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jeudi 31 mars 2016

Bilan Mars 2016

Ce mois-ci pas mal de lectures, surtout des romans. Du rire -beaucoup-, de la fantaisie aussi. Plusieurs livres qui m'ont totalement emballée, transportée. Une incursion dans plusieurs romans à l'ambiance gothique envoûtante. Un peu de déception aussi, mais si peu comparée au plaisir.

Une nouveauté aussi pour moi, la réalisation de mon bilan du mois en vidéo. J'attends vos avis pour savoir si je réitère ou non! (Merci à Aurélie pour cette idée) Pour la musique, il s'agit d'un extrait de Les Barricades Mystérieuses de François Couperin, au piano, que j'ai découvert par le truchement du roman Notre Château.


En littérature adulte


En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut, Finitude, 160p. 
Une véritable pépite, un roman qui m'a tellement transportée que je n'ai pas attendue pour vous en parler. Aujourd'hui mon engouement pour ce roman est toujours intact. Un seul conseil à vous donnez: LISEZ LE! 








De force de Karine Giébel, Belfond, 528 p. 
Bien qu'étant une grande fan de Karine Giébel, son dernier opus ne m'a absolument pas convaincue. Une vraie déception pour ce roman sans réelle surprise. 











Yesterday's gone, saison 1 épisodes 1 et 2 de Sean Platt et David Wright, OutreFleuve, 240p. 
Un roman de science-fiction construit comme une série télévisée qui remplit parfaitement son rôle: nous tenir en haleine à coups de questions et de rebondissements. Affaire à suivre... 






Tout va très bien madame la Comtesse de Francesco Muzzopappa, Autrement, 264p.
Bourré d'humour, ce roman vous remontera le moral en cas de passage à vide. Si vous aimez Tom Sharpe et/ou Nadine Monfils, n'hésitez pas à vous faire plaisir avec cet italien. 













Notre Château d'Emmanuel Régniez, Le Tripode, 160p.
Un roman à l'ambiance gothique surprenante et à l'écriture totalement envoutante. Un très agréable surprise, merci à Aurélie et Audrey pour leurs conseils de lecture!  








Chez les ados

Les Proies, t.2, Matt de la Peña, Robert Laffont, 432p.
La suite de Les vivants parus en 2014. Une suite sous forme de course contre la montre à travers la Californie dévastée. Un roman bien prenant qui clôt cette histoire de "virus pharmaceutique". 













Les garçons ne tricotent pas (en public), T.S. Easton, Nathan, 356p.
Un roman british plein d'humour au personnage principal très attachant. On y parle de tricot, beaucoup, mais pas que... On y parle aussi d'amour, d'amitié, de mensonge, de poterie, de football, de tricombat... C'est drôle, ça détend. 






Miss Pérégrine et les enfants particuliers t.1, Ransom Riggs, Bayard, 450p.
Un roman, là aussi, à l'atmosphère gothique, qui aborde la magie, la Seconde Guerre Mondiale, les distorsions temporelles... Un premier volume qui envoûte complètement et donne très envie de se plonger dans la suite. 












Pour les plus jeunes



La comptine des perroquets, Edouard Manceau, Albin Michel Jeunesse, 24p.
Un album construit sur la répétition, un peu comme La grosse faim de P'tit Bonhomme. A lire à 2 dès 2-3ans.









Les deux grenouilles à grande bouche, Pierre Delye et Cécile Hudrisier, Didier Jeunesse, 36p.
Un album hilarant qui à tout pour devenir aussi culte que son prédécesseur, La Grenouille à grande bouche! 
A partir de 3 ans. 













Martine fête son anniversaire, Gilbert Delahaye et Marcel Marlier, Casterman, 32p. 
Une comparaison de l'ancienne avec la nouvelle édition de la collection Martine. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard. Rien de bien intéressant. Comme d'habitude la forte impression d'un appauvrissement des titres, comme si c'était ce qui faisait la modernité des titres jeunesses.



Des BD mais pas de mangas.


Encore un mois sans manga, mais aussi un mois sans vraiment de BD.

