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mercredi 30 avril 2014

La face cachée de Margo

La face cachée de Margo, John Green
Gallimard, Scripto,
400p, à partir de 14 ans.
 
J'ai découvert John Green bien tardivement, il est vrai, avec son sublime Nos étoiles contraires, véritable coup de cœur l'an dernier. Du coup j'avais ensuite lu, et aimé, Qui es-tu Alaska?  Et il me fallait poursuivre ma connaissance en John Green avec ce troisième opus, publié en 2008.
 
Quentin est un jeune homme malin et drôle, mais ni beau gosse, ni populaire, il traverse sa dernière année de lycée comme les précédentes, discrètement. Depuis l'enfance il est amoureux de sa voisine, Mago Roth Spiegelman, l'une des filles les plus populaires du lycée Winter Park High School d'Orlando, Floride, Etats-Unis. Alors qu'ils étaient inséparables jusqu'à leurs 10 ans, depuis plusieurs années Quentin observe Margo évoluer de loin, dans un univers qui n'est pas le sien. Pourtant un soir, elle débarque à l'improviste dans sa chambre, comme s'ils s'étaient quittés la veille, pour lui proposer une virée inoubliable. Au cours de cette nuit leurs destins semblent se renouer. Pourtant le lendemain, Margo ne vient pas au lycée. Les jours suivants non plus. Elle a disparue. Aider de ses inséparables acolytes, Quentin mène l'enquête, à la poursuite d'une Margo Roth Spiegelman a multiples facettes.
 
On retrouve pas mal de points communs à Qui es-tu Alaska? dans ce roman. Ce garçon plutôt discret et intelligent qui fait une fixette sur une fille d'un monde qui semble hors de sa portée. Une réflexion forte sur la vie et la mort, mais comme dans tous les John Green que j'ai pu lire. Mais aussi une réflexion sur l'image. Qui sommes nous aux yeux des autres? Qu'offre-t-on à voir? Qu'acceptons-nous de montrer et que cachons-nous? Quentin dans sa quête, va découvrir une image de Margo qu'il ne soupçonnait même pas. Pourra-t-il toujours aimé la Margo qui se dessine au fur et à mesure des indices qu'il remonte?
 
J'ai bien aimé ce roman de John Green. Encore une fois il m'a entrainée dans son univers sans difficultés. Ca n'est pas mon préféré. Sans doute les quelques longueurs et les points communs avec Alaska m'empêchent-ils de le voir vraiment d'un œil neuf. Mais j'ai tout de même craqué pour Quentin, Ben et Radar. Je les ai suivis dans leur évolution personnelle, et dans cette quête de l'amour.
Je regrette que le titre français n'ait pas conservé la référence américaine aux villes de papier. J'ai adoré cette histoire des villes imaginaires, créées par les cartographes pour vérifier qu'il n'y avait pas de plagia sur leurs cartes. Et cette quête des villes de papier, centrale au roman, avec les métaphores qu'elle fait naitre, méritait aussi son rôle de titre...

mercredi 16 avril 2014

Lucides

Lucides, Adrienne Stoltz et Ron Bass
R, Robert Laffont, 392p.
 
Sortie prévue le 24 avril
 
Qu'il est étrange ce roman écrit à 2 mains!
 
Maggie a 16 ans, bientôt 17. Elle vit à New York avec sa mère et sa petite sœur. Décidée à devenir actrice, elle a arrêté ses études pour se consacrer à ses cours de comédie et à sa carrière.
Sloane a 16 ans, bientôt 17. Elle vit dans une petite ville côtière des Etats-Unis avec ses parents et son petit frère. Brillante élève, elle attend le jour où elle pourra partir à l'université.
A priori rien n'était fait pour les amener à se rencontrer, tant leurs vies sont différentes. Et pourtant elles portent toutes deux le même patronyme, Sloane Margaret Jameson, ont le même âge, et surtout, depuis toujours, chaque nuit chacune rêve de la vie de l'autre. Aucun secret, elles ne font pas que rêver, elles vivent littéralement la vie l'une de l'autre. Une particularité dont seule la psychiatre de Maggie est au courant. Un fragile équilibre qui risque de se rompre lorsque chacune tombe amoureuse d'un garçon.
 
Voilà donc un peu le synopsis de ce roman totalement original pour ado qui sortira prochainement dans la collection R. Un roman qui perturbe un peu. Si au début tout semble léger, avec en toile de fond la rencontre que chacune fait d'un garçon qui changera la donne, au fur et à mesure de l'avancé dans la lecture un grand nombre de questions se posent.
Sont-elles véritablement toutes les deux réelles? Vivent-elles véritablement à la même époque, en même temps deux vies parallèles reliées par les rêves? N'y en aurait-il pas une réelle et une imaginaire? Laquelle des deux cherche alors à fuir sa réalité en imaginant l'autre?
L'une a perdu son père, l'autre son meilleur ami. L'une de ses pertes serait-elle a l'origine de la création de l'autre? Et pourtant si c'est le cas, d'où viennent les souvenirs d'enfance des 2?
 
