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jeudi 30 juillet 2015

Vie et mort de Sophie Stark

Vie et mort de Sophie Stark, 
Anna North, 
Autrement, 384p
Sortie prévue le 19 août 2015

Je ne sais pas si le thème est plus récurent sur cette rentrée littéraire, ou si ce ne sont que mes choix qui s'y portent, mais j'ai lu plusieurs romans sur des artistes imaginaires (et pourtant qui ont l'air tellement vrais), ces derniers temps.

Sophie Stark est un personnage bien énigmatique (et souvent agaçant). Née Emily Buckley, elle se lance dans des études de cinéma un peu par hasard. D'abord passionnée par la photo, elle découvre le cinéma grâce à son petit frère. Et là c'est la révélation. Tout ce qu'elle ne peut montrer par la photo, elle le transcende avec une caméra. Durant ses études, elle réalise tout d'abord un court métrage, Daniel, sur le garçon le plus populaire de l'école. Basketteur, fiancé à la reine des étudiantes, beau, adulé. Mais Sophie n'est personne, juste une fille bizarre, l’œil toujours rivé derrière une caméra. A part son frère, elle ne se lie à personne. Totalement asociale, elle souffre de ne comprendre le monde qui l'entoure, de ne savoir décrypter ses semblables. Etoile montante du cinéma indépendant, elle se jette à corps perdu dans sa passion, délaissant son entourage, ceux qui l'aiment et l'adulent pour son art. Le destin d'une étoile filante raconté par ceux qui l'ont aimés et ont partagés des morceaux de sa vie. 

Au travers du prisme des regards de ceux qui l'ont véritablement côtoyée - Robbie son frère, Allison son amour passionnel, Benjamin Martin un critique cinématographique passionné par son travail, Jacob son mari, Daniel son amour de jeunesse et muse de son premier court métrage, et George un producteur hollywoodien - se façonne progressivement les différentes facettes de Sophie, cette jeune femme talentueuse et insaisissable. 

J'ai d'abord eu un peu de mal avec Sophie. Je ne comprenais pas la fascination qu'elle pouvait exercer sur son entourage. Tous ces gens qui la croisait et auxquels elle portait un intérêt se retrouvaient comme envoûtés, comme si elle possédait une attraction magnétique. Et c'est cette attraction que j'ai eu du mal à cerner. Pour moi Sophie n'est qu'une sociopathe, vampire. Elle absorbe les blessures, les fêlures, les histoires de ceux qui l'intéresse. Elle les digère. Elle les utilise. Puis les offre en pâture au monde sous forme de films. Vampire de douleur, voleuse d'intimité. Et je trouvais ça insupportable. 
Et puis, finalement, le livre terminé, il continu de me hanter. Plus d'un mois après l'avoir refermé, Sophie est toujours présente dans mon esprit. 
Qu'est-ce qui l'a rend si extraordinaire? Son abnégation au profit de son art. Aucune vie, aucune souffrance, aucune intimité ne peut être si elle n'a pas utilité dans l'art. Et lorsqu'elle pousse les gens à se confier, qu'elle absorbe leur histoire, la mâche, la modèle, ce n'est que dans le but de servir l'Art. Rien d'autre n'a d'importance à ses yeux. Incapable de comprendre les autres, elle est aussi incapable de les aimer s'ils ne peuvent servir son art. Le cinéma est le seul but qu'elle poursuit. Et quand le succès arrive, qu'on lui passe sa première commande, les choses ne se passent pas aussi simplement. Il lui faut donc trouver un nouveau moyen d'illuminer le cinéma. 

Ce n'est pas un roman que j'ai apprécié directement. Même si j'aimais bien cette narration chorale, ces personnages qui façonnent tous, de leurs points de vue, cette absente qui hante le roman; je n'avais tellement pas d'empathie pour le personnage de Sophie que la lecture en était difficile. 
Et puis finalement, une fois que j'ai pu prendre du recul, digérer ce premier roman traduit d'Anna North, je me dis que, tout de même, il y a quelque chose de grand dans Vie et mort de Sophie Stark

mardi 28 juillet 2015

Amelia


Amelia, Kimberly McCreight,
Cherche Midi,
528p.
Sortie prévue septembre 2015.

