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mardi 24 décembre 2013

L'art pour les (grands) enfants

Mon petit Calder, Colombe Schneck, Iris de Mouy et Emmanuel Javal
Coédition Hélium et Palettes, 32p.
 
Les éditions Hélium et Palettes qui s'associent? Je ne pouvais pas passer à côté d'une telle chose! Comment parler d'art aux enfants à l'aide d'un très beau livre? Demander à ces deux magnifiques éditeurs jeunesse qui me font tant rêver!
 
Dans ce très bel album ils nous proposent l'histoire, fictive, d'un stabile de Calder. C'est lui le héros, mais aussi le narrateur de son histoire. Son amitié avec un autre stabile, avec lequel il voyage à travers le monde, jusqu'à ce qu'un marchand d'art ne les sépare en inversant leurs jambes par erreur.
Les illustrations sont sobres, et très jolies. On y retrouve les couleurs primaires employées par Calder dans son travail.
 
Un bel album pour faire découvrir, ou redécouvrir, le travail de cet artiste poétique tout en légèreté.


vendredi 29 novembre 2013

Tremblez pauvres mortels!

La maison hantée, Jan Pienkowski
Nathan, 12p.
 
"Le plus célèbre pop-up du 20ème siècle", enfin réédité!
Vous l'avez connu? Vous aussi enfant vous avez visité cette maison emplie de monstres les plus étranges et effrayants les uns que les autres?
Si ce n'est pas encore fait, il est de nouveau temps! Et oui, enfin les éditions Nathan ressorte ce bijou de la littérature jeunesse!
 
Entrez, et visitez 6 pièces pleine de monstres. Ouvrez les portes, les rideaux, les placards... Regardez dans les cabinets...
Un pop-up, avec de nombreuses pages animées toujours aussi réussit!
Bien que crée en 1979, ce livre n'a pas vieilli.
 
Un livre magnifique et effrayant pour les enfants qui n'ont pas froids aux yeux. Des tonnes de recoins à fouiller pour trouver jusqu'à la dernière créature bizarre sortie de l'imagination de Jan Pienkowski.
Un régal!

 
 


mercredi 20 novembre 2013

Noel, Joyeux Noel!

Et oui ça y'est plus qu'un mois avant Noël! Déjà les magasins sont pleins à craquer de livres, DVD, et autres cadeaux pour faire rêver les plus grands et les plus petits!
Voici donc, pour commencer, une première vision de ce que l'on peut trouver de bien, d'excellent, ou de moins bon!

Alice, racontée aux petits d'après Lewis Carroll, Mathieu Rovere et Annelore Parot,
Milan, 30p.
 
Alors là, chapeau bas à Annelore Parot pour ces illustrations de toute beauté! Un texte réduit, adapté pour les plus jeunes (à partir de 5 ans), des tirettes, des flaps, des pop-up, tout un univers qui s'ouvre à nous! C'est magique! On passe des heures à regarder les images et à faire vivre ce livre! Un régal! Gros coup de cœur!
 
La Lettre de Noël, Olivier Desvaux,
Gründ, 30p.
 
Comme la littérature genrée, les livres spécial Noël, Pâques, Galette des rois et autres ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Mais dans tout ce qui est sorti cette année encore, j'ai pioché ce titre au hasard. Et finalement...
Les illustrations sont très douces, légères et tendres pour cette histoire qui montre que le plus beau des cadeaux n'est pas forcément un bien matériel.
Un joli conte de Noël pour les enfants à partir de 3 ans.
(Et en plus en cadeau du papier à lettre et des enveloppes pour écrire au Père Noël, si c'est pas fantastique! ;) )
Mais sans rire c'est sympa et mignon.
 
 
Le voyage d'Anoki, Antoine Guiloppé
Gautier Languereau, 40p.
 
Comme tous les Noël, un nouvel album d'Antoine Guiloppé. Pas connoté Noël, mais plutôt hiver, il s'agit là d'un conte inspiré des Inuits. Anoki est un petit garçon qui part à la recherche du Grand Blanc. D'après la légende, il ressemble à un ours polaire, mais si grand qu'il semble toucher le ciel. Alors n'écoutant que son courage il s'aventure sur la banquise, et dans l'océan à la recherche de ce Grand Blanc mythique.
Ce livre est très visuel. Il est assez difficile d'en parler comme ça. Tout en noir et blanc, le rendu est magnifique. Encore un travail d'orfèvre de la part d'Antoine Guiloppé et de ses éditeurs, même si ce coup ci pas de découpe laser. Le pelliculage rends la banquise brillante, et on peut presque sentir la neige sous ses doigts. Les étoiles brillent de milles feux. On caresse doucement la fourrure du manteau d'Anoki. Pas un noir et un blanc, mais des noirs et blancs. C'est magique!
Je n'ose pas imaginer la tête des imprimeurs quand ils reçoivent le nouveau projet de monsieur Guiloppé, ils doivent avoir envie de s'arracher les cheveux. Mais le rendu est toujours extraordinaire, et on peut dire que ses idées révolutionnent l'imprimerie de livre jeunesse. Il suffit de voir ce que ses découpes laser ont permis à Rébecca Dautremer pour son Petit théâtre !
Le petit théâtre de Rébecca, Rébecca Dautremer, Gautier Langereau, 208p.
 
Sérieusement, allez en librairie et ouvrez le, juste pas curiosité. Ce livre est véritablement de la folie!
 
D'ailleurs en parlant de révolution technique du livre, cette année on est servit! Vous avez vu le
 
Safari, un livre photocular, Dan Kainen
Presses Aventure, 34p.
 
J'avoue, pour le moment je n'ai pas lu les textes. Je trouve la mise en page assez peu attrayante. La typographie et l'orientation du texte ne me donnent pas du tout envie de me plonger dans la lecture de ce documentaire sur les animaux de la savane. Mais bon, rien que pour les images!

 
Franchement, si face à ces mini films sur papier vous êtes blasés, je ne peux rien faire pour vous! C'est juste WAHOU! (comme j'entends souvent dire les enfants qui s'amusent à faire courir le rhinocéros.)
 
Sinon à Noël, c'est aussi la période des livres CD. Et oui, pendant l'année ils sont relativement boudés par les parents et grands-parents, mais Noël venu ils retrouvent un regain d'intérêt.
Du coup comme pour la fête de la musique, je me suis fait une session livres CD.
 
