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jeudi 19 septembre 2013

De l'intime au public

La servante du Seigneur, Jean-Louis Fournier
Stock, 155p.
 
 
Encore un auteur que je n'avais jamais lu. J'ai beaucoup entendu parlé de Où on va papa? dans lequel il raconte ses fils handicapés, puis de Veuf où il parle du décès de sa compagne. Et là on me dit qu'il parle de sa fille, entrée en religion qui lui manque. Je me dis qu'il a une vie assez triste ce monsieur, et que oui, sans doute, écrire cela peut être un bon moyen d'exorciser... Alors, pourquoi pas?
 
Dans ce livre Jean-Louis Fournier parle donc de et à sa fille. Celle-ci est partie vivre en Bretagne, et vit de la prière. Elle a trouvé Dieu et il se sent abandonné. Il raconte la souffrance de voir sa fille prendre un chemin qui ne semble pas la rendre heureuse et semble la replier sur elle même. Lui qui l'aimait si souriante, si vivante, si colorée, il l'a trouve désormais si calme, si triste, si grise.
 
Personnellement j'ai été très dérangée par cette lecture. Heureusement que le livre est court, qu'il se lit très vite et que l'écriture de Fournier est agréable. Sinon je n'aurais pas supporter bien longtemps mon impression de voyeurisme.
En effet j'ai eu tout le long l'impression de ne pas être à ma place. Ce livre est trop intime. Pour moi il ne mérite pas d'être publié et livré en pâture aux yeux de tous. Il s'agit là plutôt d'une lettre, d'un échange intime sur un problème familial et une incompréhension qui ne regarde qu'eux deux.
A la fin, une courte lettre de sa fille répond au livre. D'un côté cela donne un sentiment plus égalitaire face à ce livre, mais renforce aussi le côté privé et personnel du livre.
Non vraiment, je ne vois pas l'intérêt d'un tel livre. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
Donc oui écrire peut être une thérapie. Mais n'eut-il pas été plus judicieux de n'envoyer cela qu'à la personne concernée?


3 commentaires:

  1. J'ai eu exactement le même sentiment que toi. Cette lecture a été assez éprouvante, et vraiment dérangeante.
    J'ai vu J-L Fournier en conférence au Livre sur la Place à Nancy il y a quelques semaines, à la question justement "pourquoi écrire des livres si personnels ?", il a répondu qu'il écrivait des livres comme il écrit à ses lecteurs, pour "donner des nouvelles", car c'est ce qu'il fait depuis des années. Je trouve cette vision assez belle, mais ça ne fait tout de même pas passer l'impression de voyeurisme de ce livre.

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    1. Merci. Ca me rassure de ne pas être la seule car j'ai lu beaucoup de critiques qui n'étaient pas du tout choquées...

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    2. Moi aussi et j'avais l'impression de n'avoir pas compris le livre ! Mais ce qui me choque c'est que la plupart des gens qui ont aimés vont prendre parti "Quelle garce sa fille", "qu'il est courageux d'exposer leur histoire comme ça, sa fille n'y comprend rien", "sa fille à l'air bien c'est lui le salaud".
      Un "roman" qui finalement pousse les gens à juger une situation qu'ils ne connaissent pas (on ne vis ni avec l'un, ni avec l'autre, et ce sont leurs histoires), je ne trouve pas ça très sain. La littérature ne doit pas servir à cela.

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