Amelia est le premier roman de cette rentrée littéraire 2015 que j'ai lu.

Amelia a 15 ans. Elle vit à New York et est élevée par sa mère célibataire. Elle est élève dans un lycée privé de Brooklyn et passe son temps avec sa meilleure amie Sylvia. Très bonne élève, passionnée de littérature, elle écrit un peu elle-même. Elle est très proche de sa mère, bien que celle-ci, brillante avocate, ne soit pas très présente au foyer. En somme une ado idéale. 
Mais ce 24 octobre la vie de Kate sa mère bascule. Amelia est exclue pour avoir triché! Et quand Kate arrive au lycée pour récupérer sa fille, cette dernière a sauté du toit. Pourquoi? Quels secrets cachait-elle à sa mère? Kate est persuadée qu'elle n'a pas sauté. Et si son instinct maternel ne la trompait pas? 
Kate se lance alors dans une enquête sur la vie secrète de sa fille. Elle épluche son téléphone portable, ses mails, son Facebook, son Tweeter, son Instagram. Tous les moyens de communication des ados d'aujourd'hui, qui excluent les adultes et leurs donnent une liberté nouvelle. Et la réalité va se révéler autrement plus cruelle que ce qu'elle imaginait.

Bienvenue dans le monde des ados 2.0. Aujourd'hui plus de petits mots en classe, plus de journal intime que maman peut lire en cachette. Aujourd'hui les secrets des ados sont exposés sur Internet. Et ce n'en n'est pas moins flippant!

J'ai adoré ce roman. J'ai été totalement happé dans la quête de cette mère qui cherche à comprendre son enfant qu'elle croyait pourtant si bien connaitre. J'ai été tout autant accrochée par les chapitres dans lesquels Amelia est la narratrice, donnant son point de vue sur les événements. Progressivement, au fil des pages, tous les éléments se mettent en place et annoncent une catastrophe. 
Il y a comme un goût de Gossip Girl dans ce roman tragique. Moins de glamour et de paillettes, mais tout autant de coups bas et de trahisons. Comme si les ados ne pouvaient vivre sans se faire des coups de putes.
L'écriture y est très contemporaine. Reprenant le langage texto des jeunes, ainsi que les expressions en vogue. 

Je ne me suis pas ennuyée une seconde, et j'ai dévoré ce roman policier avec  un grand plaisir. 

lundi 27 juillet 2015

Dans les eaux du lac interdit

Dans les eaux du lac interdit, 
Hamid Ismaïlov
Denoël, 128p

Sortie prévue le 20 août 2015

Lors d'un voyage qui semble sans fin au travers des steppes kazakhes, le train s'arrête. Y monte un jeune garçon qui vend du lait aux voyageurs. Lorsqu'il se met à jouer du Brahms au violon, le narrateur et les autres voyageurs sont envoûtés. Comment un garçon de 12 ans à peine peut-il être un tel virtuose du violon. Le narrateur entame la conversation avec le jeune homme. Yerzhan, en réalité, a 27 ans. Il raconte alors son incroyable histoire au narrateur, dans un wagon de ce train, perdu au milieu de nulle part.

Personnellement j'ai totalement craqué pour ce roman court et pourtant puissant. Yerzhan nous raconte son histoire sous forme de conte. Comment il a grandit dans le bonheur et l'insouciance, dans une maison au milieu des steppes. Promis dès son plus jeune âge à la fille des voisins (en même temps il n'y a que deux maisons et deux familles le long de la voie de chemin de fer où vit Yerzhan).
Et puis en grandissant il commence à avoir des rêves. Celui de devenir violoniste quand il découvre son talent. Celui de protéger Aisulu, qu'il aime de tout son cœur. Celui de grandir, de posséder une télé. Des rêves simples. Et pourtant tout va basculer.
Au milieu de ce paradis isolé, traversé uniquement par quelques trains et des troupeaux, se trouve la Zone. Interdite. Il s'y passe de drôles de choses, des bruits effrayants, des tremblements sans fin. On comprends qu'il s'agit là de la zone dans laquelle la Russie effectue ses essais nucléaires. Même si pour Yerzhan ces mots n'ont pas de sens. Et cette Zone, pourtant aussi réelle que les mythes que lui raconte sa grand-mère, va avoir une incidence sur la vie de son microcosme. Une incidence dévastatrice.

