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vendredi 20 mai 2016

Bluebird

Buebird, Tristan Koëgel
Didier Jeunesse, Septembre 2015.
315p, à partir de 14 ans.

J'avais vu ce livre au moment de sa sortie, avec cette couverture éclatante, lumineuse, on ne peut pas y échapper. Et puis je n'y avais pas plongé le nez.
Après des conseils, des discussions et des supplications d'autres membres du jury du prix Libr'à Nous pour que nous lisions ce livre qui faisait parti de la dernière sélection, j'ai cédé. Et oui, en effet, ce livre vaut le détour.

Nous sommes dans les années 40 dans le vieux sud américain près du Mississippi. Minnie et son père Curtis arpentent les routes du sud pour jouer de la musique, comme les autres songster de leur époque. De ville en ville, de plantation de coton en plantation de coton, ils égrènent leurs mélodies blues à la guitare et l'harmonica. Mais si cette vie de bohème convient parfaitement à Curtis, qui préfère vivre loin de l'esclavage moderne et du Ku Klux Klan, Minnie elle ne rêve que d'enregistrer un disque.
Une blessure à la cheville va bouleverser leur destin, en mettant sur leur route des personnages haut en couleur et singuliers qui changeront profondément nos deux héros. Minnie en tombant amoureuse de "son fantôme", un irlandais, fils des gardiens sanguinaires de la plantation dans laquelle elle se repose. Puis en découvrant les horreurs pratiquées par le Ku Klux Klan, qui la prive de son père, et la pousse à fuire vers Chicago où elle entame une nouvelle vie.

C'est un roman initiatique fort bien mené et totalement envoûtant. Entre la poussière des routes, la sueur des travailleurs noirs exploités et  brutalisés par la bêtise et le racisme,  et les mélodies blues nous suivons Minnie et les autres personnages avec plaisir. 
Il y a, pendant toute la lecture, des morceaux qui se glissent, dans les pages, et dans nos oreilles. Ne connaissant que très peu le Blues, j'ai écouté avec avidité les morceaux auxquels il est fait référence tout au long de l'histoire. Je me suis même offert l'album King of the Delta Blues Singers de Robert Johnson pour poursuivre un peu plus cette découverte musicale. 

Le seul bémol que je mets, et sans doute dû au fait qu'il s'agisse en priorité d'un roman pour la jeunesse, c'est le basculement vers un roman trop idyllique. Même si les personnages sont confrontés à la dureté de l'esclavagisme, au Ku Klux Klan et à la bêtise humaine, il y a tout de même un aspect un peu édulcoré avec une fin un peu trop "Happy End" pour moi. 
Cela n'en reste pas moins un roman lumineux et envoûtant. 

Et aller, pour le plaisir, et parce qu'il y a sans doute un lien avec l'héroïne crée par Tristan Koëgel, un petit morceau de Memphis Minnie. 






1 commentaire:

  1. C'est tout à fait mon style, j'espère avoir l'occasion de le lire un jour !

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