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mardi 13 janvier 2015

Les enfantillages d'Aldebert

Les enfantillages d'Aldebert, 
Aldebert et Simon Moreau, 
Gallimard Jeunesse Musique, 
octobre 2014
44p + 1cd
A partir de 4 ans.

Vous ne connaissez pas encore Aldebert? Alors il faut y remédier!
Voici un nouvel album de 17 chansons en duo avec (entre autres) Louis Chedid, Sanseverino, Bénabar, François Morel, Alexis HK...
Des chansons sur les enfants, pour les enfants, accompagnées des paroles illustrées par Simon Moreau. C'est chouette, ça swingue. 
Un petit coup de cœur pour le troisième morceau de l'album, "La maison monde". Dans ce titre l'enfant aimerait voyager, en attendant il le fait dans son immeuble grâce au brassage culturel. Passant d'un étage à un autre il découvre d'autres cultures mais aussi d'autres styles musicaux avec Kassav', Les Yeux Noirs et Zola Tempo. 

Pour découvrir l'univers d'Aldebert pour les enfants, le clip Les Amoureux, en duo avec Claire Keim (piste 8 de l'album).


samedi 10 janvier 2015

Les caniveaux de la gloire

Les caniveaux de la gloire, 
Pixel Vengeur et Monsieur le Chien
Fluide Glacial, Trafik, 
Septembre 2014, 64p

Reçue dans le cadre d'une opération sur Babelio, rien que le titre et les auteurs me donnaient envie.

16 histoires courtes, comme des sketchs, de quelques pages chacune. Les auteurs y abordent plusieurs thèmes comme l'adoption dans les pays pauvres (pour moi la meilleure de l'album), les vacances low coast, les vidéos de chats sur Internet (bien bonne aussi), le SM, les GN, les geeks, le handicape... 
Si une unité apparaît dans le trait de ces deux auteurs, ce n'est pas tout à fait le cas dans le niveau des histoires.
J'aime l'humour noir et souvent trash que l'on peut trouver dans les pages de Fluide Glacial. Ici j'ai trouvé la plupart des histoires sans intérêt. Pas toujours drôle, on se demande parfois où est la chute ou le gag, pas toujours fin ni intelligent. L'humour noir est difficile. Et pourtant Pixel Vengeur et Monsieur le Chien ne sont pas des débutants. Pourtant avec moi ça n'a pas fait mouche. Dommage.

vendredi 9 janvier 2015

Le jour où je me suis déguisé en fille

Le jour où je me suis déguisé en fille, 
David Walliams,
Gallimard Jeunesse, 240p
février 2010
A partir de 9 ans.

Lorsque j'ai lu Joe Millionnaire, j'ai fortement pensé à Roald Dahl. Je ne m'étonne donc pas de lire qu'à sa sortie, en 2009, en Grande-Bretagne, ce roman est arrivé finaliste du "Prix Roald Dahl de l'humour".

Nous sommes en Angleterre, dans une ville ordinaire. Dans une maison ordinaire, perdue dans une rue ordinaire, vit Dennis. A 12 ans il vit seul avec son père et son frère aîné, John. Il adore le foot, et c'est même le meilleur butteur de son collège. Mais Dennis ne se sent pas ordinaire. D'ailleurs, pour preuve, il partage un secret avec Lisa, la plus belle fille de l'école. Une passion dont il ne sait pas s'il faut avoir honte ou pas. Dennis est un fan de mode, et plus particulièrement de robes. Il peut passer des heures à regarder les pages glacées des magazines de mode pour admirer toutes ces jolies robes, qui font de si jolies silhouettes aux femmes. C'est injuste que les garçons ne puissent porter eux aussi de si jolies tenues!
Qu'à cela ne tienne, Lisa lui propose d'essayer des robes quelle coud elle-même. Et cela lui va si bien qu'ils tentent un pari. Et si Dennis passait une journée entière à l'école habillé en fille, est-ce qu'il pourrait tromper ses camarades, ses professeurs, et passer une journée incognito dans une jolie robe?

