Les pêcheurs d'étoiles de Jean-Paul Delfino
Editions Le Passage, 240p.
Sortie prévue le 1er septembre 2016
Paris, 1925. Cette nuit le poète Blaise Cendrars a rendez-vous avec Erik Satie. Il doit lui remettre un opéra dont il a écrit les textes pour lui. Dans un rade rempli de russes avinés la rencontre se tient. Mais Cendrars n'a pas le texte, volé par Cocteau dit-il. La plaie de la guerre Satie-Cocteau est rouverte. De plus à la sortie de ce bar apparaît la silhouette de la belle Biqui, que Satie aime depuis 20 ans.
Les deux hommes se lancent à la poursuite de la belle fantomatique. Ils vivent alors une nuit majestueuse, pleine de rencontres, de folies, d'arts, de poésies. Une nuit au cours de laquelle ils vont se perdre, mais aussi se retrouver, retrouver leurs souvenirs, et tentent de réenchanter ce triste monde.
Je n'avais jamais lu Jean-Paul Delfino. Et j'ai été conquise par ce roman. A partir de personnages et de faits réels, il imagine une nuit magique dans le Paris de 1925. Au cours de leurs pérégrinations, ils vont aller à l'Opéra Garnier (qui offre une scène savoureuse avec les dévoreuses de carpes), à la Closerie des Lilas où se tient une fête au cours de laquelle est présent le Maître, Cocteau. Ils vont aussi parler d’Apollinaire sur sa tombe au Père Lachaise. Se souvenir de Dakar grâce aux réverbères. Faire une balade avec une descendante de Zarafa, et boire dans un camp de gitans.
Pour les amoureux de l'art on y croise Chagall, Toulouse-Lautrec, les époux Delaunay, Abel Gance, Modigliani, Cocteau bien entendu, mais aussi Charlie Chaplin.
Ce texte est plein de fantaisies et de poésie. Et dans les bribes de l'imagination débordante de Jean-Paul Delfino on tire la ficelle des réalités qui semblent aussi loufoques que son récit. J'y ai appris beaucoup de choses sur Blaise Cendrars et Erik Satie, dont je connaissais les noms, mais si peu les œuvres. J'y ai découvert un univers fait de misère financière et de richesse créative. J'y ai rencontré deux personnages hauts en couleurs et attachants.
Une nuit tourbillonnante, dans laquelle on plonge avec délices. Ce roman se dévore tout autant qu'il se déguste. Il ravira les amateurs d'arts, les amoureux des années folles.
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