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jeudi 11 septembre 2014

L’île du point Némo

L'île du Point Némo, 
Jean-Marie Blas de Roblès, 
Zulma, 21/08/2014
464p.

Attention chef d'oeuvre!

En cette rentrée littéraire, comme tous les ans, un foisonnement de nouveaux romans sur les tables de vos libraires. De quoi avoir la tête qui tourne, et le portefeuille qui pleure. 
Je vous avais signalé le Price chez Monsieur Toussaint Louverture comme une valeur sûre, en voici une seconde. 

C'est un roman total que nous offre Bras de Roblès. Deux histoires se mêlent et s'entremêlent. Celle de Canterel, un dandy drogué, et de son ami John Shylock Holmes, descendant du célèbre détective, expert en art alcoolique partent à la poursuite d'un diamant volé dans le coffre de Lady MacRae, ex compagne de Canterel. Dans leur quête ils sont aidés et accompagnés par toute une galerie de personnages pas si secondaires que ça. Cette course poursuite les mènent sur les traces d'un assassin, l'Enjambeur Nô, et des pieds chaussés de baskets Anakès (du même nom que le diamant disparu). Par leur enquête ils traversent l'Europe, la Russie, la Chine et l'Australie avant de voguer sur les mers à la recherche du Point Némo.
En parallèle, c'est la vie des employés d'une usine de livres électroniques dans le Périgord. Ancienne fabrique de cigares revendue à un chinois colombophile et pervers sexuel, elle abrite elle aussi des personnages pas si secondaires que l'on pourrait le croire. Arnaud Méneste et sa belle Dulcie tombée dans un comas sans fin, Charlotte et son amoureux geek Fabrice, Chonchon et Marthe les voisins de pallier, Carmen et Dieumerci et leurs problèmes sexuels... Chacun des personnages a une histoire, une existence. Et la pelote de fils se dénoue progressivement pour nous permettre de voir les ramifications entre tous.Il est difficile de parler de l'histoire sans trop en dévoiler. Blas de Roblès nous y ballade pourtant,par le bout du nez, avec un rythme d'enfer pour notre plus grand plaisir.

Autre point remarquable dans ce roman, les genres. Dans ce roman l'auteur touche à tous les styles. L'enquête policière se mêle à un roman d'aventure, il y incorpore des passages érudits, des passages historiques, du comique, parfois on pourrait y voir du pastiche, mais aussi une vision sociale et écologique de notre monde. C'est aussi en ça que ce roman est total. Blas de Roblès semble être un lecteur qui aime divers styles littéraires, qu'il a digéré pour nous les offrir à sa sauce dans un plat que l'on déguste avec délectation. On y voit les références à Jules Verne et à Conan Doyle de manière bien visible, mais on peut repérer d'autres auteurs dans sa prose. J'y ai trouvé un goût de John Kennedy Toole et d'Eugène Sue. Peut-être est-ce un erreur de ma part, mais dans ce roman à tiroirs secrets, à diverses couches de lectures, je suis certaine qu'il y a encore des choses qui m'ont échappées. Et puis avec tout cet amour de la littérature et de la lecture qu'il nous fait partager, comment ne pas aimer?

C'est délirant, totalement fou, scientifique, historique, haletant, je n'avais jamais rien lu de tel. C'est pourquoi si vous ne deviez en choisir qu'un, je vous conseille celui-ci!




mardi 9 septembre 2014

Rush, Contrat #1

Rush, Contrat #1
Dette de sang, 
Phillip Gwynne, 
Casterman, 304p
Mars 2014, 15€.
A partir de 13 ans.

Bienvenue en Australie, et plus précisément dans les beaux quartiers de Gold Coast. Dom a aujourd'hui 15 ans. Il ne se doute pas du cadeau empoisonné dont il va bénéficier! Si il vit dans l'opulence et la richesse de ses parents, il est loin de se douter que son aïeul, Dominic Silvagni a contracté une dette auprès de la Ndrangheta, la mafia locale de la Calabre dont ils sont originaires. Pour payer cette dette, tous les descendants, aînés, mâles, doivent remplir 6 contrats exigés par la mafia à partir du jour de leurs 15 ans. Pour cela ils ne doivent parler à personne des contrats, ne bénéficier d'aucune aide extérieure. Dom se retrouve donc en charge de son premier contrat. Et s'il ne rempli pas la mission qui lui a été confié dans le mois à venir, "Le créancier pourra prélever une livre de chair sur son débiteur."

Et voilà Dom qui pensait passer une journée normale, juste un peu meilleure que d'habitude (bah oui c'est tout de même le jour de son anniversaire), embarqué dans une aventure tel un agent secret. Les gadgets, la couverture gouvernementale, les fonds quasi-illimités en moins. 
Son premier contrat est finalement moins difficile qu'il se l'imaginait, personne à abattre. Mais tout de même, capturer le Zolt? Ce dernier est un adolescent, un peu Robin des Bois des temps modernes, un peu Colton Harris-Moore. Il vole des avions au nez et à la barbe de la police, se moque ouvertement des forces de l'ordre, squatte les maisons des riches en bord de mer. Il semble s'amuser et n'avoir pas vraiment de message à délivrer. Et pourtant il soulève une véritable ferveur populaire. Alors comment attraper celui qui échappe sans cesse à la police et même à un mercenaire chasseur de primes?

Voici un premier volume haletant. On suit Dom sans jamais vouloir lâcher le livre. Une fois terminé, une seule envie, se plonger dans la suite (il faut que je me la procure!!). Les lecteurs qui ont dévorés les aventures de James dans  Cherub, ou celles de l'équipe des Effacés y trouveront surement leur compte. Le fait que Dom n'ai recourt à aucune technologie de pointe hors de portée, qu'il ne puisse s'appuyer sur aucune organisation gouvernementale secrète, permet de s'identifier facilement à ce jeune adolescent presque comme tous les autres. On se prends à rêver d'avoir les contrats à remplir à sa place. On le soutien pour qu'il ne perde aucune livre de son corps, et garde son intégrité physique, tout en préservant son intégrité morale Car si le premier contrat ne lui demandait rien de bien méchant, rien n'allant contre la loi ni ses convictions profondes, qu'en sera-t-il des prochains contrats? A quel moment sera-t-il prêt à perdre une jambe ou un bras pour refuser un contrat, comme son grand-père l'a fait avant lui? Qu'est-ce qui pourrait être de trop, de l'autre côté de la ligne pour lui? Pourrait-il vivre en ayant tout accompli, même le pire?

Un roman pleins de rebondissements, vraiment bien ficelé. Pas de temps morts, un style très fluide, des chapitres assez courts qui ajoutent au rythme soutenus. Un vrai roman page turner avec les codes de la série télé. Ne vous fiez pas à la couverture.