Les cygnes sauvages, collectif, lu par Cécile de France et pléthore d'acteurs et de chanteurs, Le Ballond Eds, 40p.
 
Une adaptation libre du célèbre conte traditionnel. Vous savez celui où 11 frères sont transformés en cygnes et leur jeune sœur doit leur confectionner des chemises en orties pour leur rendre leur apparence! Mais ici la version est loufoque, drôle, tendre, pleine de rebondissements, de jeux de mots laids et de chansons. Un très bon moment! Des références pas toujours fines, qui feront aussi rire les parents, des chansons pas niaises du tout, bien interprétées. Voilà comment passer un bon moment en voiture et en famille!
Le seul regret que j'ai? Que le texte ne soit pas reproduit en intégralité dans le livre. Du coup quand on le feuillette on ne peut pas avoir une idée du foisonnement du disque.
 
Rockin'Johnny, Eric Senabre et Merlin, lu par Dominique Pinon,
Didier Jeunesse, 48p.
 





Du rock'n'roll, du vrai, des classiques intemporels pour faire découvrir cette musique aux plus jeunes. En 1954, deux jeunes enfants, amis en cachette (et oui un blanc et un noir à l'époque ne peuvent être amis), fuguent pour partir à Memphis en compagnie d'un groupe de rock parti enregistrer son premier disque. De la bagarre, de la musique, une rencontre avec un jeune chanteur encore inconnu appelé Elvis Presley, une ambiance follement années 50! Et tout du long de l'histoire, les plus grands morceaux rock'n'roll de l'époque! On écoute avec attention les aventures de cette bande de musiciens en herbe, on tape du pied et claque des doigts sur les morceaux, et on ne se lasse pas de passer en boucle la fin du disque qui propose une dizaine de titres en écoute intégrale.
C'est vraiment chouette!
Bon d'accord, j'allais forcément y prêter une oreille attentive. Années 50, rock'n'roll, forcément. Et en plus pour les enfants! Du bonheur pour moi. Mais sans rire, c'est réussi!
Et sur le site des éditions Didier Jeunesse, vous pouvez trouver la liste des morceaux. 
 
Bon par contre le dernier livre disque que j'ai écouté...
Enfin si vous êtes allé jusque là dans votre lecture de mon article!
 
Casse-pieds, Henri Dès et Zep,
Les éditions des Braques, 30p.
 
Dans mon enfance je n'ai jamais écouté Henri Dès. Mes parents n'aimaient pas, et maintenant je comprends pourquoi!
Des textes niais, des musiques bidons. Ouch! Sérieusement? C'est ça le chanteur pour les enfants? Bah zut alors! Avec ça ils ne vont pas se faire une oreille musicale.
Je suis désolée de descendre une telle icone de la chanson jeunesse, mais au secours! Il y a des choses tellement meilleures! Si vous voulez que votre enfant chante des chansons agaçantes qui restent dans la tête pendant des jours, autant que ce soit des chansons d'un niveau un peu plus élevé! Je vous conseillerai donc de passer votre chemin, d'oublier Henri Dès et de faire une ovation à Vincent Malone. Pensez-y! Votre enfant ne sera pas le seul touché, vous aussi! Je préfère avoir Cetenkiki en ver d'oreille pendant 3 jours que Même pas vrai!


mardi 19 novembre 2013

Des vacances ordinaires?

Villa avec piscine, Herman Koch
Belfond, 444p.
 
 
Vous vous souvenez d'Herman Koch? Il y a 2 ans, les éditions Belfond publiaient Le diner. Un chef d'œuvre! De la noirceur humaine à l'état pur autour d'un diner au restaurant. Cette année il revient avec un nouveau roman plus estival. Quoique le soleil n'arrive pas à éclairer totalement les ombres au tableau de ces vacances entres amis...
 
Marc Schlosser est médecin, mais un petit médecin généraliste. Assez laxiste, il offre une oreille compatissante à ses patients et leur prescrit facilement les pilules du bonheur dont ils ont besoin, voir envie. Mais voilà qu'il se retrouve convoqué par le Conseil de l'Ordre des Médecins. Erreur médicale ou faute intentionnelle, c'est toute la question qui se pose. Comment a-t-il fait la connaissance et lié des liens avec ce patient, comédien de théâtre très célèbre? Que s'est-il passé au court de cet été, dans la villa avec piscine pour que les sentiments d'amitié se transforment petit à petit?

Herman Koch nous montre de nouveau les côtés les plus sombres de l'espèce humaine. Nous sommes mauvais. Animaux les plus primaires quand il s'agit de défendre les siens, sa tribu. Nous perdons alors toute moralité et toute sociabilité. C'est du moins ainsi que nous dépeint l'auteur.

J'ai moins aimé que Le diner. J'ai trouvé ce roman ci moins subtil que le premier. Et le personnage de Marc m'a été tellement antipathique tout du long du roman que j'ai eu assez de mal à aller au bout. Sa vision du corps, de l'enveloppe charnelle de l'humain est tellement... laide. C'en est véritablement dérangeant. 
L'histoire est véritablement prenante, et on se demande où il veut nous mener, mais d'un autre côté Marc est un personnage aux pensées trop dérangeantes pour moi pour que j'y adhère un tant soit peu.

Une lecture qui me laisse un gout mitigé. 

dimanche 17 novembre 2013

Une autre vision de la Grande Guerre

Mauvais Genre, Chloé Cruchaudet
Delcourt, 160p.
 
Et voilà, nous approchons de 2014, et donc du centenaire de la Grande Guerre. Les livres sur le sujet pullulent déjà en cette fin d'année. Et au milieu de tous ces souvenirs de poilus, des histoires de femmes à l'arrière, etc..., cette BD.
 
Chloé Cruchaudet nous y raconte l'histoire de Paul Grappe et de Louise. Mariés au tout début de la guerre, ils se retrouvent séparés dès la sortie de la mairie. Mais cette guerre qu'ils pensaient gagner rapidement traine en longueur et tue les hommes de l'intérieur. Paul n'est pas un héro, il ne supporte pas la vie dans les tranchées, la mort, la peur, il ne veut pas faire de Louise une "bien belle veuve". Il déserte. Mais la désertion c'est le déshonneur, c'est le peloton d'exécution. Après s'être caché pendant des mois dans la petite chambre louée par Louise, il sort, un jour, au grand air, habillé en femme. Commence alors sa transformation, son travestissement pour reprendre une vie, si ce n'est ordinaire, au moins une vie de femme. Et quelle femme! Marqué par la Guerre, Paul ne peut se défaire de ses démons et sombre progressivement en se noyant dans le personnage de Suzanne Landgard.  
 