La petite famille, 3 tomes de Loïc Dauvillier et Marc Lizano, l'Ecole des Loisirs, 31p.
Des premières bande-dessinées, dans la collection Mille Bulles, pleines de tendresse. Un regard sur la figure du grand-père par un petit garçon. Une vision qui à la délicieux goût des vacances et des souvenirs d'enfance. 

dimanche 27 mars 2016

Tout va très bien madame la Comtesse

Tout va très bien madame la Comtesse, 
Francesco Muzzopappa, 
Autrement, 2 Mars 2016
264p.

Une couverture chatoyante, un titre français qui n'est pas sans rappeler la chanson de Ray Ventura et son orchestre, de quoi attiser mon désir. Et puis sur le conseil d'un de mes représentants, je me suis lancée. Et bien m'en a pris. 

Dans son grand château vide, la Comtesse Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna est bien malheureuse. Depuis le décès de son cher époux, son rejeton dilapide l'héritage familial aux quatre vents. Un rejeton aussi beau que bête. Pour sauver les apparences et masquer la faillite qui menace cette grande lignée Turinoise, elle s'est séparée de tous ses biens de valeur et de la quasi totalité de son personnel. Alors quand son fils, faisant fi des déboires financiers de la famille, paye une nouvelle paire de seins à sa nouvelle petite amie, et lui offre le Koh-i-Noor (un joyau inestimable, dernier bien de la lignée), c'en est trop! L'enlèvement fortuit dont elle est victime lors d'un braquage de sa banque lui offre l'occasion parfaite de fomenter un plan qui lui ramènera le diamant!

Faire rire dans la littérature ce n'est pas toujours évident. Et là, pour ma part, c'est réussi! Les personnages haut en couleurs, les situations cocasses, les rebondissements rocambolesques rythment ce roman pour notre plus grand plaisir! La verve de la comtesse n'y est pas pour rien. Et face au phrasé du jeune vendeur d'herbe qui l'aide dans sa quête d'un téléviseur, on ne peut que rire du décalage.

Il y a dans ce roman, un mélange de Tom Sharpe et de Nadine Monfils. Comme si les deux auteurs avaient décidés de travailler ensembles. Et cela nous offre un roman délicieux.  De quoi passer un bon moment de détente.

mardi 22 mars 2016

Journal d'un dégonflé, T9 Un looong voyage!

Journal d'un dégonflé T9:
Un looong voyage!
Jeff Kiney, Seuil Jeunesse, 
Janvier 2016, 224p.
A partir de 9ans.

Greg revient pour une nouvelle aventure! Et celle-ci n'est pas piquée des hannetons!

Pour ces vacances, la mère de Greg souhaite un moment en famille, comme dans son magazine qui présente sans cesse des activités à faire pour les familles parfaites. Mais Greg en est conscient, sa famille est loin de ressembler à celle des magazines! Et il sent bien que ça va encore être quelque chose ce voyage en voiture pour toute la famille Heffley!

Alors on prends une voiture sans clim, on y entasse les parents, 3 enfants, une tonne de bagages. Finalement il n'y a pas assez de place, pas de remorque? un vieux bateau percé fera l'affaire. 
Dans cet épisode vous trouverez donc, un passage à la piscine, un vol de sac, un cochon, la perte d'une chaussure...

Comme d'habitude c'est drôle. On retrouve le mélange BD/roman qui fait le succès de Greg auprès des jeunes lecteurs qui n'aiment pas trop lire. Je me suis vraiment bien marrée à la lecture de cet épisode. Il y a quelque chose de Malcolm cette fois. Et aussi quelque chose de ma famille, de toutes les familles je pense. 

lundi 21 mars 2016

En attendant Bojangles


En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut
Finitude, janvier 2016.
160p.

Mes amis, quel livre! Mais quel livre!

Georges est le roi des menteurs, celui qui aime se créer des vies, des personnages, et comme dit l'adage "Plus c'est gros, plus ça passe." Quand il la rencontre c'est tout de suite l'amour, le mariage la nuit même dans une église vide. Commence alors une vie de fêtes et de tourbillons. Puis la naissance d'un enfant, qui grandit dans ce monde magique. Un monde dans lequel sa mère est comme une enfant, son père un faiseur de rêves, et lui un personnage de roman. Tous les jours son père donne un nouveau prénom à sa mère, elle est trop de femmes pour n'en être qu'une seule. Tous les jours un nouveau jeu, un nouveau défi. 

