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dimanche 30 mars 2014

Amitié masculine

Une histoire d'hommes, Zep
Rue de Sèvre, 65p.
 
Zep n'ai pas uniquement l'auteur de Titeuf. De temps en temps il nous offre une BD un peu plus adulte. Si jusque là il nous avait habitué à de l'humour, il nous propose ce coup-ci une histoire plus intime, plus virile, et moins drôle.
On le savait amoureux du rock (comme on avait pu le voir avec son album Happy Rock). Toujours dans cet univers il nous fait partager l'histoire de 4 hommes devenus adultes qui essaient de se rabibocher suite au drame qui touche l'un deux, et ce malgré les nombreuses rancunes qui restent.
Séparés par les aléas de la vie, ces 4 garçons qui avaient montés un groupe de rock dans leur jeunesse, se retrouvent en Angleterre, autour de celui qui a réussit à faire carrière. Chacun à poursuivit son chemin, avec ses blessures, ses cicatrices et ses souvenirs.
 
On reconnait le trait de Zep même s'il est plus mature dans cet album. Les couleurs roses et bleus donnent un caractère un peu onirique à cette histoire.
C'est sympa. Mais il manque un petit je ne sais quoi pour en faire un bd vraiment super.

samedi 29 mars 2014

@pocalypse

@pocalypse, Les enquêtes de Logicielle, Christian Grenier
Heure noire, Rageot, 256p.
Lorsque j'étais au collège (et cela fait bien longtemps maintenant), j'avais lu Coups de théâtre, de Christian Grenier, aux éditions Rageot, mais à l'époque dans la collection Cascade. Je me souviens d'un meurtre lors d'une représentation de théâtre, d'un roman écrit comme une pièce, et d'une enquête dans les coulisses. Par contre aucun souvenir de la jeune stagiaire Logicielle qui mène l'enquête aux côtés de l'inspecteur Germain Germain. Et puis, l'an dernier, lors d'une rencontre avec les éditions Hatier, Rageot etc, Christian Grenier était là pour nous parler de Logicielle. Je découvrais alors que la jeune stagiaire avait vécue de nombreuses autres aventures, qu'elle avait mener de nombreuses enquêtes, qu'elle avait évoluée hiérarchiquement et même qu'elle s'était mariée. Et bien! Il y en avait du changement! En même temps cela faisait maintenant près de 20 ans que je n'avais pas mis le nez dans ses enquêtes!
Du coup je me suis décidée à en reprendre un, pour voir. Et mon choix s'est porté sur @pocalypse. En même temps ce n'était pas difficile, avec cette couverture apocalyptique et ce visage des Anonymous sur une tour qui rappelle celle de la Défense, l'envie était née rapidement.
Logicielle a donc gravie les échelons de la police. En cette matinée tout à fait banale sa carte bancaire est avalée par le distributeur. Mais pas le temps de s'en occuper, il y a du travail. Arrivée au commissariat elle lit ses mails, et paf. Son ordinateur, sa lampe de bureau, tout s'éteint. Et cela ne concerne pas que le commissariat. Il semble que toute la ville soit victime d'une panne de courant géante. Et à ça il faut ajouter l'absence de réseaux. Plus de portable! Et le commissaire Delumeau qui n'arrive pas! C'est la pagaille!
Elle décide de se rendre au domicile du commissaire et là, malheurs! elle découvre le corps de ce dernier.
Un meurtre de policier. Un black out complet du pays (électricité, banques, téléphones) comme une révolution souterraine. Et au milieu Logicielle tente de mener l'enquête.
Et bien c'est toujours aussi sympa que dans mon souvenir. Un roman policier, sur fond de révolution contre le système mondial par le biais des nouvelles technologies. Logicielle est bien ancrée dans sa génération et a su évoluer avec les technologies. Elle en reste intemporelle et moderne. Roman policier et d'aventure à partir de 11 ans.


vendredi 28 mars 2014

Les 100

Les 100, Tome 1, Kass Morgan
R, Robert Laffont, 378p.
 
 
Oh je l'attendais avec impatience celui-ci! Un roman de SF post-apocalyptique pour ados, le genre de friandise dont je raffole.
 