Voilà le début de ce livre drôle, au héros irrésistible qui nous offre des situations cocasses en osant être lui-même. Il y a une part de Billy Elliot dans ce petit roman. Drôle et attachant ce roman est un véritable plaidoyer à la tolérance, qui revendique haut et fort le droit à la différence. 
Dennis est un jeune garçon mal dans sa peau. Non pas parce qu'il serait homosexuel ou transsexuel (j'entends déjà les critiques s'élever), mais juste parce qu'il a honte de s'intéresser à des trucs de filles. Mais aussi parce qu'il a l'impression de n'avoir rien en commun avec son père ou avec son frère. Il pense être le seul à qui sa mère manque. Et dans une cellule familiale très masculine où l'on ne se parle pas de ses sentiments, Dennis se sent bien seul. Il se sent différent. Et pourtant... Darvesh, son meilleur ami, Sikh, a une éducation et une culture différente de celle de ses camarades, et lui se sent bien dans sa peau. Il faut juste que Dennis apprenne à exprimer sa passion pour la mode féminine, qui lui permet de dire au monde ses sentiments (tristesse, joie, etc...). 
Les personnages secondaires sont eux aussi très intéressants et apportent leur touche de consistance à ce roman. 
On retrouve aussi les petites interventions de l'auteur, qui s'adresse directement aux lecteurs, comme David Walliams aime le faire. Cela renforce le lien entre le lecteur et le roman, le tout avec drôlerie: "Si péter avait été une discipline olympique (au moment où j'écris ces lignes, on me confirme que ce n'est pas le cas. Ce qui, de mon point de vue, est une honte!), il aurait remporté quantité de médailles d'or et aurait été fait chevalier par la reine." (p15)

Avec humour, et aidé des dessins de Quentin Blake (et oui! Encore le grand Quentin Blake!) David Walliams offre aux jeunes lecteurs un roman qui aide à réfléchir.

jeudi 8 janvier 2015

L'étranger de Cabu

L'étranger de Cabu, 
en collaboration avec SOS Racisme, 
Le cherche Midi, 
96p, mai 2002.

En mai 2002, après les résultats du FN au premier tour des présidentielles, Le cherche Midi et SOS Racisme publiaient ensembles ce petit recueil des dessins de Cabu. Certains de ses dessins avaient été publiés dans Charlie Hebdo, d'autres venaient du Canard Enchaîné ou autres.

Tous ces dessins autour du racisme, de la montée de l'extrême droite, de Le Pen... compilés dans cet ouvrage ne sont pas récents. Pourtant nombre d'entre eux nous parlent encore.
C'est drôle, caustique, piquant, comme souvent chez Cabu. Et ça tombe souvent bien juste. 

Puisqu'un dessin vaut plus qu'un long discours, il suffit de remplacer "Jean-Marie" par Marine et il est encore plus d'actualité.



L'étranger de Cabu, p76-77.
Le Cherche Midi, 2002.












Ce 7 janvier est un jour choquant et sombre pour tous. Mais attention à ce qu'il n'offre pas une porte ouverte aux extrémismes de tous bords. Cabu se battait contre une seule race, celle des cons. La liberté d'expression a été bafouée hier. Mais nous nous devons d'être encore plus vigilants à ce que soit respectés nos semblables humains de toutes confessions. Des types qui n'avaient ni humour ni assez d'intelligence pour répondre à des dessins et des mots par des dessins et des mots ont assassinés 12 innocents. N'oublions pas de rire de tout en restant unis.
Comme le disait Cabu dans sa préface à son livre Peut-on encore rire de tout? (Le Cherche Midi, mars 2012)
"Peut-on rire de tout?
Et pourra-t-on encore demain rire de tout?
Ces question méritent d'être posées...

