En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut
Finitude, janvier 2016.
160p.
Mes amis, quel livre! Mais quel livre!
Georges est le roi des menteurs, celui qui aime se créer des vies, des personnages, et comme dit l'adage "Plus c'est gros, plus ça passe." Quand il la rencontre c'est tout de suite l'amour, le mariage la nuit même dans une église vide. Commence alors une vie de fêtes et de tourbillons. Puis la naissance d'un enfant, qui grandit dans ce monde magique. Un monde dans lequel sa mère est comme une enfant, son père un faiseur de rêves, et lui un personnage de roman. Tous les jours son père donne un nouveau prénom à sa mère, elle est trop de femmes pour n'en être qu'une seule. Tous les jours un nouveau jeu, un nouveau défi.
Il y a du Gatsby le magnifique dans ce roman. Des fêtes qui tourbillonnent, de la musique, de la danse, de l'alcool. Tout est fait pour oublier. Pour vivre autre chose, quelque chose de plus grand.
Il y a aussi du Boris Vian dans ce roman. L'inventivité littéraire, la poésie, la magie des mots. J'y ai retrouvé ce qui m'avait tant fait vibrer adolescente.
C'est un roman sur la folie, un roman sur le déni, un roman sur l'amour, le vrai, le grand, celui qui mène aux actions les plus folles. Et au milieu de cela le fils, qui, avec son regard d'enfant, nous raconte cette enfance mirifique. Il est élevé non comme un enfant, mais comme un personnage de roman. En rentrant de l'école il doit mentir à sa mère, lui raconter ses journées d'ennuie en les truffant de détails qui font rêver. Et à l'école il doit mentir, car ce qu'il vit à la maison est trop fou pour qu'il soit cru. Il ment, à l'endroit et à l'envers. Puis déscolarisé pour rester auprès de sa mère, et participer à ses jeux.
"En voilà une vie extraordinaire, hier vous étiez gangster, aujourd'hui vous voici militaire des mers! Ne faites pas cette tête-là, mon enfant, et pensez donc à vos anciens camarades de classe. Je vous assure qu'ils préféreraient être à votre place, assis dans une limousine avec chauffeur en compagnie d'une star américaine!"p104.
Progressivement la mère sombre dans la folie. Ce qui n'était qu'une délicieuse fantaisie dans son tempérament, prend de plus en plus de place. Elle sent le déménagement dans son cerveau.
Alors le père ment, construit des châteaux de cartes de fantaisie autour d'elle pour la préserver.
"Car comme toujours, il savait faire de beaux mensonges par amour."p135.
Je n'ai pas les mots pour vous dire à quel point j'ai aimé ce roman tourbillonnant! Une pépite qui mérite véritablement que l'on fasse un détour pour l'admirer!
Une petite merveille qui met du soleil dans nos yeux, même si ce n'est pas tout rose!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon blog se nourrit de vos commentaires, mais veillez à être respectueux!