Seuls au monde Tome 1, Emmy Laybourne
Hachette romans, 352p.
Mince, je me suis encore faite avoir. Cette nouvelle manie de ne pas indiquer sur la couverture qu'il s'agit d'un tome 1! Et voilà, moi qui ne voulais pas me lancer dans une nouvelle série! Quoique... Aurais-je vraiment besoin de lire la suite? Ne puis-je pas rester là dessus?
Pour l'histoire, nous sommes dans le Colorado, dans une petite ville de banlieue comme il en existe tant. Avec ses pavillons, ses Greenway, ses bus de ramassage scolaire par un matin comme un autre. Mais ce matin là, sur la route du lycée une averse de grêle de grande ampleur bouleverse totalement la routine. Ce ne sont pas des petits grêlons qui tombent, mais bien des boulets qui s'abattent sur les cars qui emmènent les petits à l'école et les plus grands au collège et au lycée.
Mis à l'abris dans un Greenway par la conductrice d'un des bus, les enfants, âgés de 5 à 18 ans, sont chargés de rester calmes et de ne toucher à rien en attendant les secours. De ce qu'il se passe à l'extérieur ils ne savent pas grand chose, sinon qu'il y a des blessés, des morts, et que le réseau de communication est en panne. Plus de téléphone ni de télés.
Mais ce qui doit être une courte attente pour les enfants va se révéler bien pire que tout ce qu'ils auraient pu imaginer.
Après une première nuit dans le supermarché, un tremblement de terre se fait ressentir. Et d'après le peu d'informations qu'ils arrivent à recueillir, ce dernier à endommagé le centre militaire tout proche, libérant des tonnes de produits chimiques qui affectent les individus de manières différentes selon leur groupe sanguin. Désormais piégés par les grilles anti-émeutes, les enfants vont devoir s'occuper les uns des autres, se protéger des agressions extérieures et contre eux-mêmes face à de multiples dangers qui les isolent d'un monde apocalyptique.
J'ai bien accroché à ce premier volume. Déjà la thématique, des enfants en huis clôt dans un environnement qui semble paradisiaque alors que dehors c'est le chaos. Je pensais un peu retrouver de Sa majesté des mouches, mais finalement pas tant que ça. Sans doute le fait qu'ils soient dans un supermarché et non en pleine nature bride leur côté sauvage. Et oui ils sont entourés par la société, de consommation, mais la société avec ses codes tout de même. Du coup tout ne part pas à vau-l'eau. Surtout qu'il faut préserver les plus petits, prendre soin d'eux, leur éviter de voir des horreurs qui pourraient les traumatiser encore plus que ce qu'ils vivent.
Le principe de la fumée toxique qui rends les gens au choix: violents, paranos, les tuent ou les rends stériles, est aussi bien intéressante. Ils sont donc confrontés à un ennemi invisible dont ils doivent se protéger en se calfeutrant totalement, se coupant encore plus du monde extérieur. De plus ce n'est pas sans rappeler des évènements tragiques comme Fukushima (même si ici on reste dans de la Science-Fiction et donc quelque chose de beaucoup plus rapide qui rends l'angoisse encore plus grande).
Les personnages sont tous bien identifiés et bien que Dean soit le narrateur, ils ont chacun un caractère qui les rends uniques. Cette situation cauchemardesque les révèlent et les transforment profondément, même les plus jeunes. J'aime surtout le personnage de Jake. Cet adolescent beau gosse, drôle, super sûr de lui, populaire, qui pensant être devenu stérile et enfermé sans adultes fait apparaître son côté sombre. Le coin pharmacie lui offre des drogues et le rayon alcool lui permettent de lutter contre une dépression et lui donnent l'impression de pouvoir s'évader.
Tout n'est pas rose. Malgré les glaces et les bonbons à profusion, les jouets en libre service, l'absence d'école on ne peut pas dire que ce soit véritablement la fête.
Un huis clôt bien stressant, où la situation peu basculer dans le pire à tout instant. Malgré une gestion du quotidien et la tentative de mettre en place un rythme qui donne une impression de banalité, les évènements extérieurs sont omniprésents. Vivre en vase clôt avec des personnes que l'on ne connait pas forcément ou que l'on n'aime pas n'aide pas à améliorer la situation. Mais face à une catastrophe de cette ampleur les enfants vont devoir se serrer les coudes, être responsables et faire des choix parfois difficile.
Un bon roman catastrophe à partir de 13 ans.
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