Menu

Rechercher dans ce blog

jeudi 26 février 2015

40 jours de nuit

40 jours de nuit, Michelle Paver
Black Moon, 288p
Septembre 2012.
A partir de 13 ans.

En général je ne suis pas une grande adepte des éditions Black Moon. Mais depuis plusieurs années je tourne autour du roman Terreur de Dan Simmons. Sauf que je n'ai jamais vraiment la disponibilité pour me plongé dans ses 1000 pages. Alors quand je suis tombée par hasard sur ce roman de Michelle Paver, je me suis dit "Pourquoi pas?"
Bien m'en a pris. J'ai vraiment adoré.

Nous sommes en 1937. Alors que la Seconde Guerre Mondiale pointe doucement le bout de son nez en Europe, en Angleterre une bande de jeunes aristocrates et lords décident de se lancer dans une expédition scientifique au Pôle Nord. Ils souhaitent installer un campement près de la calotte glaciaire et y effectuer des relevés de températures pendant 1 an. De 5 aventuriers au départ, ils ne sont finalement que 3 a arriver à destination. La mission semble mal partie. D'autant plus que personne ne souhaite les amener jusqu'à la baie de Gruhuken où ils ont choisis de monter leur camp. D'après les légendes locales ce lieu semble effrayant, voir maudit.

L'histoire y est racontée sous la forme d'un journal intime. Celui de Jack, opérateur radio, le seul de la mission qui ne soit pas bien né. Issu du milieux populaire de l'Angleterre de ce début de XXème siècle, il vit assez mal sa condition sociale par rapport à ses compagnons de voyage. Il n'y parle donc pas uniquement de la mission, mais aussi de la vie quotidienne dans l'Angleterre de l'époque, opposant régulièrement sa condition financière, et celle de ses camarades de voyage.
Michelle Paver a été dans cette nature sauvage de Finlande. Et on le sent. Lorsqu'elle décrit les aurores boréales, mais surtout la nuit. Car s'ils arrivent pendant l'été, quand il fait jour 24h/24, ils doivent rester tout l'hiver. Et cette nuit que Jack attendait tant finie par tomber et tout engloutir. 
Le vide immense de la neige et de la glace, celui oppressant de la nuit perpétuelle, l'absence d'être humain à des kilomètres à la ronde. Car oui, Jack fini par se retrouver seul. Seul être humain dans cette immensité. Il commence a voir des ombres, une forme humaine. Son esprit lui joue-t-il des tours?

Dans ce roman on frissonne, et ce n'est pas seulement dû au froid. On se laisse facilement entraîner dans l'aventure humaine de Jack, seul face à la nature redoutable et aux croyances populaires. 
A lire le soir au lit pour se faire des frayeurs et haleter aux côtés de Jack. 

jeudi 5 février 2015

Concentré de Best-Sellers, pastiches

Concentré de Best-Sellers, pastiches.
Pascal Fioretto et Vincent Haudiquet,
Chifflet&Cie, 224p.
Janvier 2015.

Vous aimez lire mais vous n'avez pas le temps? Vous ne savez pas qui sont les auteurs en vogue dans les librairies françaises ces dernières années? Un petit résumer s'impose donc.
Dans ce livre vous trouverez donc tous les auteurs importants qui se vendent bien. Les top des ventes, ceux qui écument les plateaux télés, ceux que l'on retrouve dans les coups de cœur de Marie Claire ou Elle. Réunis par genre dans des cours chapitres (les auteurs pour filles, les rebelles, les auteurs qui donnent la pêche...) on trouve pour chacun une courte biographie, une bibliographie pas toujours exhaustive (cela dépend si l'auteur est très prolifique ou non, et depuis combien d'années il est publié), et un résumer de son prochain best-seller pas encore sorti.
Par exemple Guillaume Musso (auteur pour filles) appartient à la catégorie "Livres pour filles chez le coiffeur". Et on y apprends que son prochain roman s’appellera Hier arrive toujours après demain.