Une BD magnifique en noir blanc et rouge qui revient sur le destin véridique d'un déserteur dans le Paris de la Première Guerre Mondiale puis des années folles. Le travestissement, l'homosexualité, les dérives au Bois de Boulogne. C'est une histoire prenante et touchante, originale et sans chichi. On y découvre la vie des femmes à cette époque sombre. Un très bon moment de lecture, et un regard très original sur cette époque.
 
Une bande dessinée qui a mérité son prix Landerneau!
 

samedi 16 novembre 2013

Béquilles pour la vie

Billie, Anna Gavalda
Le Dilettante, 224p.
 
Après de longues années de silence, Anna Gavalda revient avec Billie.
Bon passé le moment de la surprise de la couverture (pour le moment je lui décerne la palme de la couverture la plus moche de l'année 2013. Gilles Legardinier est sauvé), j'avais tout de même envie de le lire. Bah oui, j'ai aimé Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, et surtout Ensemble c'est tout. Alors je n'allais pas me priver!
 
Billie est une jeune femme qui a de la gouaille, et même un peu vulgaire. C'est normal, vu d'où elle vient. Pas la peine de faire semblant, la caque sent toujours le hareng. Au fond d'un gouffre en montagne avec son meilleur ami Franck, blessé et agonisant semble-t-il, elle ne veut pas mourir. Elle se lance donc dans une prière aux étoiles pour que celles-ci lui accordent leur indulgence et leur apportent leur aide. Elle revient donc sur sa vie, sa rencontre avec Franck, et comment ensemble ils se sont soutenus tels des béquilles pour avancer, évoluer, aller toujours plus loin dans la vie.
 
Bon bah oui, on dirait Ensemble c'est tout. C'est vrai quoi, encore un Franck blessé par la vie, qui rencontre une jeune fille encore plus bancale que lui, et ensembles ils vont s'aider et se soutenir... Oui raconté comme ça on y trouve un gout de déjà sucé. Mais non. C'est un peu pareil mais en différent, et en moins bon aussi. Je suis désolée, mais Anna Gavalda n'est pas très douée pour nous dépeindre un personnage populaire avec tendresse. Billie est juste vulgaire, souvent insupportable, et tellement pleine de clichés... Oui, c'est un roman rempli de clichés.
 
Mais le point positif c'est qu'il se lit très vite, qu'il est petit donc n'encombre pas la bibliothèque, et en plus sitôt fermé on passe à autre chose, il n'encombre donc pas non plus notre cerveau.
J'ai envie de dire: NEXT. 

lundi 11 novembre 2013

Débordement de la télé réalité

Et à la fin il n'en restera qu'un, Jean-Luc Luciani
Rageot Thriller, 288p.
 
Bon alors pendant ces vacances j'ai été très télé-réalité. Entre la série Siberia et ce roman de Luciani j'ai été servie par les dérives dangereuses des jeux de télé-réalité.
Jean-Luc Luciani nous propose un roman qui se déroule en 2057. Après une révolution dont on ne sait rien, l'Europe n'est plus qu'un seul et même état. Mais il existe quelques petites républiques indépendantes, comme la République Libre de Marseille. A quelques encablures de la ville état, sur l'archipel du Frioul sont réunis 10 jeunes et 3 adultes encadrants. Mais nous sommes loin de la colonie de vacances. Ces 10 jeunes ont été sortis des prisons où ils croupissaient après avoir été jugés et condamnés à mort, comme des adultes. Envoyés sur l'ile ils sont là pour assouvir les désirs de toute la population avide de jeux du cirque. Suivis 24h/24 par des caméras, ils sont épiés par la population européenne dans leur tentative de réinsertion. Chaque semaine le public vote pour son favori. Mais pas d'élimination habituelle pour le candidat qui aura retenu le moins de votes, dans ce jeu qui veut révolutionner la télé-réalité. Non. Le samedi soir, il a 12h pour échapper à 4 téléspectateurs retenus qui le traquent jusqu'à la mort. 12 heures pour tenter de sauver sa peau, avant les prochaines éliminations.  A la fin, 1 seul survivant, qui obtiendra un prix inestimable: la liberté.
 
Qui veut jouer?
 
C'est un roman pour adolescents sympathique. Rapide, incisif, une course contre la montre pour sauver sa vie et retrouver sa liberté. Des références au Comte de Monte-Cristo parsèment tout le roman, et donnent envie de (re)-lire l'œuvre d'Alexandre Dumas.
A l'origine publié en 2 romans, il se divise en 2 parties, mais je trouve que finalement sous la forme d'un seul roman c'est très bien.
Ce n'est pas un roman extraordinaire, il est tout de même plein de bons sentiments. Les adolescents/enfants meurtriers ne sont pas de vrais monstres, et on souhaite donc qu'ils s'en sortent.
En parallèle nous suivons les membres du staff de la chaine de télévision productrice de l'émission. Ils ne semblent tous être motivés que par l'argent, et apparaissent plus comme les méchants que les délinquants cibles.
 
On retrouve dans ce roman bien entendu des réminiscences de Battle Royal ou autres romans et adaptations cinématographiques du genre. Rien de bien transcendant, mais l'histoire nous tient en haleine. On se laisse facilement happer et on s'attache aux personnages.
Il y a tout de même plusieurs points sur lesquels on manque de surprise, et la fin est... pas terrible. Mais un roman qui permet de passer un bon moment que l'on aime les dystopies ou les thriller.
 
 
A lire à partir de 12 ans.

Traditions séculaires



 
Les pieds bandés, Li Kunwu
Kana, 128p.


Chunxiu a 6 ans quand vient son tour de se faire bander les pieds. Plus cela est fait jeune, plus il y a des chances pour qu'adulte elle ait de petits pieds. Des pieds en lotus d'or, le rêve de toute mère, pas plus de 7,5cm et tous les hommes seront à ses pieds, la petite pourra rêver d'un avenir grandiose et d'un mariage réussi. En plus si ses seins sont bien bandés il n'y aura rien à redire.
 