Et c'est l'objectif de ce livre.
Pas de limites à l'humour qui est au service de la liberté d'expression, car là où l'humour s'arrête, bien souvent la place est laissée à la censure ou l'autocensure.
Ni les religions et leurs intégristes, 
ni les idéologues et leurs militants,
ni les bons pensants et leurs préjugés
ne doivent pouvoir entraver le droit à la caricature, fut-elle excessive.
Cabu."



 Au 12 innocents qui eux, avaient de l'humour.

"Parfois quand on désespère de l'actualité, un de ses croquis nous fait bien marrer et surtout nous rappelle que le tragique, la violence, la haine parfois, ne résistent pas aux éclats de rire". Malek Boutih, en préface de L'étranger de Cabu.

mardi 6 janvier 2015

Le noir est ma couleur, tome 2.

Le Noir est ma couleur, tome 2, 
La Menace, 
Olivier Gay, 
Rageot, 304p
septembre 2014
A partir de 13 ans.

Je vous avais parlé il y a plusieurs mois, et avec enthousiasme, du premier volume de la saga d'Olivier Gay, Le Noir est ma couleur. Cet automne sortait le deuxième volume. Je sais, j'aurais mis le temps pour écrire ma critique... J'ai honte! Aucune régularité!
Alors si vous n'avez pas encore lu le tome 1, ne lisez pas trop le résumé, vous y trouverez des infos qui gâcheraient le plaisir de la lecture...

Dans ce deuxième opus, nous retrouvons donc Alexandre et Manon. Comme dans le premier, chacun leur tour nous raconte leur vision des événements. Sauf que la vision des événements par Alexandre est un peu... perturbée. En effet, ce dernier se réveille à l’hôpital, sans souvenir aucun de la façon dont il s'y est retrouvé. Aucun souvenir de toutes les aventures qu'il a vécu aux côtés de Manon dans le tome 1. Alors quand cette dernière vient le trouver car elle a encore besoin de son aide, tout est à refaire. Enfin tout... presque tout. Heureusement que les liens qu'ils avaient noués ont laissé une trace dans le cœur d'Alexandre. Mais cette fois-ci c'est Alexandre qui semble être la cible d'attaque d'Ombres. Que lui veulent-elles, à lui qui n'est pas un Mage comme Manon?
Et Manon qui doit faire face à ses nouveaux pouvoirs qui lui font si peur. Comment faire pour apprendre à les apprivoiser sans se faire repérer? Mission d'autant plus difficile avec l'arrivée de Jordan. Bel américain, fils d'amis de ses parents, Jordan est, lui aussi, un mage. Manon va devoir se montrer encore plus prudente. Alexandre et Manon doivent désormais faire face à de nouveaux ennemis. Mais quel est le pire?

Comme le premier, ce tome se lit d'une traite. J'y ai retrouvé tout ce que j'avais aimé précédemment. Cette fois-ci je me suis un peu plus attachée à Manon, que je trouvais un peu pimbêche il est vrai. Les deux personnages principaux prennent en profondeur. Mais ils doivent faire face à de nombreux obstacles. Reste à savoir comment ils vont s'en sortir.

Le troisième volume est prévu pour le 21 de ce mois-ci. Autant vous dire que je l'attends de pied ferme!


jeudi 18 décembre 2014

La blancheur qu'on croyait éternelle


La blancheur qu'on croyait éternelle, Virginie Carton, 
Stock, mars 2014, 
224p.

Il est sympa ce titre, on dirait la chanson de Souchon! Voilà ce que je me suis dit en voyant le livre. Et puis comme j'aime bien Souchon...
Dans ce roman il est question de Mathilde et de Lucien. Deux êtres décalés, perdus dans l'anonymat de Paris. Tous deux trentenaires et célibataires, ils ne se connaissent pas. Et pourtant ils vivent dans le même immeuble. Mathilde vends des chocolats après des études d'HEC. Lucien est pédiatre et vient d'ouvrir son cabinet. Dès le début on se dit que ces deux âmes solitaires sont faites pour vivre ensembles. Et pourtant, en se croisant lors d'une soirée déguisée de 6 personnes, ils ne se parlent pas. Leur timidité commune les éloigne. 
Au fil des pages on suit ces deux cœurs solitaires, qui rêvent de trouver leur moitié, et pensent qu'ils vont finir vieille fille et vieux garçon.