Il y a environs 300 ans la IIIème Guerre Mondiale a provoqué une catastrophe nucléaire planétaire. Quelques survivants ont pu y réchapper en se réfugiant sur un vaisseau spatial où ils se terrent en attendant que les choses se tassent. Un vaisseau en 3 parties distinctes (qui ne sont pas sans rappeler les classes sociales), régit par des règles très strictes. L'équilibre qui permet la survie y est précaire, il faut donc faire attention au réserves comme l'eau, mais aussi à la régulation de la population. On ne s'embarrasse donc pas des criminels qui bafouent les lois de cette société. Mais la situation devient critique, et 100 jeunes mineurs détenus normalement jusqu'à leur majorité, sont choisis pour être renvoyés sur Terre. Munis de bracelets qui transmettent des informations au vaisseau mère, ils permettront de voir la viabilité d'un retour sur la planète de l'ensemble des survivants. Parmi ces 100 cobayes, nous en suivons 4, narrateurs chacun leur tour, des évènements présents mais aussi d'un passé proche. 2 filles et 2 garçons aux destins mêlés, témoins pour toute une génération.
 
 
Franchement c'est pas mal. L'idée de départ est vraiment extra et m'a rappelé quelque peu le magnifique Silo de Hugues Howey (publié chez Actes Sud et dont je n'ai pas encore parlé). Mais bon on est tout de même loin de la qualité anxiogène de Silo. Car si le postulat de départ est génial, l'univers dans le vaisseau et sur cette Terre qui reprend du poil de la bête sans humains parfaitement bien décris, j'ai tout de même été quelque peu déçue.
J'ai trouvé assez agaçant la construction des chapitres. Dans chacun d'entre eux, le narrateur raconte ce dont il est témoin, puis revient ensuite sur un flash-back qui éclaire progressivement le pourquoi du comment on en est arrivé là. Au final j'ai trouvé cette construction un peu lassante. De plus elle casse le rythme et la narration en devient lente.
Autre déception, les romances. Je veux bien que ce soit des adolescents les héros et qu'ils soient en pleine ébullition sentimentale. Mais  dans ce contexte de survie c'est trop. Les "Je t'aime, je ne peux vivre sans toi", les "Je t'aime moi non plus" sont, à mon goût, un peu trop présents. J'aurais voulu quelque chose d'un peu plus punchy, il manque de l'action. Et on arrive à la fin du premier tome au moment où cette dernière devient véritablement intéressante.
 
Autre bémol, les prénoms des deux héroïnes narratrices que je trouve un peu proche. Clarck et Glass. D'ailleurs je ne suis pas la seule à les trouver proche, puisque l'auteur (ou est-ce une erreur de traduction) confond souvent les deux. A plusieurs reprises on se retrouve dans un chapitre raconté par l'une d'entre elle, et hop le prénom de l'autre apparait par erreur.
 
Une série inspirée par le roman a débuté en janvier 2014 sur la chaine américaine CW. A voir la bande annonce, je pense que je serais plus satisfaite car elle m'a l'air bien plus centré sur l'action que sur les sentiments amoureux des personnages. A voir, donc.
 
En résumé, un sentiment mitigé. Une déception face à ce que j'en attendais...

mercredi 26 mars 2014

Les boloss des Belles Lettres

Les Boloss des Belles Lettres, la littérature pour tous les waloufs
Quentin Leclerc et Michel Pimpant,
J'ai lu, 196p.
 
J'adorais la page web des Boloss, la sortie du livre l'été dernier ne pouvait me laisser indifférente. Et ce fut un régal!
50 classiques de la littérature revisités par ces deux joueurs de la langue française contemporaine. 50 résumés "complètement fracassés" comme ils disent. Des grands classiques en quelques pages, ils n'en retiennent que l'essentiel. Et le tout avec la langue contemporaine des banlieue, le tout dans un registre assez vulgaire, ponctués de lol et de mdr qui feraient pâlir les grands auteurs.
 
 
"des fois tu te réveilles putain t’as le gros seum dans ton calbut’ tout te brise les yekous ta daronne qui gueule comme une pintade pour que tu te bouges le uk pour aller au bahut mais franchement ta p’tite vie c’est de la hchouma à côté de ce qui arrive à ce p’tit keumi de gregor samsa parce que le mec il se réveille le matin tu peux même pas test mais c’est un vieux cafard tout miteux, une grosse blatte dégueuli baaaah sale ambiance !"
 
Vous avez reconnu? Et oui, voici le début de la Métamorphose de Kafka.
J'avoue que ça m'aurait beaucoup fait marrer de lire les résumés des romans du bac dans ce style plutôt que dans les profils des œuvres. Pas sur par contre que ça aurait plu à mes profs!
 