Au delà de la souffrance physique, ce manga nous raconte la difficulté de se retrouver femme aux pieds et aux seins bandés au moment d'un changement historique et culturel profond dans la Chine du XIXème siècle. L'arrivée de l'armée révolutionnaire, la prise de pouvoir par Sun Yat-Sen, la chute de la dynastie, la volonté de faire table rase du passé. Pour les hommes, on coupe les tresses qui montrent la richesse et l'appartenance sociale. Pour les femmes c'est plus compliqué. Comme débander ces pieds maltraités depuis leur plus tendre enfance?
Chunxiu qui devait avoir un avenir grandiose et tout tracé va devoir faire son chemin toute seule, à force de volonté et aussi, tout de même, d'effacement.
 
C'est un très beau récit sur les traditions chinoises qui nous semblent barbares. Mais combien de cultures au nom d'un idéal de beauté scarifient le corps des femmes? Ici nous suivons le destin de l'une d'entre elle. Nous nous attachons à elle et la suivons tout au long de sa vie. Malgré des graphismes qui ne m'ont pas du tout plu, j'ai été particulièrement touchée par le destin de Chunxiu et je me suis attachée à elle. Un tour de force. Car normalement en BD, si je n'aime pas les dessins, j'abandonne...

vendredi 8 novembre 2013

Qu'est-ce donc que l'amour?

Trembler te va si bien, Risa Wataya
Philippe Picquier, 143p.
 
Vous connaissez Risa Wataya? Cette jeune auteur japonaise est traduite pour la troisième fois chez Philippe Picquier, et c'est de nouveau pour ma plus grande joie!
 
Après L'appel du pied et Install, nous suivons désormais Etô Yoshika, 26 ans. Cette jeune japonaise qui vit à Tokyo pour son travail à pas mal la tête dans les étoiles. Depuis 12 ans elle est amoureuse du même garçon. Ichi, qu'elle voyait comme la star de sa classe de 4ème et qu'elle n'a jamais revu depuis. Pourtant tout au long de ces années, elle ne s'est jamais intéressée à un autre garçon. Pour elle, aucun autre ne pourra lui faire ressentir l'amour comme Ichi.
Alors quand son collègue de travail Ni, lui demande officiellement d'être sa petite amie, Etô hésite. Elle se pose des questions. Se souvient d'Ichi. Et si elle le revoyait?
 
Un roman qui parle de l'amour. Entre Ichi et son amour idéalisé, et Ni, qu'elle n'aime pas vraiment, Etô hésite. Elle se pose de nombreuses questions. Doit-elle se préserver pour un amour à sens unique, ou accepter l'homme qui dit l'aimer sans qu'elle ne comprenne bien pourquoi?
Même si Etô nous raconte tout cela avec beaucoup d'humour, elle est quand même super agaçante. On aurait bien envie de lui mettre des coups de pieds aux fesses, surtout lors du diner de retrouvailles des anciens élèves vivants désormais à Tokyo. Pourquoi choisir sans cesse la facilité et la fuite? L'amour est-ce vraiment ça? Se morfondre et finalement choisir de se complaire dans son confort sans tenter l'aventure et les difficultés?
 
Pas le meilleur roman de Risa Wataya, mais un bon roman tout de même. Un joli portrait d'une jeune femme japonaise active dans un monde où ne pas avoir eu de copain à 26 ans, et ne pas être mariée est comme une tare impensable.
Sympathique lecture.


Retour de vacances

Ouh la la... Quel long silence! Mais non je n'ai pas abandonné!
Désolée je suis encore là pour vous faire subir mes avis, mes coups de cœur et mes coups de mou. J'étais juste partie un peu en vacances. Et oui, enfin mes vacances d'été sont arrivées!
Bon d'accord ce n'est plus soleil et sable chaud, mais plutôt plaide et champignons. Mais ce qu'il y a de bien c'est qu'avec le temps d'automne, pendant les vacances, peu d'apéro, et pas mal de lecture, et de siestes aussi.
Enfin bref, me voilà de retour et c'est reparti pour un tour!

dimanche 6 octobre 2013

Garces en vue!

Les Nombrils, Tome 6, Un été trop mortel!
Delaf et Dubuc, Dupuis, 54p.
 
 
Bon ça c'est mon côté fille, mais j'ai très envie de crier:
"YOUHOUHOU!! Elles sont de retour!"
Toujours 3, même s'il y a des tensions, toujours aussi garces, mais un peu moins entre elles. Les Nombrils ont pas mal évoluées. Karine s'est affirmée et semble toujours filer le parfait amour avec Albin, désormais elle chante dans son groupe. Mais Vicky cherche toujours a récupérer sa copine bonne-pomme. Pourtant cet été les choses vont encore plus bougées pour les filles.
 
La vie est cruelle. Et puis après?
 
 
Cet album est surtout centré sur Vicky. Et son personnage change drôlement durant cet été. Je ne vais pas en dire plus, au risque de spoiler l'histoire. Mais j'applaudie les auteurs qui au départ nous proposaient une BD à gags, et qui maintenant, en plus nous offre une réelle évolution et profondeur des personnages, avec une trame de plus en plus intéressante.
 
Un tome qu'il ne faut donc pas louper pour compléter sa collection, et profiter encore un peu de cette joyeuse bande de langues de p***, cruelles et garces à souhait!

samedi 5 octobre 2013

Catastrophe.

Seuls au monde Tome 1, Emmy Laybourne
Hachette romans, 352p.
 
 
Mince, je me suis encore faite avoir. Cette nouvelle manie de ne pas indiquer sur la couverture qu'il s'agit d'un tome 1! Et voilà, moi qui ne voulais pas me lancer dans une nouvelle série! Quoique... Aurais-je vraiment besoin de lire la suite? Ne puis-je pas rester là dessus?
 