Au travers de ce roman, qui mêle conte, récits mythologiques, culture Kazakhe et Histoire, on se laisse porter facilement par le récit magnifique de ce jeune homme qui se bat sans relâche contre la folie destructrice des hommes, dans le but de réaliser ses rêves, même quand ceux-ci semblent disparus à jamais. Un texte poétique qui m'a procuré beaucoup de plaisir.

dimanche 26 juillet 2015

Les filles c'est vraiment des pauvres types

Les filles c'est vraiment des pauvres types, 
Christine Van de Putte, 
J'ai Lu, 160p.
Avril 2003.

Sur conseils de ma petite sœur je me suis lancée dans la lecture de ce roman a côté duquel j'étais totalement passée. Et pourtant rien que le titre, j'aurais dû m'y intéresser! 

Nous sommes dans les années 60, avant mai 68 en tous cas, dans le Nord de la France. Bibile et son grand frère Sylvain grandissent du côté de Lens. Leur père est cadre à la mine et leur mère femme au foyer. Sur fond de la fin des années glorieuses des mines, Bibile nous raconte son enfance. Des bêtises, la communion, des voyages imaginaires dans le désert, le rêve de posséder sa caravane, les visites chez les voisins pour regarder la télé..
Je pense que ceux qui sont nés dans les années 50 vont retrouver tout un parfum de leur propre enfance dans ce roman.
Pour les plus jeunes aussi la lecture est plaisante. On y découvre une autre époque, sans jeux vidéos, ou l'imagination prime dans tous les jeux. Les chansons d'Adamo et d'Henri Salvador. Le temps où les yaourts à la vanille et les îles flottantes étaient des desserts hors du commun.
Le texte est drôle et parfois touchant. Bibile a une vision du monde bien à elle. Dans son univers, en temps que fille, elle se doit d'être invisible. Son frère quand à lui passe son temps à provoquer leur père. 
J'ai aimé les passages dans lesquels elle retranscrit le Ch'ti. J'ai aimé le parfum de cette époque révolue dont elle parle à hauteur d'enfant, sans comprendre toujours ce qui se passe du côté des adultes. J'ai aimé les scènes rocambolesques comme la livraison du piano en pleine nuit par Tonton Louis, la grand-mère qui tue le lapin Adamo.

Un roman rafraîchissant, qui sent bon l'enfance, Fifi Brindacier, Le petit Nicolas ou encore Rantanplan. 



vendredi 24 juillet 2015

La fille du train

La fille du train, Paula Hawkins
Sonatine, mai 2015
380p.

Depuis sa sortie, j'avais très envie de lire ce roman policier dont la thématique m'intriguait, tout autant qu'elle me parlait. J'ai donc profité de mes vacances pour me plonger dans ce roman qui accroche très rapidement le lecteur, pour ne lui rendre sa liberté qu'à la dernière page.

Nous sommes dans la banlieue de Londres. Tous les matins, et tous les soirs, comme des milliers de personnes, Rachel prend le train pour son trajet dodo-boulot-dodo. Et tous les jours elle passe devant son ancienne maison. Celle qu'elle habitait avec son ancien mari, celle qui abritait son bonheur perdu. Aujourd'hui son ex-mari y vit avec sa nouvelle femme. Dans cette même rue, une autre maison. Celle qui représente pour elle le bonheur aujourd'hui. Tous les jours, pendant quelques secondes elle y observe un couple. Ils sont beaux, heureux, et elle leur à même donné un petit nom, Jason et Jess. Mais un jour, elle aperçoit Jess dans les bras d'un autre homme que Jason. Et quand quelques jours plus tard, Jess -de son vrai nom Megan- fait la une de tous les journaux après avoir disparu, Rachel se dit que c'est là son rôle que d'avertir le mari de cet autre homme. Elle découvre alors une vie de couple loin de celle qu'elle avait imaginé, s’immisce dans une vie qui n'est pas la sienne, et cherche à résoudre les problèmes qui sont les siens. 