Il y a du Gatsby le magnifique dans ce roman. Des fêtes qui tourbillonnent, de la musique, de la danse, de l'alcool. Tout est fait pour oublier. Pour vivre autre chose, quelque chose de plus grand. 
Il y a aussi du Boris Vian dans ce roman. L'inventivité littéraire, la poésie, la magie des mots. J'y ai retrouvé ce qui m'avait tant fait vibrer adolescente. 

C'est un roman sur la folie, un roman sur le déni, un roman sur l'amour, le vrai, le grand, celui qui mène aux actions les plus folles. Et au milieu de cela le fils, qui, avec son regard d'enfant, nous raconte cette enfance mirifique. Il est élevé non comme un enfant, mais comme un personnage de roman. En rentrant de l'école il doit mentir à sa mère, lui raconter ses journées d'ennuie en les truffant de détails qui font rêver. Et à l'école il doit mentir, car ce qu'il vit à la maison est trop fou pour qu'il soit cru. Il ment, à l'endroit et à l'envers. Puis déscolarisé pour rester auprès de sa mère, et participer à ses jeux.

"En voilà une vie extraordinaire, hier vous étiez gangster, aujourd'hui vous voici militaire des mers! Ne faites pas cette tête-là, mon enfant, et pensez donc à vos anciens camarades de classe. Je vous assure qu'ils préféreraient être à votre place, assis dans une limousine avec chauffeur en compagnie d'une star américaine!"p104.

Progressivement la mère sombre dans la folie. Ce qui n'était qu'une délicieuse fantaisie dans son tempérament, prend de plus en plus de place. Elle sent le déménagement dans son cerveau. 
Alors le père ment, construit des châteaux de cartes de fantaisie autour d'elle pour la préserver. 
"Car comme toujours, il savait faire de beaux mensonges par amour."p135.


Je n'ai pas les mots pour vous dire à quel point j'ai aimé ce roman tourbillonnant! Une pépite qui mérite véritablement que l'on fasse un détour pour l'admirer!
Une petite merveille qui met du soleil dans nos yeux, même si ce n'est pas tout rose!


dimanche 20 mars 2016

De force


De force, Karine Giébel,
Belfond, 528p
3 Mars 2016.

Au début du mois sortait le nouveau Karine Giébel. Je vous avais déjà parlé d'elle, et vous avait dit Ô combien j'adorais ses thriller bien noirs! Alors à la sortie de ce nouvel opus ce fût plus fort que moi, il me fallait le lire. Mais malheur! Ce roman est une réelle déception pour moi!

Sérieusement Karine vous m'aviez habitué à beaucoup mieux! Plus de style pour commencer. Ici du dialogue, beaucoup de dialogue, souvent des lignes de dialogues totalement inutiles qui semblent là comme pour remplir des vides entre deux actions. Et puis toutes ces phrases sans réelles construction? J'aime bien moi aussi les phrases courtes et peu construites, les répétitions qui viennent accélérer le rythme du récit. Mais là c'est trop! Des passages entiers de phrases courtes avec des sauts de ligne qui semblent vider la lecture de toute substance. Alors oui le texte se dévore, mais pas par passion. Il se dévore de force. J'ai eu l'impression de courir tout le long de votre roman. Je n'en n'ai pas profité. Et pourtant je n'avais pas le souvenir de cet effet de style dans vos romans précédents.

J'ai aussi été déçue par l'histoire. En effet, ce qui fait la force de vos romans c'est la surprise. Ces dernières pages toujours surprenantes. Ces dernières pages qui me dont dire à chaque fois "La vache, elle m'a encore bien baladé! Je ne l'avais pas vu venir celle-ci!" Et là un soufflé. J'ai espéré tout le long de la lecture me tromper. Mais non. Dès le deuxième chapitre je savais. Dès le deuxième chapitre tous les pions étaient en place pour le dénouement final. Alors j'ai espéré, j'ai voulu croire que non ce ne pouvait être aussi téléphoné. J'y ai même cru, un peu, quand à la moitié du roman je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui m'avait échappé. J'ai espéré. Et finalement le dénouement était celui auquel je m'étais attendue depuis le début. Zut. Zut. Zut. 