Pour l'histoire, nous sommes dans le Colorado, dans une petite ville de banlieue comme il en existe tant. Avec ses pavillons, ses Greenway, ses bus de ramassage scolaire par un matin comme un autre. Mais ce matin là, sur la route du lycée une averse de grêle de grande ampleur bouleverse totalement la routine. Ce ne sont pas des petits grêlons qui tombent, mais bien des boulets qui s'abattent sur les cars qui emmènent les petits à l'école et les plus grands au collège et au lycée.
Mis à l'abris dans un Greenway par la conductrice d'un des bus, les enfants, âgés de 5 à 18 ans, sont chargés de rester calmes et de ne toucher à rien en attendant les secours. De ce qu'il se passe à l'extérieur ils ne savent pas grand chose, sinon qu'il y a des blessés, des morts, et que le réseau de communication est en panne. Plus de téléphone ni de télés.
Mais ce qui doit être une courte attente pour les enfants va se révéler bien pire que tout ce qu'ils auraient pu imaginer.
Après une première nuit dans le supermarché, un tremblement de terre se fait ressentir. Et d'après le peu d'informations qu'ils arrivent à recueillir, ce dernier à endommagé le centre militaire tout proche, libérant des tonnes de produits chimiques qui affectent les individus de manières différentes selon leur groupe sanguin. Désormais piégés par les grilles anti-émeutes, les enfants vont devoir s'occuper les uns des autres, se protéger des agressions extérieures et contre eux-mêmes face à de multiples dangers qui les isolent d'un monde apocalyptique.
 
 
J'ai bien accroché à ce premier volume. Déjà la thématique, des enfants en huis clôt dans un environnement qui semble paradisiaque alors que dehors c'est le chaos. Je pensais un peu retrouver de Sa majesté des mouches, mais finalement pas tant que ça. Sans doute le fait qu'ils soient dans un supermarché et non en pleine nature bride leur côté sauvage. Et oui ils sont entourés par la société, de consommation, mais la société avec ses codes tout de même. Du coup tout ne part pas à vau-l'eau. Surtout qu'il faut préserver les plus petits, prendre soin d'eux, leur éviter de voir des horreurs qui pourraient les traumatiser encore plus que ce qu'ils vivent.
 
Le principe de la fumée toxique qui rends les gens au choix: violents, paranos, les tuent ou les rends stériles, est aussi bien intéressante. Ils sont donc confrontés à un ennemi invisible dont ils doivent se protéger en se calfeutrant totalement, se coupant encore plus du monde extérieur. De plus ce n'est pas sans rappeler des évènements tragiques comme Fukushima (même si ici on reste dans de la Science-Fiction et donc quelque chose de beaucoup plus rapide qui rends l'angoisse encore plus grande).
 
Les personnages sont tous bien identifiés et bien que Dean soit le narrateur, ils ont chacun un caractère qui les rends uniques. Cette situation cauchemardesque les révèlent et les transforment profondément, même les plus jeunes. J'aime surtout le personnage de Jake. Cet adolescent beau gosse, drôle, super sûr de lui, populaire, qui pensant être devenu stérile et enfermé sans adultes fait apparaître son côté sombre. Le coin pharmacie lui offre des drogues et le rayon alcool lui permettent de lutter contre une dépression et lui donnent l'impression de pouvoir s'évader.
 
Tout n'est pas rose. Malgré les glaces et les bonbons à profusion, les jouets en libre service, l'absence d'école on ne peut pas dire que ce soit véritablement la fête.
 
 
Un huis clôt bien stressant, où la situation peu basculer dans le pire à tout instant. Malgré une gestion du quotidien et la tentative de mettre en place un rythme qui donne une impression de banalité, les évènements extérieurs sont omniprésents. Vivre en vase clôt avec des personnes que l'on ne connait pas forcément ou que l'on n'aime pas n'aide pas à améliorer la situation. Mais face à une catastrophe de cette ampleur les enfants vont devoir se serrer les coudes, être responsables et faire des choix parfois difficile.
Un bon roman catastrophe à partir de 13 ans.

vendredi 4 octobre 2013

Humour Noir

La petite mort, Davy Mourier
Préface d'Alexandre Astier
Delcourt, 96p.
 
 
La Petite Mort est un enfant presque comme les autres. Sauf que plus tard, il devra reprendre le travail de Faucheuse de son père.
Ce qui tombe mal, c'est qu'en vrai, la Petite Mort veut être fleuriste.
 
 
La Petite Mort c'est une BD d'humour noir, sur fond noir, en noir et blanc. Mais avec plein de pages en couleur qui font perdre le nord.
Je n'ai rien d'autre à dire que lisez le! Si vous aimez l'humour noir et les petits dessins mignons vous ne pourrez qu'aimer La Petite Mort.
 
Alors comme je suis sympa je vous mets des petites phrases qui m'ont bien fait rire:
 
-Je ne suis pas humain. Je ne suis pas un garçon et je ne suis pas une fille... Je suis un escargot!
-Les escargots sont soit garçon, soit fille. Toi tu n'es ni l'un ni l'autre.
-Je suis rien.
-J'aurais plutôt dit une sorte de panda. Même coloris et incapable de se reproduire.
 
 
-Maman, je m'ennuie.
-Mais enfin, c'est l'hiver, tu peux aller jouer dehors... Va faucher des SDF.
-Pfff! Encore...
 
- Je vous présente votre nouveau camarade. La petite mort.
- Bonjour, je suis très heureux de vous rencontrer et j'ai hâte que l'on devienne copains. L'un d'entre vous a une leucémie.
 
 
Je vous laisse la surprise pour le reste et surtout pour les gags en images et les pages couleurs. Et je remercie encore Aurélie pour sa note qui m'a poussé à prendre cette BD qui me faisait de l'œil....


jeudi 3 octobre 2013

Les joies de l'adolescence.

Au secours! Mon frère est un ado, Sophie Rigal-Goulard
Rageot romans, 160p.
 
A partir de 9 ans.
 
Ce n'est pas toujours évident de vivre dans une famille recomposée! Mais quand en plus son demi-frère, en pleine crise d'adolescence est envoyé vivre chez son père, dans la même chambre que son petit frère de 9 ans, la cohabitation est encore plus difficile.
Pourtant William doit faire avec. Ce grand mollusque qui ne parle que pour railler ou par onomatopées qui envahit tout son espace vital c'est trop!
Comment faire pour comprendre un ado? Comment l'aider à devenir plus vif et à être de nouveau ce grand demi (frère) qu'on admirait tant?
Aidé de sa voisine Ambre qui connait la même situation avec sa grande-sœur, et de son meilleur ami Félix, William passe à l'offensive. Au sein de leur club secret ils échafaudent plans et contre-attaque pour rendre leur ado meilleur.
 