Bon ok l'histoire n'a rien d'exceptionnel. Deux être décalés avec leur temps et leur société, qui ne se doutent pas que l'amour se trouve sur le pas de leur porte, je vous l'accorde ce n'est pas bien original. 
Et pourtant, ce petit roman de Virginie Carton se lit d'une traite. On l'avale comme un bonbon qu'on laisse fondre sur la langue. Il est frais, doux, revigorant. 
Dedans on nous parle de cinéma (Lucien est fan de Jean-Louis Trintignant et d'Un homme et une femme de Lelouch; tandis que Mathilde se rêve en Romy Schneider, mais pas dans Sissi). On nous parle de théâtre, avec le séjour de Lucien à Avignon. Délicieux moment que ces scènes inspirées par Le monologue Shakespearien de Delerm. Parce que oui, surtout c'est la musique qui est très présente dans ce roman.
Tout au long de la lecture on se rends compte de l'importance donnée à la musique par Virginie Carton. La musique est présente soit sous forme de bande sonore (morceaux dont les personnages se souviennent lors d'une boum ou d'un moment important, morceaux chantés en soirée...), et de manière plus discrète sous forme d'inspiration. 
Parfois juste dans une phrase, comme quand Mathilde parle de sa peur de finir vieille fille, elle qui ne veut pas mettre du vieux pain sur son balcon pour attirer les moineaux, les pigeons. Soit dans une scène complète, comme si elle imaginait ce qui pourrait se passer en plus mais dont on ne parle pas dans la chanson. Lucien boit donc un Pepsi à une terrasse, avant d'aller voir une pièce de Shakespeare au cours de laquelle il se demande comment les cheveux d'une jeune femme sont noués.
Au-delà de la lecture de cette comédie romantique, on finit par se prendre au jeu, comme si nous jouions à Chabadabada. A la fin du roman, Virginie Carton nous liste la bande originale de son roman. On se plait donc à rechercher les passages liés aux chansons que l'on aurait loupé. On rajoute un ou deux titres que l'on a vu glissé dans le texte mais qu'elle ne met pas dans sa liste. 

Pour résumer, La blancheur qu'on croyait éternelle est un roman très frais et positif. Une comédie romantique dans laquelle il est facile de se reconnaître. Un roman qui fait du bien, à l'écriture douce. Certain chapitres en italique, racontés par une voix off, m'ont fait pensé à Amélie Poulain. Un roman d'amour qui parle à de nombreuses générations, à l'atmosphère enchanteresse, dont on ressort avec le sourire. Un petit roman qui met du soleil les jours de pluie, sans être prétentieux. Une très joyeuse lecture détente au coin du feu en ces jours d'hiver, à déguster avec la boite de chocolats reçue en cadeau de Noël.

lundi 8 décembre 2014

3 contes cruels.

3 contes cruels, Perceval Barrier et Matthieu Sylvander,
L'école des Loisirs, 52p
5 à 7 ans.
Dans cet album plein d'humour découvrez les aventures des Poireaux aventureux, qui rêvent de voyage, des Carottes moqueuses qui cherchent à ne pas finir comme les Poireaux. Puis enfin un troisième contes, qui raconte l'amour impossible entre Roméo et Julotte, membres des camps rivaux. Un amour qui tournera à la tragédie potagère.
Finalement un jardin de personnages naïfs qui ne sont pas sans rappeler certains d'entre nous. Des petits contes à la manière de La Fontaine où les animaux sont devenus des légumes. Comme nous?
C'est drôle. Rire de nous, de nos travers, avec un petit fond aigre fait du bien aussi.
Le format entre l'album jeunesse et la BD est très sympa et dynamise la lecture pour les jeunes lecteurs. Les dessins sont hilarants, et vous craquerez forcément pour Roméo et sa mèche rebelle!