impassible et dans ses yeux bleus d'acier. Et pourtant...

Pour finir je conseille aux fans de dystopie de passer leur chemin. Quand à ceux qui n'en n'ont jamais lu, évitez celle-ci, vous seriez déçus par le genre...

  

mardi 26 mars 2013

Verte

Verte, Marie Desplechin
L'école des loisirs, 180p.

Un petit classique de la collection Neuf de l’École des loisirs (à partir de 8 ans).
Je m'attendais à l'histoire d'une petite sorcière, mais ce n'est pas que ça.

Verte a onze ans. Sa mère, Ursule, se désespère, car dans la famille on est sorcière de mère en fille. Mais voilà, Verte ne montre toujours pas d'aptitude dans le domaine. Et elle n'en n'a pas envie. Entre les copines, l'école et les garçons, Verte veut être une fille normale. Pas de place pour la magie, les chapeaux pointus, les bocaux pleins de choses dégoutantes et autres soupes malodorantes. Mais peut-on vraiment échapper à son destin?

Car oui ce roman parle plutôt de la volonté d'être soi, de ne pas toujours devenir ce que les parents attendent de nous. Verte veut une vie normale. Alors le fait de ne pas avoir de père, d'avoir un prénom si bizarre ainsi qu'une sorcière pour mère c'est amplement suffisant! Personne ne voudrait épouser une sorcière!
Verte se cherche. Elle cherche ses racines dans la personne de son père, mais aussi dans son destin qu'elle ne peut éviter. Elle sera une sorcière quoiqu'elle veuille. Mais sa grand-mère lui montre que l'on peut être une bonne sorcière, qui fabrique des sorts qui rendent heureux. 

Un petit roman drôle et sympathique, à quatre voix, sur la quête d'identité.      

Idiocraties

Le tour du monde des lois farfelues et absurdes, Tamagochan, 
Éditions Privé, 120p.

C'est le genre de choses totalement inutiles mais dont je suis fan, et que je retient facilement. Un peu comme les petites anecdotes inutiles de l'histoire. Tous les deux mois je me régale dans le magazine Néon de leur page "Les savoirs inutiles", alors un livre sur les lois les plus débiles du monde, ça ne pouvait que me parler!  
Merci à Tamagochan de les avoir répertoriées et si bien illustrées dans ce petit livre qui me fait juste rire!
Ainsi si je savais déjà qu'il est interdit de mâcher du chewing-gum dans la rue à Singapour (à moins que l'on soit un fumeur en sevrage qui mâche de la gomme à la nicotine), j'ai découvert que si un jour je suis enceinte au Royaume-Unis je pourrais "soulager [sa] vessie [elle] veut, et même dans le casque d'un policier après en avoir fait la demande".  

Si vous voulez manger à l’œil au Danemark, sachez que "Si le client déclare ne pas être rassasié, il est interdit de facturer la nourriture dans une auberge".

En Australie, "Une personne peut avoir des relations sexuelles avec un kangourou à condition d'être en capacité de prouver qu'elle était saoule au moment des faits." Donc buvez, violez un kangourou, mais filmez vous! Mais si vous habitez dans le Minnesota, attention à vos tendances zoophiles: "Il est illégal d'exciter les putois". Et toujours dans le même domaine, en Virginie, "Il est interdit d'avoir des rapports sexuels avec un animal de plus de 20 kilos". 

Dans le Wyoming vous ne pourrez pas prendre "un lapin en photo entre janvier et avril sans autorisation officielle". 

Et heureusement que la Belle au bois Dormant ne s'est pas assoupie dans le Colorado, état où "il est interdit d'embrasser une femme endormie".  

Si vous souhaitez apprendre encore plein de lois vitales pour vos voyages à venir, pensez à jeter un œil à ce petit livre d'humour! 
La France n'est pas en reste, je vous laisse le loisir de découvrir nos magnifiques lois farfelues et absurdes!

Pour vois quelques unes des illustrations, faites un tour sur le port-folio de Tamagochan!




  

jeudi 21 mars 2013

Le jour du slip / Je porte la culotte

Le jour du slip, Anne Percin
Je porte la culotte, Thomas Gornet
Rouergue, 64p.

Vous connaissez la nouvelle collection au Rouergue? Boomerang... 2 livres pour le prix d'1! Deux histoires qui se répondent, parfois deux auteurs, parfois un seul. On prends le livre dans un sens, puis dans l'autre. Le concept est super! Et ce titre signé Anne Percin et Thomas Gornet est génial!

Un matin Corinne se réveille, et malheur, elle est devenue Corentin. Et tout semble tellement normal pour les gens autour d'elle, enfin de lui, qu'elle décide de s'adapter à cette nouvelle identité. Une journée d'école dans la peau d'un garçon ça donne quoi?
Si on retourne le livre, on découvre l'histoire de Corentin. Un matin Corentin se réveille, et malheur, il est devenu Corinne. Et tout semble tellement normal pour les gens autour de lui, enfin d'elle, qu'il décide de s'adapter à cette nouvelle identité. Une journée d'école dans la peau d'une fille ça donne quoi?