Un roman sympathique et rigolo qui traite du soucis de la crise d'ado du point de vue de la génération suivante. Les personnages sont attachants. Pour tous les cadets qui vivent les sautes d'humeurs et bougonnements de leurs ainés!


mardi 1 octobre 2013

Memento

Effacée, Teri Terry
La Martinière Jeunesse, 384p.
 
 
Dans une Angleterre un peu futuriste, la vie semble beaucoup plus sereine qu'aujourd'hui. Enfin semble seulement.
Les jeunes criminels de moins de 16 ans ne finissent plus en prison, et ne sont plus condamnés à rester des délinquants. La société leur offre en effet une seconde chance. On efface leur mémoire, mais aussi leur personnalité. Une mise à zéro, un séjour en hôpital pour réapprendre les règles et une réinsertion dans une famille qui se chargera de les élevés pour qu'ils deviennent de bons citoyens qui ne peuvent plus faire de mal. D'ailleurs pour leur éviter toute colère, tristesse, ou envie de blesser leur concitoyens, un bracelet est relié à leur cerveau, le Nivo. Il permet de voir à quel degré de sérénité et de bonheur ils sont. Mais il permet aussi de les contrôler. Pas de possibilité de l'enlever avant sa majorité sous peine de se griller le cerveau. Un accès de colère? Leur Nivo chute jusqu'à les faire tomber dans le coma. Et s'ils ne reçoivent pas rapidement une injection de Produit du bonheur, ils risquent de devenir des légumes. De quoi en faire de sages petits sujets.
Mais dans cette société où tout est contrôlé, certaines anomalies apparaissent. Notamment Kyla. Quels sont ces rêves qui hantent ses nuits? Des cauchemars issus de son imagination ou des réminiscences de sa vie avant de devenir une Effacée? Comment se fait-il qu'elle sache dessiner si bien? Et conduire? Et pourquoi peut-elle se mettre en colère sans que cela n'affecte son Nivo?
 
 
Rien n'indique sur la couverture de ce roman qu'il s'agit d'un tome 1. Et pourtant si. Autant vous prévenir tout de suite, sinon on se retrouve comme deux ronds de flan à la fin du roman. Mais ouf rassurez-vous, l'auteure ne va pas nous laisser sans plus de réponse.
 
Dans ce premier tome l'intrigue est surtout centrée autour de la quête d'identité de Kila. Elle cherche à comprendre ce qui lui arrive. Non pas quelle cherche a retrouver sa vie passée, mais vraiment à comprendre. Pourquoi ces rêves? Pourquoi ces automatismes? En temps qu'Effacée elle n'est pas censée avoir de telles pensées. A un âge où la construction de soi est la part la plus importante de sa vie, elle a besoin de réponses.
Au delà de cette intrigue se met en place tout un univers. Une société contrôlée, des informations mensongères, une mère adoptive énigmatique, un médecin suspicieux. Kyla est une sorte de rat de laboratoire, contre son gré, et elle n'en n'a que très peu conscience.
 
C'est un roman bien construit, agréable à lire. L'héroïne y est partagé entre de nombreux sentiments. Mais elle ne cherche pas la révolte. Il semble pourtant qu'elle soit le pilier d'une révolution montante. Il lui faudra donc faire des choix. Entre la préservation de soi et l'intérêt du plus grand nombre.
Une intrigue bien menée et une héroïne attachante. Rien de mieux attendre la suite...

dimanche 29 septembre 2013

Pas la star des charts...

Stars of the Stars, Tome 1
Pénélope Bagieu et Joann Sfar
Gallimard, 48p.
 
 
Sept filles venues du monde entier sont convoquées à New York pour auditionner dans une prestigieuse école de danse. Parmi elles, Angoissette, la Juive new yorkaise névrosée, et Maurisse, la Noire française déjantée, sont très loin des petits rats de l'opéra... Le concours dégénère avant même que des extraterrestres viennent se mêler de la sélection! L'enfer ressemblerait-il à un huit-clos de ballerines lancé sur orbite? Le début d'une épopée cosmique et délirante, entre "Fame" et "Star Trek".
 
Alors oui la présentation me tentait. Joann Sfar et Pénélope Bagieu ensembles?  De quoi faire une BD délirante!
Mais pfiou... comme un soufflé mal fait, tout retombe.
Si j'avais plutôt aimé La page blanche sans pour autant beaucoup y retrouver la patte de Boulet, ici je trouve que l'alchimie ne prends pas.
Non je n'ai pas ri, non je n'ai pas tout compris, non je n'ai pas aimé. Oui ça aurait pu être loufoque et drôle. Mais sérieusement? La frenchy black vulgaire dans la lutte raciale permanente qui se fait copine avec la juive qui vit dans le remord... Hum hum...
 
Je m'attendais à quelque chose de fun, j'ai trouvé que je tenais dans les mains un flop...
 



vendredi 27 septembre 2013

Bad Trip

Addict, Jeanne Ryan
Robert Laffont, 360p.
 
Ma première lecture dans la collection "R" chez Robert Laffont ayant été un coup de cœur phénoménal, je me suis laissée tentée par un autre titre de ladite collection.
 
 
Vee a 17 ans. Elle est plutôt effacée, surtout quand elle se compare à sa meilleure amie, belle, charmante, envoutant tous les garçons, et reine des planches. De plus depuis quelques mois elle est sous l'étroite surveillance de ses parents. Interdite de sorties, hormis pour participer à l'atelier théâtre où elle s'occupe des costumes et du maquillage. Encore dans l'ombre. Alors pour s'affirmer elle décide de relever un des défis lancés par un jeu de télé réalité sur Internet hyper mode: "Addict". En échange de lots qui font rêver les candidats, il faut relever des défis de plus en plus difficiles. "Un jeu sans règles ni pitié. Qu'êtes-vous prêt à perdre pour gagner?"
 
Dis comme ça, j'en avais bien envie. Un roman ado sur les dérives des jeux télé-réalité et de la surexposition sur Internet? Je me disais "Yeah!"
 
Addict c'est finalement comme un mauvais trip. On en émerge en se disant "Ah mais non, plus jamais."
Bon je suis navrée mais non.
Le premier défis? Facile, aller dans un café et se verser un verre d'eau sur la tête en balançant une phrase débile sur le fait d'avoir le feu aux fesses. Rien de très difficile. Oh mais mince, Vee porte un chemisier blanc. Une fois mouillé on voit tout au travers! Oups. Et là, un petit morceau de soutien gorge et elle devient hype? Sérieusement?!
 