La narration de ce roman est faite par trois femmes. Rachel, héroïne principale, alcoolique, un tantinet agaçante. Elle a le chic pour se mettre à une place qui n'est pas la sienne, pour se fourrer dans des situations impossibles. Et cet art qu'elle a a toujours se voir comme une mauvaise personne, qui mérite de se faire traiter comme de la merde (pardonnez moi l'expression), c'est exaspérant! Mais progressivement son personnage devient attachant, et on souhaite pouvoir l'aider à se battre pour remonter le pente. Néanmoins, nous sommes longtemps sur la défensive face à sa narration. Souvent sous l'emprise de l'alcool, elle nous apparaît comme paranoïaque et peu fiable dans ces propos. Nous cherchons sans cesse à démêler le vrai du fantasmé. 
Megan, qui nous raconte son histoire avant sa disparition. Jeune femme belle et insatisfaite en permanence, elle court sans cesse après un bonheur autre que celui qu'elle a déjà dans les mains. 
Et enfin Anna, la nouvelle femme de Tom, l'ex-mari de Rachel. C'est ce personnage qui m'a le plus intéressé. Cette nouvelle femme, d'abord maîtresse désirée, puis désormais femme au foyer délaissée. Elle a du mal à trouver sa place dans sa propre vie de couple. Elle hait Rachel, et se compare sans cesse à cette dernière. Toute sa vie ne semble que faite pour tenter de montrer que dans son couple, elle est mieux et plus capable que Rachel. Elle voit Rachel à travers un prisme, et s'imagine comme son reflet qu'elle cherche sans cesse à améliorer. C'est, pour moi, le personnage le plus intéressant.

Bien qu'étant un thriller, qui n'est pas sans rappeler par un certain côté voyeur le film Fenêtre sur cour d'Hitchcock, il y a quelque chose de plus dans ce roman. J'ai adoré ces portraits de femmes, avec toutes leurs failles et leurs fragilités, qui n'ont qu'un seul et même but, être heureuses. J'ai retrouvé dans le roman de Paula Hawkins une touche de Laura Kasischke. Il y a dans son écriture, comme dans celle de l'américaine, une image de la banalité sans cesse sur le point de basculer. Comme si un drame guettait tout le monde à chaque coin de rue. Car qui d'entre nous ne s'est jamais montré voyeur et n'a jamais imaginé la vie derrière les fenêtres qui l'entoure? Mais dans la majorité des cas nous ne nous retrouvons pas face à une femme disparue dans de tragiques circonstances. La vie de nos voisins n'est que le reflet de notre vie, toute aussi banale que la notre.

Il s'agit là d'un vrai bon thriller psychologique, à l'image de Les apparences de Gillian Flynn. Un roman parfait pour les vacances, quand on a le temps de se laisser totalement happer par un bon page turner. 

jeudi 2 juillet 2015

#EnjoyMarie

#EnjoyMarie, Marie Lopez, 
Anne Carrière, Mai 2015
224p.

Bon j'avoue j'ai fais ma curieuse!
A la sortie de ce livre j'ai vu débarquer à la librairie des dizaines de jeunes filles en fleurs que je n'avais jamais vu auparavant (même pas pour les commandes de manuels scolaires ou de lectures imposées par la prof de français). Toutes ne voulais que ce livre.
Classé n°1 des ventes dès la semaine de la sortie, je pense que nous sommes nombreux en France en ce moment à le vendre par palettes entières! Invitée dans toutes les émissions, Marie, alias Enjoy Phenix sur Youtube fait le buzz.
Alors pour savoir ce qui fait tant vibrer toute une génération j'ai plongé mon nez dedans.

Pour ceux qui ne connaisse pas Enjoy Phenix, elle a 19 ans, parisienne, mais aujourd'hui lyonnaise, elle poste régulièrement des vidéos sur sa chaine Youtube, dans lesquelles elle donne des conseils mode, beauté, devoirs d'école et tout le tralala.
Voici son autobiographie (oui! A 19 ans elle semble déjà en avoir des choses à nous raconter pour faire des vidéos + un bouquin!!!).