Le seul point positif de votre roman? Vos personnages. Comme d'habitude personne n'est ou tout blanc ou tout noir. Chacun a ses démons et sa manière de les combattre. Chacun a un côté touchant, même celui que vous voulez faire apparaître comme le "super méchant" du roman. Tous ont leur fêlures, leurs blessures qui les rendent tantôt fragiles, tantôt détestables. En sommes des humains. Là dessus, pas de doute vous êtes douée! Mais cela ne m'a pas suffit. 

C'est donc avec un gros ouf de soulagement que je suis arrivée à la fin de ce roman qui m'a tant déçue. J'ai eu la sensation qu'il était bâclé. Comme s'il avait été écrit à la va-vite. Je me suis forcée pour arriver au bout. Et si votre volonté était de nous le faire lire, de bout en bout, de force, c'est réussi. Mais, ayant pris beaucoup de plaisir à la lecture des précédents, je ne crois pas...

lundi 14 mars 2016

Os Court!


Os Court! Jean-Luc Frosmental et Joeëlle Joslivet, 
Hélium, 41p. Sorti en octobre 2015, a partir de 5 ans.

Nous sommes à Ostendre, où le détective Sherlos Hosme mène une enquête bien difficile. Depuis quelque temps, l'affreux péril surgit au hasard, attaque les 1275 âmes et vole l'un des 270 300 os. Il va devoir tout mettre en oeuvre pour confondre le voleur et rétablir la paix dans la bourgade. 

Je n'en dévoilerai pas trop sur l'histoire, parce que cette dernière est vraiment bien. Mais cet album, est tout bonnement excellent. Le texte y est écrit en rimes, truffé de jeux de mots. On se prends à suivre avec passion l'enquête de Sherlos Hosme, comme celles de son ancêtre Sherlock Holmes. On s'amuse à lire à voix haute ce texte rythmé et ces jeux de mots et de sonorités.
De plus les illustrations sont tout simplement superbes. Simples, efficaces, et pourtant tellement recherchées. Ne vous imaginez pas que les enfants auront peur, bien au contraire, les illustrations sont plus souvent drôles qu'effrayantes! De plus, le peu de couleurs sur ces pages noires transcendent le dessin. La ville et ses personnages surgissent sur ce fond noir, sur ce papier glacé, sur ces pages de grandes dimensions. Elles envahissent notre esprit et nos yeux pour notre plus grand plaisirs! Et le texte, qui pourrait se trouver écraser par la magie de ces illustrations, par son rythmes et ses phrasés, équilibre le tout avec brio. Vraiment c'est un album superbe que nous offre là le duo. Et un très bel objet encore une fois sorti de la maison Hélium. 

Ce livre est un vrai régal. Et au delà de son aspect et de son côté humoristique, il permet d'apprendre l'anatomie osseuse, et d'interroger sur notre société contemporaine. Car comment échapper à la critique de la rumeur et de la peur collective grossie par les "on-dit"?

Si vous ne l'avez pas lu, courrez-y!
Vous doutez encore, regardez cette vidéo pour vous convaincre:

Vidéo publiée par Hélium https://vimeo.com/133642378

jeudi 10 mars 2016

Le grand méchant Renard

Le grand méchant Renard, 
Benjamin Renner, 
Delcourt, collection Shampooing
janvier 2015, 192p.

Nominée pour le prix Libr'à Nous, et en tête pendant un bon moment, je me devais de lire cette BD dont j'entendais beaucoup de bien.

Renard voudrait être un grand méchant. Malheureusement il ne fait peur à personne. Ni au chien qui garde la cour de la ferme, enfin qui la surveillera quand il aura fini de lire son journal. Ni au lapin et au cochon, duo de choc . Et encore moins à la poule, qu'il tente sans cesse de dévorer, et qui finit toujours par le défoncer à coups de bec. Renard commence à saturer des navets que lui offre gentiment le cochon. Alors quand loup, effrayant et stoïque, lui propose de voler des œufs, pour avoir des poussins qu'il pourra ensuite engraisser pour les dévorer, Renard se dit qu'il tient la solution pour mettre un terme à sa faim sans fin. 