Ils ont su tous les 2 jouer à fond sur le concept de la collection. Une même histoire, deux identités, un effet de miroir dans le fond et dans la forme!
J'adore Anne Percin, c'est sans doute pour ça que j'ai d'abord eu l'envie de lire ce petit roman. Et puis les titres m'ont fait rire! "Je porte la culotte" pour un garçon, alors qu'on emploi cette expression plus souvent pour une femme. Et "Le jour du slip", en référence à "La journée de la jupe"? 
Sans voir si loin le concept et le traitement sont supers!
Un garçon dans la peau d'une fille. Une fille dans la peau d'un garçon. Comment chacun réagit à cette nouvelle situation. Ce que chacun trouve cool dans la peau de l'autre, et ce que chacun regrette ne plus pouvoir faire. Et tous ces moments où l'un et l'autre sont perdus, parce qu'une fille elle est censé réagir comment? Et un garçon il est censé faire quoi? Un garçon ça ne pleure pas, "ils n'ont pas le droit". Une fille ça ne fait pas de "frite à Ludo". 

Un très joli roman à partir de 8 ans, pour voir les rapports filles-garçons autrement. Le regard des uns sur les autres, sans clivage ni cliché!   
 

dimanche 17 mars 2013

La vie parfaite du Maharadja

La vie parfaite du Maharadja, Agnès Cathala et Julie Mercier
Milan, 32p.

L'histoire d'un Maharadja qui n'aimait que les choses parfaites. Rien ne lui plaisait tant que les richesse et la beauté. Comme les humains ne sont pas parfaits, il se retrouve isolé. Ses seuls amis sont un tigre blanc, un crocodile aux écailles d'argent et un python souple comme une liane.
Mais ces beautés féroces et dangereuses vont se retourner contre lui. En ouvrant les yeux il découvre que le bonheur ne réside ni dans la perfection, ni dans la richesse, ni dans la beauté.

Si j'ai choisi cet album c'est avant tout pour sa couverture. Julie Mercier fait flasher les couleurs, au point de nous piquer les yeux! Un rose fluo, du rouge, des verts brillants... Les couleurs nous sautent aux yeux, à la manière des couleurs vibrantes de l'Inde. Les illustrations nous envoutent par leur géométrie. Au premier abord on pourrait se dire qu'il y a une simplicité folle dans l'illustration tant le trait est lisse et net. Pourtant les images regorgent de détails. La rectitude des plats sur la double page du diner, les personnages se répondant par leurs positions... Pleins de détails simples et envoutants (comme le regard du tigre). On pense alors facilement au kitsch des images et des bijoux indiens. En un mot: ça claque!

De son côté, Agnès Cathala copie les contes traditionnels, nous offrant une histoire qui, je trouve, résonne parfaitement bien dans notre société contemporaine. 

Un album pour les enfants à partir de 6 ans, qui ne passe pas inaperçu!

samedi 16 mars 2013

Un duo de choc!

Sans la A, L'anti-abécédaire, Michel Escoffier et Kris Di Giacomo
L’École des Loisirs, 100p.


 Voici un livre dont je suis particulièrement fan! Si vous cherchez un Abécédaire, celui-ci est à prendre. 
Bon d'accord, ce n'est pas véritablement un abécédaire. Si normalement on y trouve, par ordre alphabétique des mots ayant la même initiale, ici le concept est tout à fait différent... Michel Escoffier choisi de placer, toujours dans l'idée de l'ordre alphabétique, des mots qui a une lettre près ne veulent pas du tout dire la même chose.

Ainsi, "sans le A la cArotte devient crotte", "sans le Q la moQuette sent la mouette", etc etc...

Pardonnez moi l'expression mais avec ce livre je me tape des barres de rire! Les illustrations sont vraiment super. Originales, drôles, très intéressantes au niveau de la technique. Franchement rien à redire, sinon que c'est bien dommage qu'il n'y ait que 26 lettres dans l'alphabet! J'aurais bien aimé d'autres idées et illustrations farfelues!


Ce n'est pas la première fois que ces deux là travaillent ensembles. J'avais déjà totalement fondu pour Ni vu, ni connu chez Frimousse. Mais si vous savez bien, l'histoire de Léon, ce petit caméléon qui fait caca dans les buissons et qui s'essuie avec une "vieille culotte pleine de trous" trouvée par hasard. Hop ni vu ni connu. Mais une voix, sa conscience (?), lui fait comprendre que l'on ne peut pas utiliser et jeter comme ça les affaires des autres...
 Ce n'était pas le propos, mais si vous n'avez pas lu cet album, plongez-y avidement!! Si en plus vous lisez en faisant les voix, les plus jeunes vont adorer et en redemander (testé et approuvé)!!

Donc pour en revenir à l'abécédaire, un livre plein de jeux de mots rigolos. Une lettre peut tout changer au sens d'un mot, et donner des phrases absurdes! 
Et vous, vous avez des idées? Sans le....