Autant vous le dire tout de suite, ce livre est d'un chiant. Non pas que je sois trop vieille (quoique sans doute. Il me semble que passé 13 ans ça doit plus trop trop intéresser mais bon), mais je pense être réaliste.
On commence d'abord le livre par un chapitre qui ne sert à rien, sinon a nous faire rentrer dans l'intimité de Marie. Elle a envie d'écrire, trouve ça cool et pense sans doute avoir du swag grâce à son style, mais même dans un roman Harlequin on trouve de meilleures descriptions et métaphores. 
Enfin, rentrons dans le vif du sujet. 
Un chapitre sur les boutons, un chapitre sur les appareils dentaires et les dents, un chapitre sur les cheveux (ENFIN!!! Depuis le début du livre elle nous le promettais ce chapitre sur les cheveux! Je pense que c'est ce qui l'intéresse le plus dans la vie ses cheveux tant elle nous en parle!), un chapitre sur le regard des autres, un sur les rumeurs, un sur les mauvaises réputations fallacieuses, un sur la popularité, puis un sur le harcèlement à l'école (le seul un temps soit peu intéressant). Bon ensuite j'ai lu l'argent de poche en diagonal, le divorce des parents tout pareil, et j'ai laissé tombé celui intitulé "La mélodie du bonheur", donc je ne sais absolument pas de quoi il parle, tout comme la partie shopping, soirées... pour aller directement à celui des premières fois (en me disant qu'elle allait sans doute donner des conseils aux filles sur le sujet du sexe, mais non rien, pas un mot. Et pourtant de l'amour et des garçons elle en parle!).
Enfin voilà. J'ai eu un moment de saturation qui fait que, je l'avoue j'ai sauté des pages.

Marie est la copine idéale. Elle parle des problèmes d'ados aux pré-ados. Et comme elle n'est pas beaucoup plus vieille qu'elles, ces dernières l'écoutent! Pourtant les conseils qu'elle donne sont les même que ceux de maman (bah oui elle a beau être encore jeune, elle est un peu rabat joie la grande sœur!).  J'y ai donc appris qu'il fallait bien se brosser les dents, ne pas trop user des couleurs et ne pas abuser du lisseur, éviter la frange même si c'est à la mode, pas demander de l'argent de poche comme les amis dont les parents ont plein de tunes, mais en demander tout de même (parce que sinon je ne pourrais pas me payer mon cookie à la sortie des cours), ah et surtout bien me démaquiller avant d'aller me coucher!
Wahou! 
Vous êtes encore là? Parce que je comprendrais parfaitement votre décrochage!


Bon d'accord il y a une partie que j'ai trouvé moins superficielle et plus intéressante que les autres. Surtout sociologiquement.
Ça y'est le monde a basculé. Désormais dans les collèges et les lycées le modèle américain avec les populaires, les inexistants et les loosers que l'on martyrise est très présent en France.
Désormais quand votre fille est en cours, elle ne passe qu'une journée dans Lolita Malgré Moi (mais si, vous savez bien, ce film avec Lindsay Lohan!).


Désormais les centres d’intérêts des ado ne tournent qu'autour de l'apparence et de l'image qu'ils renvoient aux autres. Et il faut qu'elle soit bonne pour être accepté. Fini le temps bénit de l'adolescence, période où il était possible de se chercher en tentant des coiffures improbables, en tentant des effets de look. Non désormais il faut être comme tout le monde, mais en mieux. 
Quelle horreur!
Parce que sinon tu te retrouve harcelé. Marie parle du harcèlement. Seulement a demi-mots. Elle ne raconte rien si ce n'est qu'elle a été victime. Elle raconte comment elle a fini par s'en sortir, et comment il faut en parler à ses parents. 

Bon pour clore cet article (parce que je trouve que je lui ai déjà donné une tribune bien trop grande):
N'ayez crainte, vous pouvez offrir ce livre à votre fille de 12 ans. C'est pas un très bon livre, c'est chiant au possible, mais elle aura l'impression d'avoir une grande sœur qui la comprend. De plus cette grande sœur n'est pas méchante, elle lui apportera juste les mêmes conseils que vous. Sauf que comme ça ne vient pas de maman, c'est cool et elle les suivra sans doute. 
Ce livre est simplement l'illustration de cette nouvelle génération. Hyper connectée, hyper superficielle, et qui fait souffrir les autres juste pour le plaisir et pour être dans les petits papiers des populaires.
J'ai trouvé ce livre triste et déprimant. Avec mes désirs féministes je me demande ce que va bien pouvoir devenir cette nouvelle génération de jeunes filles en grandissant...