Il s'agit là d'un album qui plaira autant aux enfants qu'aux adultes. Les illustrations ne sont pas sans rappeler celles de Tex Avery, le Renard me faisant sacrément penser à Vil Coyote. 
Les personnages y sont tous attachants. Ce Renard qui voudrait faire peur, mais ne fait qu'attirer la sympathie tant il est maladroit. Cette capacité qu'il a à empirer sa situation offre des scènes cocasses.
Les poussins sont amusants dans leur naïveté. Comment pourraient-il savoir que leur "Maman" ne les protège que pour mieux les engraisser. Mais leur volonté à devenir des grands méchants renards comme leur maman ne peut qu'attendrir le cœur de ce dernier. 
Le loup et son air blasé m'a aussi beaucoup séduite.
Quand aux animaux de la basse-cour, bien qu'étant des personnages secondaires, ils sont tous travaillés. 

J'ai véritablement eu un coup de cœur pour cet ouvrage. Les petits détails (alors que les dessins ne semblent aller qu'à l'essentiel) qui augmentent le côté humoristique donnent envie d'une nouvelle lecture. 

Alors si vous voulez découvrir ce Grand Méchant Renard au grand cœur, faites un tour sur le site et tentez de voler les œufs à votre tour!  

dimanche 6 mars 2016

Martine

Cette semaine nous avons eu le droit, en librairie, à la sortie d'une nouvelle collection. Alors même si cela ne vous saute pas aux yeux, oui vous trouverez des nouveaux Martine en rayons. 
Au début on s'imagine qu'il ne s'agit là que de nouvelles couvertures pour relancer les ventes. Mais que nenni. Mon représentant m'avait prévenu "Casterman refait tous les Martine. Entièrement. Pour qu'ils soient plus contemporains."

En voyant les nouvelles couvertures je n'ai pas vu ce qu'il y avait de plus contemporain. 


Martine fête son anniversaire, version 2016. 
Martine fête son anniversaire, version 2002.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi ce n'est pas flagrant.
Du coup j'ai décidé de feuilleter un de ces nouveaux albums. Et là, bim!
Et non pas de renouveau non plus au premier regard. Les illustrations sont restées les mêmes, la typo et la mise en page aussi.

 
Martine version 2016












Martine version 2002

Ce qui diffère fondamentalement, ce sont donc les textes. Entièrement réécris, ces nouveaux albums de Martine sont, en effet, beaucoup plus contemporains. 
Personnellement je ne trouve pas que cela apporte un réel plus à la série. 
Les textes sont désormais beaucoup plus courts, ils ne font que décrire, de manière didactique l'illustration. Alors que les anciens albums montrent bien que l'illustration n'était là que pour "illustrer" une partie du propos de l'auteur, désormais l'image sert de support au texte. Il ne reste donc plus rien du travail de Gilbert Delahaye (je ne comprends donc pas que son nom figure encore sur les couvertures. Ne devrait-on pas plutôt mettre le nom du nouvel auteur, avec la mention "D'après Gilbert Delahaye"?)
Je suis un peu déçue par ces nouvelles versions de Martine. Non pas que je sois une inconditionnelle de la série, loin de là. Mais pour moi, elle a perdu tout son charme, en perdant ce petit côté désuet et suranné de son texte. Adieu donc "petits amis", "petits voisins" de Martine! 

Quand aux illustrations, qui n'ont pas bougé d'un iota, vous pensez bien que certaines sont décalées! Et bien non! Figurez-vous que la famille de Martine est une famille de collectionneurs! Tourne disques précieux, balance à poids, charrette à cheval qui ne pollue pas, etc...
Bon j'avoue que j'ai hâte de voir comment ils se sont débrouillés pour l'épisode où elle prend le train, ou celui de l'avion!

Donc en résumer, des albums moins charmants que les anciens, des textes simplifiés qui conviendront aux plus jeunes, mais rien de transcendant qui justifierai une refonte complète de la collection, et la présence des deux versions en magasin...



vendredi 4 mars 2016

Mè keskeussè keu sa?

Mè keskeussè keu sa?, Michel Van Zeveren, 
L'école des Loisirs, Pastel
Février 2016, 40p. A partir de 3 ans.