Ah mais oui dans ce livre on nous le fait comprendre: le sexe attire et fait vendre! Du coup on va de plus en plus loin dans le graveleux.
Alors le message du livre c'est que tous les ados, même les plus prudes, sont prêt à se salir juste pour gagner un téléphone portable dernier cri ou une paire de chaussures à faire pâlir les copines... Heu...
 
Ah mais non, c'est vrai que Vee ne fait pas ce jeu uniquement parce qu'elle est vénale et superficielle. Elle cherche aussi à s'affirmer et à sortir de l'ombre de sa meilleure amie. Mais oui, c'est ça! Il va falloir lui rentrer dans le lard à cette magnifique blonde parfaite qui fait toujours tout parfaitement bien et qui pète en faisant des paillettes! Heu... on peut me rappeler pourquoi il s'agit de sa BFF alors? Là y'a un truc que je ne comprend pas très bien. Vee a tellement de haine envers miss perfection qu'on se demande si elle n'a pas choisie cette BFF juste pour s'auto-flageller en permanence. Bah oui c'est tellement simple d'être une ado mal dans sa peau, autant en rajouter en se comparant à une bombe parfaite!
 
Une autre raison qui la pousse à aller toujours plus loin c'est l'amour. Bah oui quand on est pas terrible, banale et tout et tout, il suffit qu'un garçon aux yeux magnifiques et aux lèvres sensuelles nous fasse perdre toute mesure. Ca ce n'est pas entièrement faux. Mais bon que ledit garçon la trouve sensas, tombe éperdument amoureux, aveuglément même, alors que jusque là aucun garçon n'avait daigné poser le regard sur elle, à la limite (on a encore le droit de croire aux contes de fées!). Par contre je suis désolée mademoiselle geignarde-ma-vie-est-moisie, mais dès le début tous les lecteurs avaient bien compris que ton meilleur ami, le geek à la caméra, Tommy, était fou de toi. Je pense qu'il n'y avait que toi pour ne pas le remarquer. En même temps, Vee est tellement centrée sur son nombril que je ne sais pas ce qu'elle pourrait remarquer d'autre...
Enfin, au moins très rapidement on sait que Ian craque et que voilà, le beau sauvage et la jeune geignarde vont finir ensembles. Ce qui nous épargne des pages de doutes qui auraient pu être bien agaçantes.
 
Et pour finir, le dernier défis.... J'ai envie de dire mouhaha.
 
Heureusement qu'Addict se lie facilement, sinon je ne serais jamais allé au bout. Il y a tout de même un peu de suspens, et puis on espère tellement que ça va devenir meilleur à un moment ou un autre. Ah et puis je voulais tellement connaitre le prénom de Vee, qu'elle met tant d'ardeur à cacher.
 
Enfin bref, next.
 


samedi 21 septembre 2013

Série B

On a tous dans notre filmographie indispensable au moins 1 ou 2 films de Série B que l'on juge culte. Pas besoin d'avoir un gros budget pour faire de la qualité.
Sarbacane lançait en mars dernier une nouvelle collection, à partir de 8-9 ans, de romans sous le nom de Série B.
Des couvertures flashy, reprenant les codes des films de séries B des années 50, deux titres qui laissent sous entendre un bon film distrayant bien pourri. Il ne m'en fallait pas plus pour me donner envie.

Je vous présente donc aujourd'hui, avec un peu de retard il est vrai, King Kaloumar et Bob le raté, les deux premiers titres de la collection Série B.


King Kaloumar, Guillaume Guéraud et Claire Franek
Sarbacance, coll° Série B, 65p.

"Une histoire vraie tout près d'ici avec du soleil, des maillots de bain, du flamenco et des tapas, mais aussi la plus grande armée du monde entier et un monstre qui a vraiment existé pour de vrai!"

Sur la côte andalouse, Carlos est vendeur ambulant de tapas, tandis que Carmen, sa femme, est danseuse de flamenco. Sous la chaleur écrasante de l'été, tout se passe au mieux pour eux et les touristes venus se prélasser au soleil. Mais c'était sans compter sur l'arrivée d'un monstre venu des profondeurs! 

Bob le raté, Guillaume Guéraud et Alfred, 
Sarbacane, coll° Série B, 65p.

"Une histoire criminelle au cœur de la pègre, avec des gangsters de haut vol et des personnages hauts en couleur de la poisse et de la chance aussi des allumettes et la femme du président des Etat-Unis!"

Bob McQueen est le pire gangster que la Terre n'ai jamais porté. Tellement mauvais qu'il est surnommé Bob le raté. Pas un seul de ses coups n'a fonctionné. Alors à sa sortie de prison, personne ne l'attend. Et quand il décide de se confronter aux plus grands criminels du monde dans une compétition qui offrira au gagnant La Palme des Voleurs, tout le monde se moque de lui. Et si la chance finissait enfin par lui sourire...


Voici donc deux courts romans décalés qui ouvrent la collection. La mise en page et l'inventivité graphique en font des objets forts attrayant. Mais en plus les histoires sont bonnes. Non vraiment, Sarbacane nous offre là deux petits ovnis dans la littérature jeunesse à côté desquels il serait dommage de passer. Faire découvrir aux enfants la littérature par le biais de ces deux romans délirants n'est pas une mauvaise idée. Au contraire. Un peu de folie, de décalage et un souffle frais sur la littérature jeunesse.

    

jeudi 19 septembre 2013

De l'intime au public

La servante du Seigneur, Jean-Louis Fournier
Stock, 155p.
 
 
Encore un auteur que je n'avais jamais lu. J'ai beaucoup entendu parlé de Où on va papa? dans lequel il raconte ses fils handicapés, puis de Veuf où il parle du décès de sa compagne. Et là on me dit qu'il parle de sa fille, entrée en religion qui lui manque. Je me dis qu'il a une vie assez triste ce monsieur, et que oui, sans doute, écrire cela peut être un bon moyen d'exorciser... Alors, pourquoi pas?
 