Le lecteur est baladé d'un univers à l'autre. On avale les pages en cherchant les indices qui pourraient nous faire comprendre que l'un des deux univers est factice.
Maggie ne peut être réelle. Une si jeune fille qui vit à New York sans besoin d'aller en cours, et qui est repérée pour un rôle important dans une série. Ca ne peut être vrai. Mais pourquoi alors l'avoir crée sans amis, avec un père décédé et une mère plus intéressée par son travail que par ses 2 filles? Et pourquoi lui avoir fait une petite sœur malade?
Sloane ne peut être réelle. Une jeune fille vivant en équilibre si parfait avec sa famille, aimée de ses amis, dans une petite ville américaine qui fleure bon le bonheur. Et puis l'arrivée de ce garçon si parfait. On se croirait dans Dawson's Creek. Mais pourquoi alors l'avoir crée avec un meilleur ami décédé dans un tragique accident de voiture? Pourquoi l'avoir placée dans une ville trop petite pour elle?
Chacune offre du rêve. Et pourtant chacune a ses failles.
Qui est réelle? Qui rêve? Qui peut effacer l'autre du jour au lendemain? Chacune se demande si un jour elle ne va pas disparaitre pour de bon, ne plus pouvoir voir sa famille, les gens qu'elle aime, son univers.
Et si un jour vous preniez conscience que votre vie n'est pas réelle? Comment supporter n'être qu'un mirage, sans réalité ni avenir? Pourtant on ressent. Chacune vie, ressent, respire, mange, goûte, expérimente.
Progressivement leurs deux mondes se fissurent face aux doutes et aux interrogations. Les incursions du monde de l'une se font de plus en plus vivaces dans le monde de l'autre.
 
On se demande très rapidement où cette histoire va nous mener. A la disparition de l'une des deux? A la conscience d'une vie antérieure? A un pouvoir psychique? A la folie pure et simple?
 
 
Un roman qui peut aussi bien intéresser de jeunes lectrices que de plus âgées, même si les héroïnes sont dans la fleur de l'âge adolescent.


mardi 15 avril 2014

Le Manoir, suite.

Le Manoir II, Cléa et la Porte des fantômes,
Evelyne Brisou-Pelle, Bayard Jeunesse,
396p, à partir de 11 ans.
 
 
 
Je vous avais fait part de mon enthousiasme pour Le Manoir d'Evelyne Brisou-Pellen, et bien c'était sans compter sur la suite! Honnêtement? Encore mieux que le premier!
 
On avait laissé Liam et Cléa au Manoir, ce lieu si étrange qui ne semble pas être une véritable maison de repos, prendre conscience de la réalité des choses. Mais des entrailles de la bâtisse, une évasion de personnages dangereux mettait en péril tout l'équilibre de ce lieu.
Dans ce tome Cléa entre en scène dans la narration. Liam n'est plus le seul à nous raconter l'histoire, il devient même beaucoup plus discret. Cléa enquête sur son passé, elle cherche a reconstituer les évènements qui l'ont conduite au Manoir. De son côté Liam cumule les enquêtes. Celle de son propre passé. Quel est ce nom inscrit sur sa valise et déchiffré à la fin du tome 1? Qu'est-il arrivé à Cléa et comment rendre justice? Où sont passés les deux évadés et comment les mettre hors d'état de nuire? Il est devenu désormais plus qu'un simple enquêteur en herbe! Et cette fois-ci la carte d'éternité ne va pas forcément lui être d'une grande aide!
 
Si j'avais été emballé par le premier volume, je suis plus que conquise par celui-ci. Beaucoup plus d'évènements historiques dans cette aventure. E. Brisou-Pellen nous fait pleinement partager sa passion. On traverse les époques, les siècles, passant de l'un à l'autre. Rencontre avec des disparus du Titanic, des rois d'Angleterre, Jack l'Eventreur, Sanson l'exécuteur des hautes œuvres de la Révolution et bien d'autres... Les personnages prennent en substance, même une bonne partie des personnages secondaires. Des portes s'ouvrent. Des interrogations sont closes. Les mystères sont nombreux et les rebondissements s'enchainent dans ce volume. Mais on n'est jamais perdus. On suit avec plaisir les enquêtes et les aventures de toute cette petite bande. Finalement l'équilibre est toujours respecté, et chaque personnage se trouve avoir un rôle. Maintenant il faudra répondre à de nouvelles questions dans le troisième (et normalement dernier) tome qui sort cet été. Qui est ce nouvel arrivant qui ne parle pas, ne semble pas commode et refuse de vivre dans le Manoir, préférant une hutte en branchages dans le jardin? Quel est le rôle du capitaine pirate? Il ne peut être présent uniquement pour jouer aux cartes... La justice sera-t-elle finalement rendue pour Cléa?
 