Contrairement à ce que vous pourriez penser, non je n'ai pas fumé la moquette en vous proposant un titre dont l’orthographe fait autant saigner nos yeux. 
J'adore Michel Van Zeveren, et c'est donc toujours avec plaisir que j'ouvre ses nouveaux albums. 
Cette année il nous propose l'histoire de Koko et Kiki, un couple vivant à l'époque préhistorique, qui découvre sur le sol de sa grotte un drôle de truc. Si c'est par terre c'est forcément de la crasse, pense Koko. Et pourtant c'est mignon, ça a des doigts, de bras, des yeux et des jambes. 

Un album tout mignon et rigolo sur l'arrivée d'un bébé dans une famille. Le texte est très drôle à lire à voix haute, et son orthographe perturbante nous fait parfois cafouiller. 


mercredi 2 mars 2016

Je suis CharLiberté!

Je suis CharLiberté!
Arthur Ténor, 
Scrinéo, Janvier 2016, 160p.
A partir de 13 ans.

Quasiment 1 an après, jour pour jour, les meurtres des journalistes de Charlie Hebdo, Arthur Ténor publie un roman citoyen.

Suite aux attentats du 7 janvier 2015, Tom, un jeune lycéen, très marqué par cette tuerie, décide de lancer un journal satirique au sein de son lycée. Avec trois de ses camarades, ils se lancent dans la grande aventure pour la défense de la liberté de la presse. Sliman au dessin, Max à la distribution, et Sarah à la direction éditoriale est aussi celle qui raconte cette aventure.
Si le ton du journal se veut humoristique, et refuse de parler de politique ou de religion pour ne pas choquer leurs camarades scolaires, rapidement certains vont se sentir offensés dans leurs convictions, dans leurs personnalités... Et rapidement les tensions apparaissent. Tensions suivies de menaces. Jusqu'où peut aller cette escalade?

Ce roman est très intéressant. Si au départ, il ne semble offrir qu'un hommage à Charlie Hebdo, rapidement il prends une tournure plus profonde. Arthur Ténor tente de faire comprendre la rapide escalade vers la violence qui peut se faire dans l'esprit de gens qui prennent tout au premier degré et refuse les opinions divergentes. Quand les mots ne sont pas possédés, alors on agit avec les poings. Ce petit journal lycéen satirique va rapidement exacerber les tensions entre les différents groupes de lycéens. A l'échelle d'un lycée on retrouve ce qui a, à une plus grande échelle, conduit aux attentats de janvier 2015. L'incompréhension, l'intolérance et la bêtise. 
Tom se heurte à tous ces murs qui se dresse entre lui et sa volonté de critiquer, de faire réfléchir en faisant rire. Il se heurte aussi à une censure de la direction. Comme pour Charlie Hebdo on lui fait comprendre que l'on ne peut pas rire de tout. Et pourtant! Comme le disait Desproges "On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde". 

Outre son message citoyen et politique très engagé et maîtrisé, j'ai aussi aimé le côté un peu plus léger du roman. J'ai re-goûté à mes années lycées, au journal qui s'arrachait au petit matin avec un café en gobelet dans la cour, aux pages que l'on tournait fébrilement pour trouver les dessins satiriques, les articles comiques et lire ensuite, tranquillement, les articles de fonds. Je ne me souviens pas de telles tensions. Était-ce une autre époque où il était plus simple de parler de tout?  Étaient-ce nos articles qui ne frayaient jamais avec le politiquement incorrect? Était-ce mon lycée qui offrait un cadre privilégié à la réflexion et à la tolérance? Je ne sais pas. Je ne me souviens plus très bien. Les souvenirs restent emprunts de rires, de bonheurs et de nostalgie.

En tous cas je félicite Arthur Ténor pour son ouvrage qui permet de réfléchir sur la liberté d'expression et la manière dont elle est terriblement menacée de nos jours. Il nous montre bien, à travers le destin de ce petit journal lycéen, les difficultés à la défendre quotidiennement, sur tous les sujets qui peuvent amener une opinions contraire.
A mettre dans toutes les mains dès collégiens et lycéens. A travailler en classe pour mettre en lumière les questions des jeunes sur la liberté d'expression et la peur face à la contradiction de ses idées. Je ne saurais que le conseiller.