Dans ce livre Jean-Louis Fournier parle donc de et à sa fille. Celle-ci est partie vivre en Bretagne, et vit de la prière. Elle a trouvé Dieu et il se sent abandonné. Il raconte la souffrance de voir sa fille prendre un chemin qui ne semble pas la rendre heureuse et semble la replier sur elle même. Lui qui l'aimait si souriante, si vivante, si colorée, il l'a trouve désormais si calme, si triste, si grise.
 
Personnellement j'ai été très dérangée par cette lecture. Heureusement que le livre est court, qu'il se lit très vite et que l'écriture de Fournier est agréable. Sinon je n'aurais pas supporter bien longtemps mon impression de voyeurisme.
En effet j'ai eu tout le long l'impression de ne pas être à ma place. Ce livre est trop intime. Pour moi il ne mérite pas d'être publié et livré en pâture aux yeux de tous. Il s'agit là plutôt d'une lettre, d'un échange intime sur un problème familial et une incompréhension qui ne regarde qu'eux deux.
A la fin, une courte lettre de sa fille répond au livre. D'un côté cela donne un sentiment plus égalitaire face à ce livre, mais renforce aussi le côté privé et personnel du livre.
Non vraiment, je ne vois pas l'intérêt d'un tel livre. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
Donc oui écrire peut être une thérapie. Mais n'eut-il pas été plus judicieux de n'envoyer cela qu'à la personne concernée?


mercredi 18 septembre 2013

Devenir une femme

Pas assez pour faire une femme, Jeanne Benameur,
Editions Thierry Magnier, 120p.
 
 
Au milieu de toutes ces sorties de la rentrée littéraire, ce roman de Jeanne Benameur, bien que court, n'en est pas moins un texte fort et puissant sur l'émancipation des jeunes femmes en devenir.
 
Judith a grandit dans une famille patriarcale. A la maison le père règne en tyran sur sa femme et ses deux filles. Après le bac elle décide pourtant de faire des études supérieures et quitte le carcan familial. Loin de la figure du père, Judith tombe amoureuse. Alain, sa voix, ses idées politiques et ses idéaux. Jeune fille timide et fermée à ses côtés elle se sent libre. Elle découvre son corps. Mais pas que. L'amour n'est pas tout pour faire une femme. Et ses lectures, les échanges d'idées, les discussions, les rencontres, elle emmagasine tout. En même temps qu'elle apprivoise son corps, elle développe son esprit. Apprendre à penser par soi-même. Comment devenir une femme indépendante grâce à l'éducation.
 
Je n'avais jamais lu Jeanne Benameur. Et la découvrir par le biais d'un texte aussi intime n'en est que plus fort. J'ai vraiment adoré ce roman, cette écriture si poétique et si crue, qui donne l'impression d'être... comment dire? en soi. Il y a une impression de... je ne sais pas, comme si on était en train de lire son propre journal intime. Et en même temps, c'est tellement bien écrit!
Non vraiment un très beau roman, assez féministe. Maintenant à savoir si les adolescentes vont aimer... Je ne sais pas. J'ai tout de même l'impression qu'il s'agit d'un roman qui plaira plus facilement à un lectorat plus âgé. C'est un texte qui se déguste après un certain vécu je pense. Mais cet avis n'engage que moi...


mardi 17 septembre 2013

Un conte de fée moderne

Un jour j'irai chercher mon prince en skate, Jo Witek,
Actes Sud Junior, 126p.
 
Autant le dire tout de suite, c'est le titre et la couverture qui m'ont fait choisir ce roman. J'avais bien aimé le Récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée, mais pas au point de me jeter sur tous les J. Witek en publication. Mais là je sais pas, je me suis dit que ce roman devait sans doute me parler.
 
 
Frédérique a 14 ans. L'âge ingrat. Les seins qui poussent, les boutons... Et en plus Fred est plutôt genre garçon manqué. Elle ce qu'elle aime c'est faire du skate, porter des jean troués et se jeter sur les confiseries quand ça ne va pas bien. Au collège elle est la pote, celle a qui on tape dans le dos, avec qui on rigole, gras et fort, pas celle dont on tombe amoureux. Alors quand on n'a jamais embrassé un garçon et qu'atour de soit tout le monde ne parle que de ça, et bien ce n'est pas facile à vivre. La pression des autres n'aide pas au regard que l'on se porte. Alors quand on arrête de croire au prince charmant qui viendra nous enlever sur son beau cheval blanc, que reste t-il?
Un été à Deauville avec toute la famille de son père va lui permettre de comprendre bien des choses sur le premier baiser, les premiers émois, et la découverte de soi.
 
Alors oui ça me parle. Même si je n'ai jamais été douée en skate, je vois bien de quoi Fred parle. Franchement, à dire vrai, les filles qui plaisent au collège ne sont pas légion. La grande majorité on appartient à la catégorie des bonnes copines non? Moi j'y étais. J'étais la pote, celle qui jouait au basket, se battait, faisait 2 têtes de plus que la majorité des gars de sa classe, et en plus j'ai mis du temps à m'intéresser aux garçons pour autre chose que pour le basket et les blagues salaces. Je me suis donc moins pris la tête qu'elle, il est vrai. Mais cette pression des copines par contre... Ouh la... Je comprends très bien.
Et Jo Witek réussit très bien à me faire revivre ce passage de l'adolescence. Alors je pense que les ados d'aujourd'hui pourront très bien s'y reconnaitre aussi.
Un roman sympathique, qui aide à avoir confiance en soi, et qui donne encore l'espoir d'un conte de fée même s'il n'a rien à voir avec ceux qu'on a pu lire enfants. Nous ne sommes pas des princesses. Les garçons ne viennent pas nous enlever sur leur beau destrier. Il faut y mettre du sien, et donner un petit coup de pouce au destin. Attendre dans sa belle robe rose ça ne fonctionne pas. Et c'est ce que montre Jo Witek dans ce roman agréable et plein d'espoir.
 
 
Attention tout de même. Il ne faut pas croire qu'une fois le premier baiser donné, on ne subit plus cette pression du groupe. En grandissant vient ensuite le problème de la première fois. Et une fois adulte on se dit qu'on est tranquille. Que nenni. N'oubliez pas Bridget Jones. La trentaine et pas casée ça fait aussi jaser. Et oui, ce n'est qu'un début... Pfffiou. Heureusement qu'on peut encore rêver d'enlever son prince charmant sur son skate, en roller ou à dos de licorne...