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dimanche 23 août 2015

Juste avant l'Oubli

Juste avant l'Oubli, 
Alice Zeniter, 
Flammarion, 288p
19 août 2015

De mes lectures de la rentrée littéraire, voici mon chouchou.

Franck est infirmier à Paris. Il vit en couple, depuis de nombreuses années, avec Emilie, une doctorante en lettres modernes, passionnée par un auteur de polar disparu dans les années 80, Galwin Donnell. Cette année, Emilie doit préparer un symposium sur Galwin Donnell sur l'île d'Ecosse où ce dernier à vécu en reclus les vingt dernières années de sa vie. Franck la rejoins sur l'île avec l'espoir de faire avancer leur relation. Lui ne rêve que de fonder une famille et vivre le reste de sa vie aux côtés de la femme qui l'aime. 
Mais sur cette île coupée du monde, dans la brume écossaise, au milieu du vent et des embruns, rien ne va se passer comme prévu. 

Voici le deuxième roman de la rentrée sur un artiste imaginaire qu'il m'a été donné de lire. Et voici mon gros coup de cœur de cette rentrée littéraire française. 
Je n'avais encore jamais lu Alice Zeniter et il y a quelque de chose de juste dans son écriture. Je me suis parfaitement identifiée aux personnages, ces trentenaires qui cherchent cet équilibre entre passion, vie professionnelle et vie de couple. Chacun cherche à s'épanouir sans forcément tenir compte des aspirations de l'autre. 
Progressivement l'absent, Galwin Donnell, prends de plus en plus de place, jusqu'à s’immiscer dans le couple. Franck perd de plus en plus sa place de concubin, et du même coup la confiance qu'il pouvait avoir en lui. Il ne se sent pas légitime à être présent dans ces Journées d'Etudes. Lui le petit infirmier au milieu de tous ces intellectuels dont il ne comprends pas la passion. Il passe de plus en plus de temps avec le gardien de l'île, Jock, qui n'a jamais rien connu d'autre que l'isolement sur ce lopin de terre balayé  par les vents. Jock qui enfant a connu Galxin Donnell. Et pendant que les universitaires, fans de l'écrivain, discutent entre eux, et tentent de percer ses mystères, c'est Franck qui va en apprendre le plus sur ce personnage énigmatique. 
Progressivement le roman prends la tournure d'un roman noir. Comme si l'écrivain disparu prenait aussi sa place dans l'écriture d'Alice Zeniter. 

On se laisse prendre au jeu avec plaisir. On imagine que cet auteur n'est pas fictif tant Alice Zeniter lui a donné une consistance. On se plait à s'imaginer au milieu de cette île abandonnée que l'on cherche sur les cartes. 
Alice Zeniter nous offre un magnifique roman sur le couple, le temps qui passe, et la littérature. Le tout dans un écrin d'un univers qu'elle a parfaitement crée.  

samedi 22 août 2015

Le crime du comte Neville

Le crime du comte Neville, 
Amélie Nothomb, 
Albin Michel, 144p
19 Août 2015.

Certains événements reviennent tous les ans, avec la régularité d'un coucou suisse. Mais ce n'est pas du Beaujolais Nouveau que je souhaite vous parler ici, mais bien du Amélie Nothomb de la rentrée littéraire.

Autant vous le dire tout de suite, le cru de cette année est un peu léger. Dès le visuel on sent qu'on va être déçu. C'est moi où tous les ans ses romans sont de plus en plus courts? Ensuite on commence la lecture, et ho! c'est déjà terminé. Peu de présence en bouche, même pas de bulles comme dans le champagne qui pourraient faire frétiller les papilles et l'intellect. 

L'histoire est celle du comte Neville. Famille de l'ancienne noblesse belge, ruinée, il organise dans quelques jours sa dernière Garden Party avant la vente de son château familial. Mais quelle surprise, dans cette vie bien rangée de devoir aller chercher sa fille qui semble avoir fuguée chez une diseuse de bonne aventure qui aime mettre son nez dans les affaires des autres? Juste avant de quitter cette femme qu'il n'apprécie guère, le comte se voit l'objet d'une prophétie. Lors de sa Garden Party il tuera l'un de ses convives. Quel outrage pour cet homme si bien élevé et plein de principes. Commence alors un combat intérieur pour trouver qui sera la victime de cette sombre malédiction.