Et puis si vous ne connaissez pas, régalez vous sur leur page, c'est gratuit et rafraichissant!
 

mardi 25 mars 2014

Folles saisons

Folles saisons, Jean-François Chabas et David Sala,
Les Albums Casterman, 32p
 
 
Depuis toujours le rythme des saisons est immuable. Printemps, Été, Automne et Hiver se succèdent avec la régularité d'une pendule. Mais parfois le temps se détraque. En plein Hiver le temps se radoucie au point qu'on se croirait au Printemps, en plein Été il pleut et fait froid comme en Automne... Il n'y a plus de saisons. La faute au réchauffement climatique, me direz-vous!
Dans ce conte Jean-François Chabas et David Sala nous propose une autre explication. Et si c'était la faute aux frères Saisons qui en ont assez de l'ordre imposé par Mère Nature?
Un jour l'Été fait un caprice. Il en a assez de ne jamais rencontrer son frère l'Hiver. Il décide donc de sauter le Printemps et de partir jouer avec l'Hiver. Mais la Nature et les Hommes s'affolent! Que se passe-t-il? Alors qu'il neige et que les animaux hibernent il souffle un vente chaud et le soleil darde ses rayons. Et la pagaille devient encore plus grande quand le Printemps jaloux part lui aussi à la rencontre de l'Automne. Finalement les 4 frères vont se lancer dans une danse, véritable combat contre nature. Une douche écossaise pour la planète!
Au delà d'une réflexion écologique, un conte qui mêle drôlerie et effrois.
 
Comme toujours les textes poétiques de Chabas sont rehausser des sublimes illustrations de David Sala. Voici un duo qui fonctionne parfaitement bien et nous enchante à chaque fois par la création d'un album de toute beauté!
Si vous ne les avez jamais rencontré, n'hésitez plus. Précipitez vous chez vote libraire pour découvrir La colère de Banshee, Le Bonheur prisonnier, Le coffre enchanté, Féroce ou encore Le Tatoueur de Ciel.
Et si, dans son travail avec Jean-François Chabas, David Sala nous avait habitué à un style très fortement inspiré de Klimt, cette fois-ci il y a une évolution. J'ai beaucoup pensé à des tableaux Nabis dans cet album, notamment des toiles de Maurice Denis. Inspiration que je m'imagine ou réelle, quoiqu'il en soit, les textes et les illustrations de ce duo sont toujours un véritable enchantement!


samedi 22 mars 2014

Les stagiaires, un monde impitoyable

Les stagiaires, Samantha Bailly,
Milady, 352p.
Premier roman publié aux éditions Milady que j'ai terminé! Et non il ne s'agit pas de romance. Enfin, il y en a un peu, mais ce n'est pas le sujet principal de ce roman.
Paris, aujourd'hui. La société Pyxis, maison d'édition de mangas mais qui réalise aussi des jeux vidéos et de jeux on-line, attire de nombreux jeunes qui rêvent d'y être embauchés. D'après ce que l'on dit, l'ambiance y est cool, jeune, dynamique, créative, c'est un peu comme travailler chez Google. Mais voilà pour Ophélie, Arthur, Hugues, Alix, Enissa et Vincent, un CDI de rêve dans cette boite passe d'abord par un stage de 6 mois.
6 mois a être exploité et sous payé. 6 mois à trimer et se marrer entre stagiaires. 6 mois pendant lesquels, amour, amitié, vie privée et vie professionnelle vont se mêlées et se percuter. Chacun à des rêves, des objectifs et veut à tous prix les atteindre. Certains adopteront la bonne attitude, prêts à intégrer pleinement le monde du travail et de l'entreprise, d'autres sont encore un peu perdus, et ne savent pas exactement ce qu'ils cherchent.
A travers les deux narrateurs, Ophélie (la jeune rennaise montée à Paris pour ce stage) et Arthur (le riche parisien qui sort de sa grande école hors de prix), mais aussi des autres stagiaires, c'est toute une génération que dépeint Samantha Bailly dans son roman.

