La blancheur qu'on croyait éternelle, Virginie Carton,
Stock, mars 2014,
224p.
Il est sympa ce titre, on dirait la chanson de Souchon! Voilà ce que je me suis dit en voyant le livre. Et puis comme j'aime bien Souchon...
Dans ce roman il est question de Mathilde et de Lucien. Deux êtres décalés, perdus dans l'anonymat de Paris. Tous deux trentenaires et célibataires, ils ne se connaissent pas. Et pourtant ils vivent dans le même immeuble. Mathilde vends des chocolats après des études d'HEC. Lucien est pédiatre et vient d'ouvrir son cabinet. Dès le début on se dit que ces deux âmes solitaires sont faites pour vivre ensembles. Et pourtant, en se croisant lors d'une soirée déguisée de 6 personnes, ils ne se parlent pas. Leur timidité commune les éloigne.
Au fil des pages on suit ces deux cœurs solitaires, qui rêvent de trouver leur moitié, et pensent qu'ils vont finir vieille fille et vieux garçon.
Bon ok l'histoire n'a rien d'exceptionnel. Deux être décalés avec leur temps et leur société, qui ne se doutent pas que l'amour se trouve sur le pas de leur porte, je vous l'accorde ce n'est pas bien original.
Et pourtant, ce petit roman de Virginie Carton se lit d'une traite. On l'avale comme un bonbon qu'on laisse fondre sur la langue. Il est frais, doux, revigorant.
Dedans on nous parle de cinéma (Lucien est fan de Jean-Louis Trintignant et d'Un homme et une femme de Lelouch; tandis que Mathilde se rêve en Romy Schneider, mais pas dans Sissi). On nous parle de théâtre, avec le séjour de Lucien à Avignon. Délicieux moment que ces scènes inspirées par Le monologue Shakespearien de Delerm. Parce que oui, surtout c'est la musique qui est très présente dans ce roman.
Tout au long de la lecture on se rends compte de l'importance donnée à la musique par Virginie Carton. La musique est présente soit sous forme de bande sonore (morceaux dont les personnages se souviennent lors d'une boum ou d'un moment important, morceaux chantés en soirée...), et de manière plus discrète sous forme d'inspiration.
Parfois juste dans une phrase, comme quand Mathilde parle de sa peur de finir vieille fille, elle qui ne veut pas mettre du vieux pain sur son balcon pour attirer les moineaux, les pigeons. Soit dans une scène complète, comme si elle imaginait ce qui pourrait se passer en plus mais dont on ne parle pas dans la chanson. Lucien boit donc un Pepsi à une terrasse, avant d'aller voir une pièce de Shakespeare au cours de laquelle il se demande comment les cheveux d'une jeune femme sont noués.
Au-delà de la lecture de cette comédie romantique, on finit par se prendre au jeu, comme si nous jouions à Chabadabada. A la fin du roman, Virginie Carton nous liste la bande originale de son roman. On se plait donc à rechercher les passages liés aux chansons que l'on aurait loupé. On rajoute un ou deux titres que l'on a vu glissé dans le texte mais qu'elle ne met pas dans sa liste.
Pour résumer, La blancheur qu'on croyait éternelle est un roman très frais et positif. Une comédie romantique dans laquelle il est facile de se reconnaître. Un roman qui fait du bien, à l'écriture douce. Certain chapitres en italique, racontés par une voix off, m'ont fait pensé à Amélie Poulain. Un roman d'amour qui parle à de nombreuses générations, à l'atmosphère enchanteresse, dont on ressort avec le sourire. Un petit roman qui met du soleil les jours de pluie, sans être prétentieux. Une très joyeuse lecture détente au coin du feu en ces jours d'hiver, à déguster avec la boite de chocolats reçue en cadeau de Noël.
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