De l'aventure et de l'Histoire, de l'amitié et des frissons, rien de mieux pour vibrer et voyager!
 

dimanche 6 avril 2014

Come Prima

Come Prima, Alfred
Delcourt/ Mirages, 226p
 
Fauvre d'or, Angoulême 2014
Prix du meilleur album.
 
France, 1958, Fabio vivote à droite à gauche sans vraiment d'attaches. Ce grand type musclé, rital, tombe sur son frère à la sortie d'un de ses combats de boxe. Cela faisait 10 ans que les deux frères ne s'étaient pas vus. Giovanni vient lui annoncer la mort de leur père. L'urne funéraire sous le bras, il lui propose de l'accompagner en Italie pour y rapporter les cendres du défunts. Un road trip qui va les conduire sur les traces d'un passé que Fabio semble fuir depuis plusieurs décennies.
 
J'étais curieuse de lire le titre qui avait réussi à passer devant mon coup de cœur Mauvais Genre. Je vous l'avoue tout de suite, je ne change pas mes jetons de cheval. Le titre de Chloé Cruchaudet reste mon favoris. Malgré tout j'ai vraiment apprécié cette lecture. 200 pages qui nous conduisent à travers toute la France jusqu'à l'Italie en compagnie de deux frères qui ne se parlaient plus. Qu'a fait Fabio pour fuir son pays, pour être renié par les siens? A l'aide d'images bleues blanches rouges, Alfred nous propose des flash back, qui se mêlent au voyage présent des deux hommes. Des moments du passé qui éclairent peu à peu sur les rancœurs, les peurs et les déceptions qui habitent les frères. Personne n'est tout blanc, personne n'est tout noir.
C'est un beau périple qui se joue là, sur un chemin qui les rapproche peu à peu.
 
Une belle histoire de famille, de fraternité, que l'on peut résumer par la phrase du curé qui les recueille après le vol de leur voiture:
 
"Ce n'est qu'un gamin... ne le jugez pas."
 
Et oui on fait tous des erreurs de jeunesse. Certaines ont un prix plus lourd que d'autre à payer.

vendredi 4 avril 2014

Seuls au monde, suite et fin?

Seuls au monde tome 2,Un ciel en feu, Emmy Laybourne
Hacette, 283p.
 
 

Nous avions donc laissé 5 des enfants dans le Greenway, tandis que les autres ont décidés de tenter l'aventure à bord d'un bus pour rallier l'aéroport de Denver dans l'espoir de trouver de l'aide. Cette fois-ci deux narrateurs. Toujours Dean, dans le Greenway, et désormais, son frère, Alex, dans le bus. Les chapitres alternent les points de vue.
Il faut maintenant se réorganiser. Tout est à refaire. La vie à 5 dans le Greenway en attendant les secours, la vie dans le bus à l'extérieur. Dans ce second opus, les enfants sont confrontés aux horreurs du monde extérieur. Jusque là ils étaient protégés au sein de l'hypermarché dans le petit monde qu'ils s'étaient crées.
 
Dans ce tome on est happés par l'action. On a parfois envie de sauter des chapitres pour accéder directement à la suite des aventures de l'un ou l'autre des personnages. Beaucoup d'actions, de rebondissements. Par le fait de la sortie du magasin, cela donne un nouveau souffle à ce qui était d'abord un huis clôt.
 
 
J'ai bien aimé, mais un peu moins que le premier. Pourquoi? Je ne sais pas vraiment. Je ne me souvenais pas que c'était aussi vulgaire, et j'ai trouvé l'écriture parfois limite. Chose qui ne m'avait absolument pas sauté aux yeux dans le premier tome, et qui m'a quelque peu écorché ce coup ci. Au delà de ça, j'ai vraiment été happé par l'histoire, et j'avais envie de savoir ce qui allait arrivé aux personnages auxquels on s'est tant attachés. Les personnalités évolues en dehors du relatif confort du Greenway. Les enfants plongés dans le stress du monde extérieur se révèlent. De même que Dean et les enfants restés dans le Greenway, moins nombreux, changent eux aussi. Le groupe scindé en 2 est en perpétuel reconstruction. La vie dans le Greenway les a soudés bien plus qu'on ne pourrait le penser. Et bien qu'au départ ils ne se connaissaient pas, ils forment désormais une famille qui se serre les coudes, s'entraident, et n'abandonne pas un membre derrière eux.
 

Ma dernière question... Mais c'est quoi cette fin? Un tome 3 en prévision???