Double Jeu, Jean-Philippe Blondel
Actes Sud Junior, 135p.
A la fin de sa seconde, Quentin, branleur et fauteur de trouble, se voit envoyer dans un autre lycée que celui dont il dépend. Le proviseur, et ses professeurs croient en lui. Le garder dans son lycée de secteur ne serait pas une bonne chose. Alors pour lui éviter l'échec scolaire, l'équipe pédagogique l'expédie dans un lycée à l'autre bout de la ville.
Loin de son quartier, de ses tours, de ses potes, il va lui falloir s'adapter. Dans ce lycée huppé, où les jeunes viennent de milieux plus favorisés que le sien, il lui faut apprendre de nouveaux codes, obtenir de nouvelles clés. Et cette adaptation n'est pas simple, ni sans blessures.
Le roman est écrit à la première personne. Quentin se livre par le biais de notes prises dans un carnet. Il y raconte ses doutes, ses colères, ses espoirs aussi faibles soient-ils. Quentin se retrouve balloté entre deux univers. Celui de la cité et de ses potes, petits délinquants qui tiennent les murs, dont il ne fait plus vraiment partie, et celui des quartiers bourgeois, des fils et filles de, univers auquel il n'appartient pas. Comment trouver sa place quand nulle part on ne se sent chez soit? Quand on devient un étranger pour ceux avec qui on a grandit et que l'on est une bête curieuse pour ceux avec qui l'on doit désormais cohabiter?
Car ce nouveau lycée ce n'est pas seulement une chance d'avoir son bac. C'est aussi une porte qui s'ouvre sur des possibilités. A la cité il n'y a aucun avenir. Ici on lui demande "Qu'est-ce que tu veux faire plus tard?" Une question à laquelle Quentin n'avait jamais vraiment réfléchi. Avec un père à l'usine, une mère caissière, quand on a la chance d'avoir ses deux parents qui travaillent on se dit juste que plus tard on espère au moins avoir un boulot.
Grâce au théâtre, à La Fernandez (professeur de lettres et de théâtre), mais aussi à ses camarades de classe, Quentin va se découvrir. Découvrir des univers qu'il ne pensait même pas possibles, découvrir ses capacités et aussi ce qu'est l'adaptation.
Ce roman de Jean-Philippe Blondel est aussi bon que les précédents. Il se lit d'une traite. On est totalement tenu en haleine par ce jeune homme qui change, évolue, grandit. Une chenille qui devient papillon. Le tout servit par l'écriture juste, tendre et honnête de J-P Blondel. C'est beau, c'est fort, émouvant, et tellement positif.
J'ai maintenant très envie de lire La Ménagerie de verre, de Tennessee Williams!
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