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samedi 4 juin 2016

Roland est mort

Roland est mort, 
Nicolas Robin,
Editions Anne Carrière, 
250p, mars 2016.
Je n'avais rien qui ressemblait à une urne funéraire à la maison, et tant mieux!

Roland est mort, sans faire de bruit, sans que personne ne s'en rende compte, sinon son employeur au bout d'une semaine. Il a été retrouvé par les pompiers, dans sa cuisine, la tête dans la gamelle de son chien. A quelques mois de la retraite c'est moche. Son voisin, maintenant qu'il y pense se dit qu'il n'avait pas entendu Mireille Mathieu chanter "Paris en colère", depuis au moins une semaine. Mais ils n'avaient aucun contact.
Notre héro est un solitaire. Bientôt 40 ans, il vit seul, ne sort de chez lui que pour boire des Campari au troquet du coin, abandonné depuis longtemps par la femme qu'il aimait il se laisse aller. Pas de boulot, pas d'avenir. Des rapports compliqué avec sa famille, son seul plaisir c'est de regarder des porno pour passer le temps. Alors quand il récupère le caniche de Roland, Mireille, il cherche à s'en débarrasser. D'abord parce que ce chien est moche et sent mauvais, mais aussi parce qu'il ne doit rien à ce voisin qu'il ne connaissait pas.
Et quand une semaine plus tard on lui apporte l'urne et les cendres de Roland, dont il est l'héritier testamentaire, il se dit que vraiment, il faut qu'il se débarrasse de tout ça!

C'est un roman très drôle, bourré d'humour noir. Mais c'est aussi un roman touchant sur la solitude. On y croise beaucoup de personnages seuls. La mère du héros, dont le mari a perdu la boule et attends la chute d'une météorite, et la belle-mère, à sa charge, qui radote, se trouve bien seule dans son univers familial. Le héro. Mais aussi Roland, que personne ne connaissait, et qui a traverser la vie de manière totalement anonyme. Personne n'est capable de parler de lui, personne ne le connaissait. 
Il y a des scènes très drôles, rocambolesques. Un petit coup de cœur pour la soirée beuverie dans un troquet anonyme, avec des êtres seuls comme lui. 
C'est surtout la misère sociale qui est dépeinte ici. La difficulté à vivre dans une société qui veut une vie de famille, des enfants, un bon boulot épanouissant. Et des êtres qui se sentent jugés en permanence parce qu'ils ne cochent aucunes de ces cases.
C'est doux amer. 
C'est bien.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Nicolas Robin, et ses nombreuses répétitions qui donnent un rythme au roman.
Je ne dirais pas que c'est une pure merveille, mais c'est un bon roman sur notre société actuelle et sur le fait qu'il faudrait faire attention à ceux qui vivent à côté de nous. 

2 commentaires:

  1. Il me tentait beaucoup ce livre, ton avis me conforte dans mon envie. Merci

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