Bon en fait comme le dit le titre ce sont des "pastiches": "Oeuvre littéraire ou artistique dans laquelle on imite le style, la manière d'un écrivain, d'un artiste soit dans l'intention de tromper, soit dans une intention satirique" nous dit le Larousse. Ici il s'agit ouvertement d'une intention satirique dans le but de nous faire rire. 
Les auteurs y pastichent donc les grands noms de la littérature (surtout française) d'aujourd'hui. Même si vous n'avez pas lu tous les auteurs présents dans ce livre vous y trouverez forcément de quoi sourire. 
C'est sympa. Dans l'ensemble les tics d'écriture, scénaristiques, de vocabulaire ou autre des auteurs chouchous des français sont bien trouvés et bien reproduits. On sourit pas mal. A condition de ne pas le lire d'une traite. Aussi passionnant que la lecture d'un catalogue d'éditeur, on finit par se lasser de ces notices assez répétitives. Bon d'accord on sourit tout de même un peu plus qu'à la lecture du catalogue des PUF je vous l'accorde. Mais ce n'est pas une franche rigolade.
Parfois je trouve que les critiques tombent parfaitement juste, parfois je ne vois pas du tout le rapport avec la choucroute. Par exemple rire sur le fait que dans les romans de Camilla Läckberg les personnages ont l'air de mourir d'ennui je suis d'accord. Se moquer d'une traduction atroce faites à l'aide de Speedtraduk.fr je ne suis pas d'accord. Les éditions Actes Sud m'ont tout de même l'air de bien faire leur travail. Sans doute le livre est-il à la base écrit avec les pieds? 

On peut donc abonder dans le sens des auteurs, ou rechigner à y voir une critique fondée, il y a quand même un travail sympa d’exagération des  défauts.
Dans les plus, j'ai bien aimé les catégories pour chaque auteurs (certaines sont vraiment bien trouvée). Le SAV et l'index en fin d'ouvrage m'ont beaucoup fait rire.
Par contre, concernant "L'avertissement solennel de l'éditeur", je trouve ça un peu too much. De même que les auteurs auraient pu s'abstenir de faire une notice sur Jean-Loup Chifflet, ça aurait donné un aspect moins nombriliste à la publication.

Je dirais donc un livre sympa à lire avec modération pour ne pas se lasser trop vite. 

mercredi 4 février 2015

Seuls au monde, 3.

Seuls au Monde, 3, 
Camp d'isolement, 
Emmy Laybourne, Hachette, 
384p, Août 2014,
A partir de 13 ans.

Et voilà, la trilogie apocalyptique d'Emmy Laybourne prends fin. Souvenez-vous, les enfants prisonniers du Greenway, suite à la diffusion dans l'air de produits chimiques militaires dangereux, ont réussi à s'enfuir et à trouver refuge dans un camp. On pensait que c'était la fin? Et bien non? Ils ne comptaient pas abandonner Josie, qui s'était sacrifiée pour leur sauver la vie. La gentille et douce Josie, celle qui prenait soin de tous les petits. Après avoir été exposée aux produits pendant trop longtemps, la voilà métamorphosée. Comme tous les survivants du groupe O exposés, elle se retrouve enfermée dans un camp d'isolement. Et le reste du groupe, qui se considère désormais comme une famille, ne compte pas la laisser pourrir à l'autre bout du pays. Un groupe se lance à sa recherche, tout en essayant de mettre Astrid en sécurité. Car son bébé à naître semble intéresser l'armée. 

Comme je me posais la question à la fin du tome 2, il y avait bien un tome 3 pour conclure. Et oui, on l'a notre happy end. Oups. Zut j'en ai trop dit.

Dans ce dernier tome nous retrouvons donc tous les protagonistes encore en vie. Certains ont retrouvé leur famille. Les autres restent ensemble comme une nouvelle famille qu'ils se sont crée. Leur rêve? Se rendre dans la ferme de l'oncle de Niko et y vivre tous ensembles en attendant de retrouver leurs parents (à condition que ces derniers soient encore en vie).
On retrouve le même type de narration que précédemment, sauf que cette fois-ci la deuxième voix n'est plus celle d'Alex (le petit frère de Dean), mais celle de Josie. On alterne donc les chapitres racontés par Dean et qui relatent l'avancée de la mission sauvetage de Josie, avec ceux racontés par la jeune fille à sauver. On découvre donc ce qui se passe dans le reste du pays, non touché par la catastrophe chimique (du moins pas directement, et pas au moment de la fuite du centre secret de recherches de l'armée), et l'enfer que vivent Josie et les autres survivants du groupe O. Car c'est bien l'enfer qui nous est décrit ici. Des conditions de survie plus que des conditions de vie. De la saleté, de la violence, loin de toute humanité. Et la gentille et douce Josie a bien changée elle aussi. 
Quand à la mission de sauvetage, ils sont confrontés à la violence ordinaire des gens ordinaires. Désormais il n'est plus question de survie immédiate, quoique...

Un troisième et dernier tome, dans la lignée des deux précédents. Une fin positive pour une trilogie particulièrement sombre et violente. Quand des enfants et des ados, confrontés à une situation des plus violente et dangereuse, se retrouvent livrés à eux-mêmes. Obligés de grandir plus vite, obligés de se dépasser pour survivre, et de s'unir dans l'adversité. Voilà à quoi ils peuvent ressembler à la fin de ces quelques mois.