Le jour où je me suis déguisé en fille,
David Walliams,
Gallimard Jeunesse, 240p
février 2010
A partir de 9 ans.
Lorsque j'ai lu Joe Millionnaire, j'ai fortement pensé à Roald Dahl. Je ne m'étonne donc pas de lire qu'à sa sortie, en 2009, en Grande-Bretagne, ce roman est arrivé finaliste du "Prix Roald Dahl de l'humour".
Nous sommes en Angleterre, dans une ville ordinaire. Dans une maison ordinaire, perdue dans une rue ordinaire, vit Dennis. A 12 ans il vit seul avec son père et son frère aîné, John. Il adore le foot, et c'est même le meilleur butteur de son collège. Mais Dennis ne se sent pas ordinaire. D'ailleurs, pour preuve, il partage un secret avec Lisa, la plus belle fille de l'école. Une passion dont il ne sait pas s'il faut avoir honte ou pas. Dennis est un fan de mode, et plus particulièrement de robes. Il peut passer des heures à regarder les pages glacées des magazines de mode pour admirer toutes ces jolies robes, qui font de si jolies silhouettes aux femmes. C'est injuste que les garçons ne puissent porter eux aussi de si jolies tenues!
Qu'à cela ne tienne, Lisa lui propose d'essayer des robes quelle coud elle-même. Et cela lui va si bien qu'ils tentent un pari. Et si Dennis passait une journée entière à l'école habillé en fille, est-ce qu'il pourrait tromper ses camarades, ses professeurs, et passer une journée incognito dans une jolie robe?
Voilà le début de ce livre drôle, au héros irrésistible qui nous offre des situations cocasses en osant être lui-même. Il y a une part de Billy Elliot dans ce petit roman. Drôle et attachant ce roman est un véritable plaidoyer à la tolérance, qui revendique haut et fort le droit à la différence.
Dennis est un jeune garçon mal dans sa peau. Non pas parce qu'il serait homosexuel ou transsexuel (j'entends déjà les critiques s'élever), mais juste parce qu'il a honte de s'intéresser à des trucs de filles. Mais aussi parce qu'il a l'impression de n'avoir rien en commun avec son père ou avec son frère. Il pense être le seul à qui sa mère manque. Et dans une cellule familiale très masculine où l'on ne se parle pas de ses sentiments, Dennis se sent bien seul. Il se sent différent. Et pourtant... Darvesh, son meilleur ami, Sikh, a une éducation et une culture différente de celle de ses camarades, et lui se sent bien dans sa peau. Il faut juste que Dennis apprenne à exprimer sa passion pour la mode féminine, qui lui permet de dire au monde ses sentiments (tristesse, joie, etc...).
Les personnages secondaires sont eux aussi très intéressants et apportent leur touche de consistance à ce roman.
On retrouve aussi les petites interventions de l'auteur, qui s'adresse directement aux lecteurs, comme David Walliams aime le faire. Cela renforce le lien entre le lecteur et le roman, le tout avec drôlerie: "Si péter avait été une discipline olympique (au moment où j'écris ces lignes, on me confirme que ce n'est pas le cas. Ce qui, de mon point de vue, est une honte!), il aurait remporté quantité de médailles d'or et aurait été fait chevalier par la reine." (p15)
Avec humour, et aidé des dessins de Quentin Blake (et oui! Encore le grand Quentin Blake!) David Walliams offre aux jeunes lecteurs un roman qui aide à réfléchir.
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