Dès le début on comprends que le roman fait référence à celui d'Oscar Wilde, Le crime de Lord Arthur Savile. Même milieu social, même lutte intérieure, même peur de la prophétie. Mais comme les lecteurs sont un peu bêtes cette référence nous ai clairement donnée dès la page 30. Zut alors, je me trouvais maline d'avoir l'impression d'un parallèle... 
Surtout que l'autre référence littéraire nous ai donnée d'entrée avec les prénoms de deux de ses enfants, Oreste et Electre. Il va donc y avoir quelque lien avec la tragédie grecque.  Cette dernière est bien présente, mais beaucoup moins intéressante et poignante que dans les pièces de Corneille ou de Racine. 

Bon on se dit que maintenant qu'on a commencé autant aller au bout. 
Malgré un dialogue père-fille, entre le comte et Sérieuse plutôt sympathique, l'ensemble ne casse pas trois pattes à un canard. La fin du conte est, comme celle des contes traditionnelles, expédiée en quelques lignes.
Je vous conseillerais donc d'attendre la sortie en poche de ce nouveau Nothomb, car ça fait cher payé pour deux heures à tuer...

mercredi 19 août 2015

Mike's Place

Mike's Place, chronique d'un attentat
Jack Baxter, Joshua Fauden et Koren Shadmi
Steinkis,
202p, mai 2015

En 2003, Jack Baxter, journaliste américain, se rends en Israël, à Jérusalem, pour couvrir le procès Barghouti. Il tombe sur un café, Mike's Place, lieu de fête, de paix et multiculturel. Une bulle dans laquelle le conflit Israélo-Palestinien et la politique n'ont pas leur place. 
Il décide donc de rester pour tourner un film, et montrer cet autre visage d'Israël, que l'on ne connait pas forcément quand on n'y vit pas, et qui est considéré par Gal (l'un des barman), comme "le véritable visage d'Israël."
En parallèle nous suivons deux hommes, britanniques,entrant dans le pays pour y commettre un attentat.
Cette BD, illustration d'une histoire vraie, racontée par certains de ses protagonistes, est celle d'un conflit bien trop connu. Mais elle l'aborde sous un jour un peu différent. On obtient un éclairage nouveau sur cette guerre sans fin. Une guerre qui ne semble voulue que par une poignée d'extrémistes, mais qui semble assez loin des préoccupations d'une certaine frange de la population. Des gens qui souhaiteraient vivre comme partout dans le monde en paix, mais qui sont ramenés quotidiennement à un conflit qui ne les concerne pas. 

A chaque début de chapitre, une sourate du Coran qui prône la tolérance, l'amour de ses semblables même dans les différences. Un très beau choix, qui si il avait été mieux compris par certains ne pourrait conduire à de telles extrémités. Ou bien, des extrémités qui ne pourraient être justifiées sous le mauvais angle de la religion. 

Cette histoire n'offre malheureusement qu'un point de vue sur le conflit, et ne donne pas du tout la parole à l'autre camp. 
Je ne suis pas une grande fan du trait. Je ne me suis pas tellement attachée aux personnages. J'avais parfois du mal à en situer certains. 
C'est un sujet très compliqué qui est abordé ici de manière relativement simple, puisque en s'intéressant au quotidien. 

Finalement une BD intéressante mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. 

dimanche 2 août 2015

Capitaine Triplefesse, A l'abordage!

Capitaine Triplefesse, tome 1
A l'abordage!
Fred Paronuzzi, 
Editions Thierry Magnier, 192p.
Mai 2015.

A partir de 9 ans.

Hugo et Lila se rendent au Louvre. Ils doivent faire un exposé sur le tableau de Géricault, Le Radeau de la Méduse. Mais cette sortie culturelle se transforme rapidement en aventure maritime hors du commun!
Des pirates qui sortent de la toile et enlèvent leurs camarades de classe. Voilà de quoi démarrer une aventure rocambolesque! 

Vraiment il y a des petites pépites chez Thierry Magnier. Et cette nouvelle série en a tous les atouts.
Comme Hugo et Lila, le lecteur est entraîné dans l'univers des pirates à toute allure. Pas le temps de comprendre ce qui se passe, ni de reprendre son souffle. Les deux amis se jettent la tête la première dans la toile de Géricault et basculent dans un univers parallèle à la poursuite du terrible pirate Triplefesse. Il ne faut pas être lâche pour survivre dans ce monde. Et tous deux vont révéler leurs qualités. Surtout Hugo, mal dans sa peau, et qui a du mal à se lier avec ses camarades depuis qu'il a changé de collège. 

Un roman d'aventures et d'apprentissage comme on les aime. On y apprends plein d'informations sur la navigation, les bateaux et la piraterie. 
Les nombreuses questions sans réponse soulevées dans ce tome ne donnent qu'une envie: lire la suite!

A dévorer. Pour tous les enfants qui n'ont pas froid aux yeux mille millards de mille sabords! 

Un petit extrait sur le site de Thierry Magnier!