On s'amuse à suivre les pérégrinations de ces 6 jeunes. Ce n'est pas de la grande littérature, mais franchement? on s'en fiche. J'ai vraiment passé un excellent moment en leur compagnie, dans leurs galères de logement, d'argent, de peines de cœur et de recherche d'identité. Chacun cherche à tracer sa route, sans savoir exactement quel chemin il lui faut prendre. La peur du lendemain, les situations précaires, les stages et les CDD. On est tous passés par là, et ce n'est pas demain la veille que ce système va prendre fin. Mais quand on sort de la fac ou de l'école, qu'on n'a pas encore 25 ans, on est prêt à tout pour décrocher le Saint Graal, un CDI. On n'est pas encore désabusés et dégoutés, on est encore prêt à se faire exploiter, et avec le sourire s'il vous plait!
La scène avec le graphiste en poste, Mika est bien parlante!

"-Bon je vais te donner une petite définition. Stage: période de formation, d'apprentissage ou de perfectionnement en entreprise.
Je le dévisage, interdite face à son rappel. Ca m'étonnerait que Caroline accepte ça comme justification à l'absence d'article dans la boîte mail, demain.
-Tu fais le boulot d'une employée, là, déclare-t-il. (...) Vous êtes payés 400 euros, merde!
-Je sais bien, je sais bien...
-Un conseil: ne commence pas à entrer dans ce cercle infernal. (...)
Tu seras exploitée, jusqu'à l'épuisement, continue-t-il, un citron qu'on presse, qu'on presse, qu'on presse, et quand il n'y a plus de pulpe: poubelle.
-Charmant, murmuré-je.
-Voilà dans quelle société on évolue Il faut se battre, Ophélie! Ne pas accepter qu'on te traite de la sorte! Tu es en stage, pas en poste! Si Pyxis permet que quelqu'un fasse autant d'heures sup, alors ça veut dire qu'il y a un besoin. La boîte n'a qu'à ouvrir des postes avec l'argent des jeux online, si ça marche si bien!" (p67-68).

Ah oui ça doit rappeler des souvenirs à certains d'entre nous. Bon tous les stages ne sont pas comme ça, heureusement. Et puis il y a aussi les CDD après pour exploiter les gens, leur pomper toute leur énergie en leur faisant miroiter un CDI... Enfin...

J'ai trouvé ce roman drôle, mais aussi amer. Un regard juste sur une génération un peu plus paumée que la mienne (qui venait juste avant). Un très bon moment de lecture. Et en plus une jolie couverture de Boulet!


lundi 3 mars 2014

Mystères et frissons


Le Manoir, tome 1, Liam et la carte d'éternité,
Evelyne Brisou-Pellen,
Bayard jeunesse, 370 pages. Prix Gulli du roman 2013. 

Il m'intriguait ce roman. Je connais bien Evelyne Brisou-Pellen pour l'avoir lu dans ma jeunesse et même un peu après. Passionnée du Moyen-Âge je la trouvais très forte pour nous transmettre le virus. Et là on me dit que son roman n'a rien à voir avec le Moyen-Âge... 

Et en effet, Liam a 15 ans et vit à notre époque, presque comme tous les garçons de son âge. Je dis bien presque car Liam à un cancer. Du moins il a eu. Il est envoyé au Manoir pour sa convalescence. Il doit se reposer pour reprendre des forces. Mais ce manoir est des plus étranges, tout comme ses patients qui ne sont pas tous là pour les mêmes raisons. Et certains semblent même totalement dérangés avec leur tenue d'une autre époque. Des fous qui joueraient un rôle? Liam se sent un peu seul, mais seulement jusqu'à l'arrivée de la belle Cléa. Elle a son âge, ne semble pas se prendre pour une habitante d'un autre siècles, mais elle est totalement traumatisé par une expérience qu'elle vient de vivre. Liam, en tentant d'aider Cléa a retrouver la mémoire va découvrir la véritable nature de cette maison de repos, et le véritable problème de ses habitants. Mais pour ça il doit mener l'enquête, s'armer de courage, et écouter ce que les autres ont à lui dire. 

Et bien voilà un premier tome bien surprenant et totalement prenant. Liam est un personnage attachant, tout autant que les autres pensionnaires du Manoir. Bien que les ficèles m'aient paru un peu grosses (mais bon je ne suis plus aussi facile à berner que quand j'avais 9 ans, heureusement!), je me suis laissée transporter dans ce roman. Evelyne Brisou-Pellen ne lâche pas complètement sa passion pour l'Histoire dans ce roman, et la partage encore avec les jeunes lecteurs. Mais cette fois-ci elle touche plusieurs périodes, et nous offre un roman d'enquêtes qui fait frissonner. Un vrai plaisir de lecture, et j'ai hâte d'en lire le tome 2!!!

Pour bons lecteurs à partir de 9 ans.